Lot Essay
Aquamanile en bronze en forme de léopard, debout à l'arrêt, la queue étendue. L'ouverture au sommet de la tête est fermée par un clapet en bronze; le cou de l'animal et la partie supérieure des pattes avant ont conservé en partie le décor gravé qui simulait le pelage du félin. Les yeux sont incrustés de métal. Patine brillante, due à une longue période d'utilisation.
Nigeria "Bénin - circa 1600"
Nous reproduisons ici in extenso, tant elle est parfaite, la notice du catalogue de la vente Loudmer du 22 novembre 1979 à Paris qui fut rédigée par William Fagg et Charles Ratton assistés de Michel Joubert.
"L'aquamanile était un thème animalier classique des cultures allemandes et françaises du Moyen-Age, qui semble avoir disparu à la fin du quatorzième siècle, près d'un siècle avant la découverte du Bénin. On ne sait si ce thème arrivera à franchir le Sahara au Moyen-Age ou si les conquistadors portugais apportèrent en Afrique un ou plusieurs exemples de ce qui était déjà en Europe une antiquité. On peut aussi supposer que les aquamaniles du Bénin sont inspirés par ceux du Proche Orient. Au Bénin, la tradition veut que le notable qui rend visite à l'Oba se lave les mains dans un plat où l'on verse l'eau de l'aquamanile. De nos jours les grandes cérémonies du Royaume divin se déroulent pendant une semaine à Noël et quelques jours à Pâques, mais auparavant elles avaient lieu toute l'année et il est très probable que les ablutions rituelles étaient pratiquées tous les jours et parfois à plusieurs reprises. La douceur des traits de cette sculpture provient de sa réelle et constante utilisation (Elle était prise à pleines mains, d'où sa patine). Une autre hypothèse intéressante est qu'il a pu faire partie du nécessaire de toilette personnel d'un Oba. Ce qui expliquerait qu'il ait été plus usé que s'il n'avait eu qu'une fonction cérémonielle. Le dessin de Belzoni (vendu chez Christie's, Londres, 13 juillet 1977, lot 176, planche 17) représentant un autel au pied duquel se trouvent que deux aquamaniles nous confirme la rareté de ces objets. Il existerait environ vingt léopards (sans compter quelques pièces petites et tardives) dont deux seulement ne seraient pas des aquamaniles (le couple le plus important qui se trouvait dans les Collections Neville, Ratton et Carré est aujourd'hui au Musée du Nigeria). La plupart d'entre eux réunissent les critères permettant de les dater de la période classique moyenne (de 1525 à 1650) sauf deux paires importantes du Musée de Berlin et du Musée de Munich) moins soigneusement exécutées mais pleines de la vigueur d'expression caractéristique des meilleures sculptures du dix-huitième siècle. La pièce présentée ici est un très bel exemple d'une taille plus petite et courante pour la période moyenne classique. Elle est très proche de la pièce de M. George Ortiz (vendue chez Sotheby's, juillet 1978, pour 150.000 livres sterling)."
Nigeria "Bénin - circa 1600"
Nous reproduisons ici in extenso, tant elle est parfaite, la notice du catalogue de la vente Loudmer du 22 novembre 1979 à Paris qui fut rédigée par William Fagg et Charles Ratton assistés de Michel Joubert.
"L'aquamanile était un thème animalier classique des cultures allemandes et françaises du Moyen-Age, qui semble avoir disparu à la fin du quatorzième siècle, près d'un siècle avant la découverte du Bénin. On ne sait si ce thème arrivera à franchir le Sahara au Moyen-Age ou si les conquistadors portugais apportèrent en Afrique un ou plusieurs exemples de ce qui était déjà en Europe une antiquité. On peut aussi supposer que les aquamaniles du Bénin sont inspirés par ceux du Proche Orient. Au Bénin, la tradition veut que le notable qui rend visite à l'Oba se lave les mains dans un plat où l'on verse l'eau de l'aquamanile. De nos jours les grandes cérémonies du Royaume divin se déroulent pendant une semaine à Noël et quelques jours à Pâques, mais auparavant elles avaient lieu toute l'année et il est très probable que les ablutions rituelles étaient pratiquées tous les jours et parfois à plusieurs reprises. La douceur des traits de cette sculpture provient de sa réelle et constante utilisation (Elle était prise à pleines mains, d'où sa patine). Une autre hypothèse intéressante est qu'il a pu faire partie du nécessaire de toilette personnel d'un Oba. Ce qui expliquerait qu'il ait été plus usé que s'il n'avait eu qu'une fonction cérémonielle. Le dessin de Belzoni (vendu chez Christie's, Londres, 13 juillet 1977, lot 176, planche 17) représentant un autel au pied duquel se trouvent que deux aquamaniles nous confirme la rareté de ces objets. Il existerait environ vingt léopards (sans compter quelques pièces petites et tardives) dont deux seulement ne seraient pas des aquamaniles (le couple le plus important qui se trouvait dans les Collections Neville, Ratton et Carré est aujourd'hui au Musée du Nigeria). La plupart d'entre eux réunissent les critères permettant de les dater de la période classique moyenne (de 1525 à 1650) sauf deux paires importantes du Musée de Berlin et du Musée de Munich) moins soigneusement exécutées mais pleines de la vigueur d'expression caractéristique des meilleures sculptures du dix-huitième siècle. La pièce présentée ici est un très bel exemple d'une taille plus petite et courante pour la période moyenne classique. Elle est très proche de la pièce de M. George Ortiz (vendue chez Sotheby's, juillet 1978, pour 150.000 livres sterling)."