Lot Essay
Cette vue ensoleillée est prise depuis l'une des fenêtres de la Villa Médicis, siège de l'Académie de France à Rome et lieu de résidence des artistes français lauréats du Prix de Rome. Longtemps installée au Palais Mancini, sur le Corso, l'Académie de France à Rome déménagea en 1803 sur la colline du Pincio, à la Villa Médicis que Napoléon venait d'acquérir.
Elève de son père, Martin Drolling (1752-1817), connu pour ses scènes de genre intimistes à la façon hollandaise, le jeune Michel-Martin suivit l'enseignement de David avant de remporter le Prix de Rome en 1810, et de partir pour l'Italie où il resta jusqu'en 1816. Dès son arrivée, le jeune artiste est enchanté : 'Je t'écris du Paradis, car je crois qu'il n'existe pas de plus beau pays que celui de Rome'...'La pension est un très beau palais entièrement isolé, très bien situé, il domine toute la ville... Mon atelier qui est grand et fort beau, est tout à côté de ma chambre. J'ai la vue sur le jardin et la maison qui est magnifique et sur les belles campagnes de Rome' écrit-il à son père en 1811 (une correspondance entre le père et son fils pendant le séjour italien de ce dernier est conservée au Département des Arts Graphiques du Louvre). Les artistes logés à la Villa Médicis pouvaient en effet contempler une vue exceptionnelle. Du côté sud, ils dominaient l'église de la Trinité des Monts et plongeaient leurs regards sur la ville et ses monuments; du côté nord, comme ici, au delà des jardins, ils avaient une vue sur la campagne parsemée de villas et les collines.
La présente vue montre au premier plan les jardins, et dans le fond, l'Orangerie de la Villa Borghèse prolongée par une sorte de galerie en forme d'aqueduc, qui fut détruite en 1843 et, derrière, le Mont Soratte.
L'attribution de cette vue a d'ailleurs été longtemps oubliée et ce n'est que grâce à l'inscription 'vente Drolling' au dos que le lien a pu être fait avec le lot 25 de la vente après-décès de l'artiste: 'Plusieurs vues de Rome et ses environs d'après nature'. Conçues pour un usage personnel, cette oeuvre n'a sans doute jamais été destinée à une clientèle. Il est probable que ces études avaient été conservées dans un portfolio par l'artiste toute au long de sa vie comme souvenirs de son séjour à Rome. Ce n'est qu'après la vente de l'atelier de l'artiste en 1851 que notre huile sur papier aurait été marouflée et montée sur un chassis. Afin de conserver le souvenir de son origine, l'inscription 'vente Drolling' aurait alors été posée.
Cette vue et le lot suivant ont appartenu au célèbre collectionneur Joanny Benoît Peytel (Paris, 1844-1924) qui les considérait toutes deux comme de la main de Corot. Directeur de la Compagnie de l'Ouest Algérien, Président du Conseil d'administration du Crédit algérien et Directeur du Crédit foncier, Peytel est aussi connu pour avoir donné au Louvre en 1914 plusieurs chef-d'oeuvres tels que La Singerie de Watteau, l'Autoportrait de Millet, l'Allée à l'Automne de Sisley, ainsi qu'une précieuse série d'objets d'art orientaux. Ces tableaux sont restés dans la famille de ses descendants jusqu'à ce jour.
Nous remercions Madame Maria Teresa De Bellis, responsable de la bibliothèque de la Villa Médicis, et Monsieur Christophe Brouard, doctorant en histoire de l'art, pour l'aide qu'ils ont apportée dans la description du site représenté dans ce lot et dans le lot suivant.
Elève de son père, Martin Drolling (1752-1817), connu pour ses scènes de genre intimistes à la façon hollandaise, le jeune Michel-Martin suivit l'enseignement de David avant de remporter le Prix de Rome en 1810, et de partir pour l'Italie où il resta jusqu'en 1816. Dès son arrivée, le jeune artiste est enchanté : 'Je t'écris du Paradis, car je crois qu'il n'existe pas de plus beau pays que celui de Rome'...'La pension est un très beau palais entièrement isolé, très bien situé, il domine toute la ville... Mon atelier qui est grand et fort beau, est tout à côté de ma chambre. J'ai la vue sur le jardin et la maison qui est magnifique et sur les belles campagnes de Rome' écrit-il à son père en 1811 (une correspondance entre le père et son fils pendant le séjour italien de ce dernier est conservée au Département des Arts Graphiques du Louvre). Les artistes logés à la Villa Médicis pouvaient en effet contempler une vue exceptionnelle. Du côté sud, ils dominaient l'église de la Trinité des Monts et plongeaient leurs regards sur la ville et ses monuments; du côté nord, comme ici, au delà des jardins, ils avaient une vue sur la campagne parsemée de villas et les collines.
La présente vue montre au premier plan les jardins, et dans le fond, l'Orangerie de la Villa Borghèse prolongée par une sorte de galerie en forme d'aqueduc, qui fut détruite en 1843 et, derrière, le Mont Soratte.
L'attribution de cette vue a d'ailleurs été longtemps oubliée et ce n'est que grâce à l'inscription 'vente Drolling' au dos que le lien a pu être fait avec le lot 25 de la vente après-décès de l'artiste: 'Plusieurs vues de Rome et ses environs d'après nature'. Conçues pour un usage personnel, cette oeuvre n'a sans doute jamais été destinée à une clientèle. Il est probable que ces études avaient été conservées dans un portfolio par l'artiste toute au long de sa vie comme souvenirs de son séjour à Rome. Ce n'est qu'après la vente de l'atelier de l'artiste en 1851 que notre huile sur papier aurait été marouflée et montée sur un chassis. Afin de conserver le souvenir de son origine, l'inscription 'vente Drolling' aurait alors été posée.
Cette vue et le lot suivant ont appartenu au célèbre collectionneur Joanny Benoît Peytel (Paris, 1844-1924) qui les considérait toutes deux comme de la main de Corot. Directeur de la Compagnie de l'Ouest Algérien, Président du Conseil d'administration du Crédit algérien et Directeur du Crédit foncier, Peytel est aussi connu pour avoir donné au Louvre en 1914 plusieurs chef-d'oeuvres tels que La Singerie de Watteau, l'Autoportrait de Millet, l'Allée à l'Automne de Sisley, ainsi qu'une précieuse série d'objets d'art orientaux. Ces tableaux sont restés dans la famille de ses descendants jusqu'à ce jour.
Nous remercions Madame Maria Teresa De Bellis, responsable de la bibliothèque de la Villa Médicis, et Monsieur Christophe Brouard, doctorant en histoire de l'art, pour l'aide qu'ils ont apportée dans la description du site représenté dans ce lot et dans le lot suivant.