Deux projets de neuf cartes de cavagnole : Un enfant assis sur un bâton transporté par deux enfants; Zeus lançant la foudre; Une laitière à dos d'âne; Un indien avec un arc et une flèche; Des enfants regardant dans une lanterne magique; Un homme tirant un coup de canon; Une fortification dans un paysage; Neptune sur un cheval marin, Cérès avec une gerbe de blé; et Une paysanne trayant une vache; Un putto prenant l'épée d'un soldat; Une femme barattant; Un couple ramassant des pommes; Des enfants jouant; l'Amour tirant des flèches contre un coeur affiché sur un arbre; Pierrot prenant soin d'un chat emmailloté; Deux femmes tondant des moutons; Un oriental à dos d'éléphant

Ce jeu d'origine génoise fut importé en France dès le 16ème siècle en même temps que le loto, le biribi et le hoca. Le jeu de cavagnole était joué par les aristocrates tandis que le biribi était plus populaire. Tous deux répresentaient en usage privé le principe de la loterie que Richelieu avait fait abolir. Le jeu consistait à recevoir des cartes placées sur une nappe, cavajola en Italien, divisée en cinq petits tableaux. Chaque joueur plaçait ses enchères sur un numéro. Un sac comportant autant de petites boules que de numéros passait et l'on tirait au sort: si le numéro sur lequel le joueur avait misé sortait, il remportait la mise de toute la table. L'adresse consistait à se souvenir des numéros qui étaient sortis et à miser astucieusement plus le jeu avançait. Chaque numéro était associé à des proverbes, à des métiers ou à des objets sur lesquels l'arbitre ou le joueur qui tirait le numéro pouvait disserter afin d'aider chacun à mémoriser les numéros sortis.Le jeu de la cavagnole eut un grand succès au 18ème siècle. La Reine Marie Leszczynska en raffolait. Voltaire écrivit un quatrain pour en louer l'amusement, qui dépendait toutefois de l'esprit des joueurs: 'On croirait que le jeu console Mais l'ennui vient à pas comptés A table d'un cavagnole S'assoir entre deux Majestés'.