Lot Essay
Dans l'ouvrage de Bassani et Fagg sont reproduits 31 oliphants Sapi-Portugais du style et de l'époque de celui-ci, soit de la Renaissance. Sur ces 31 objets répertoriés, 20 sont conservés dans des institutions, presque tous issus de collections royales, les autres étant dans des collections privées, certains ayant aussi été détruits ou perdus lors de la dernière guerre. La forme commune de toutes ces trompes de chasse, leur embouchure sommitale et les boucles de fixation de baudrier ou anneaux de bélière, montre à l'évidence, en plus du décor européen, que ces objets furent uniquement des oeuvres de commande n'ayant d'africain que la matière et la façon. De même, l'iconographie assez stéréotypée montre des scènes de chasses européennes malgré la présence parfois d'animaux africains, avec des chasseurs équipés d'épieux et de dagues vêtus et d'habits dans le goût du XVIème siècle.
Nous sommes donc en présence des toutes premières manifestations de l'exploitation des matières premières africaines et de l'art colonial ou de l'art missionnaire, comme il existait encore récemment des ateliers en Afrique où étaient produits des objets en ivoire destinés aux Européens. On ignore quels artisans ont confectionné ces objets précieux, leur identité s'est perdue, cependant la main de certains d'entre eux est reconnaissable. Bassani et Fagg ont distingué environ 4 ateliers différents dont le plus remarquable est celui dit atelier du "Maître des armoiries de Castille et d'Aragon" (dito, p.143). Dans l'ensemble, les oliphants parvenus jusqu'à nous ne présentent pas de traces d'usage, leur fonction se limitait probablement à une marque de prestige, des regalia, conservés dans des trésors à l'abri de la lumière pour en protéger la blancheur originelle, ils ne devaient pas être souvent manipulés. En revanche notre exemplaire présente de nombreux signes de vécu, sa patine et ses petits accidents font penser qu'il a longtemps servi. Le décor dont il est historié est classique dans tous ses registres: embouchure à tête d'animal mythologique, peut-être un crocodile fantasmé, chasseurs, cheval, chasse au cerf, serpent, perroquet, éléments héraldiques d'inspiration hispano-portugaise: croix pattée, blason à épée potencée, lettre initiale. Avec sa belle patine brune et son travail sophistiqué, cet oliphant compte parmi les oeuvres majeures de l'art Sapi-Portugais.
Nous sommes donc en présence des toutes premières manifestations de l'exploitation des matières premières africaines et de l'art colonial ou de l'art missionnaire, comme il existait encore récemment des ateliers en Afrique où étaient produits des objets en ivoire destinés aux Européens. On ignore quels artisans ont confectionné ces objets précieux, leur identité s'est perdue, cependant la main de certains d'entre eux est reconnaissable. Bassani et Fagg ont distingué environ 4 ateliers différents dont le plus remarquable est celui dit atelier du "Maître des armoiries de Castille et d'Aragon" (dito, p.143). Dans l'ensemble, les oliphants parvenus jusqu'à nous ne présentent pas de traces d'usage, leur fonction se limitait probablement à une marque de prestige, des regalia, conservés dans des trésors à l'abri de la lumière pour en protéger la blancheur originelle, ils ne devaient pas être souvent manipulés. En revanche notre exemplaire présente de nombreux signes de vécu, sa patine et ses petits accidents font penser qu'il a longtemps servi. Le décor dont il est historié est classique dans tous ses registres: embouchure à tête d'animal mythologique, peut-être un crocodile fantasmé, chasseurs, cheval, chasse au cerf, serpent, perroquet, éléments héraldiques d'inspiration hispano-portugaise: croix pattée, blason à épée potencée, lettre initiale. Avec sa belle patine brune et son travail sophistiqué, cet oliphant compte parmi les oeuvres majeures de l'art Sapi-Portugais.