PENDULE D'EPOQUE REGENCE
PENDULE D'EPOQUE REGENCE

ATTRIBUEE A ANDRE-CHARLES BOULLE

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PENDULE D'EPOQUE REGENCE
ATTRIBUEE A ANDRE-CHARLES BOULLE
En marqueterie d'écaille, de cuivre, placage d'ébène et ornementation de bronze ciselé, patiné et doré, le cadran émaillé indiquant les heures en chiffres romains, les minutes en chiffres arabes gravés sur une bordure ajourée, avec une fenêtre indiquant les jours, signé Pierre Le Roy de la société des arts A Paris inscrit dans une borne circulaire flanquée de guirlandes de fleurs surmontée d'une paire d'ailes et un serpent, avec à l'origine un sablier, le piédouche décoré de volutes d'acanthe et feuilles d'eau reposant sur un portique flanqué d'une statue de femme en bronze patiné symbolisant la nuit tenant un masque et accompagnée d'une chouette, et d'un homme symbolisant le jour, sur une arche en marqueterie de cuivre et d'écaille à motifs de pastilles et fleurettes centrée d'une feuille d'acanthe et d'une coquille terminée par un enroulement de feuilles d'acanthe sur une base à oves, reposant sur un socle en bois d'époque postérieure, le mouvement à grande sonnerie signé Pierre Le Roy A Paris, comportant un numéro d'inventaire à l'encre sur la porte arrière n 239-1032
Hauteur: 70 cm. (27½ in.), Largeur: 83 cm. (32 in.), Profondeur: 18 cm. (7 in.)

Lot Essay

Plusieurs documents confortent et confirment l'attribution et l'exécution de ce modèle à André-Charles Boulle et à son atelier.

Des documents d'archives attestent la présence d'estampes de Michel-Ange dans les collections de l'ébéniste André-Charles Boulle.
Les Archives de l'Art Franais, 1855-1856, se rapportant à l'incendie du chantier du Louvre du 30 août 1720, décrivent l'état de la perte et du dommage:
Dans la même armoire ... étaient rangés des porte-feuilles de deux pieds et demi, toutes les estampes choisies avec soin, répétées plusieurs fois, d'un grand nombre de maistre d'Italie comme Michel Ange Bonarotte ...
Ouvrages qui ne sont point de commande, brulés ou péris ... Une petite galerie, de 20 pieds de long 6 pieds de large, dans laquelle étaient toutes de models de terre, cire, plastre de la main des meilleurs sculptures: Michel Ange, Franois Flamand, Girardon, Leconte et autres ...
Tous les models de cire et terre que le Sieur Boulle a fait faire depuis qu'il exerce la profession lui et des enfants.


Cinq ans plus tôt dans l'acte de délaissement des biens d'André Charles Boulle à ses fils figuraient: les modèles des figures de Michel Ange reparées en bronze et deux autres sortant de la fonte. Nous pouvons supposer fortement qu'elles étaient destinées à orner ce type de pendule.

Quatre ans plus tard, en 1719, l'existence de ce modèle est avérée par la livraison de la pendule de cartonnier à Machault d'Arnouville.
En 1720, Boulle fournit un autre exemplaire au Prince de Condé.

En 1723, Boulle et l'un de ses fils reconnaissent devoir au grand marchand Thomas Joachim Hébert la livraison d'un boite de pendule avec des figures couchées a coté du cadran d'ajour Michel Ange.

De par le nombre de pendules mentionnées au XVIIIème siècle portant le nom de l'horloger Mesnil (horloger attitré d'Hébert) il est raisonnable de penser que ce marchand fut déterminant dans la commercialisation de ce modèle.

Dans l'inventaire après décès d'André-Charles Boulle en 1732 figure:
no. 90. Les modèles de la pandulle avec les figures de Michel-Ange pezant soixante-huit livres, prisés à raison de cent sols la livre. 340 livres.
Un dessin autrefois conservé au Musée du château de Berlin, Kunstgewerbemuseum (voir illustration) reproduit ce type de pendule, tandis qu'un second conservé au musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg, Russie, illustre un modèle voisin placé au sommet d'une armoire.

De nombreux exemplaires du même modèle sont répertoriés au XVIIIème siècle dans les collections des grands amateurs de l'époque.
1. Livrée à Machault d'Arnouville en 1719, gardée par sa descendance. Vente Sotheby's New York, le 20 mai 1994, lot 80.
2. Livrée au duc de Bourbon en 1720 par l'ébéniste André-Charles Boulle. Collection des Princes de Condé au XVIIIème siècle puis saisie à la Révolution, possédait un cadran de Mesnil.
3. Exemplaire vendu par Boulle au marchand Thomas Joachim Hébert en 1723. Le cadran est inconnu mais pouvait être de Mesnil, l'un des horlogers attitrés du marchand qui la vendit probablement à d'Argenson.
4. Un exemplaire chez le collectionneur Jean de Julienne en 1767, no. 1632, avec un cadran de Baillon.
5. Un exemplaire chez le collectionneur Randon de Boisset en 1777. Le cadran de Mesnil acheté par Beauvarlet.
6. Un exemplaire chez le comte de Lauraguais en 1772, no. 23, avec un mouvement de Brourie.
7. Un exemplaire chez le duc de la Vrillière en 1777, au cadran inconnu.
8. Un exemplaire chez le duc d'Orléans au château du Raincy en 1793, le cadran signé de Baillon.
9. Un exemplaire chez le président de Nicolay à la fin du XVIIIème siècle, proposé dans une vente à Paris le 25 mai 1797, lot 31, cadran inconnu.

Exemplaires existants:
1. Conservé aux Archives Nationales de Paris, possédant un cadran de Lepaute à Paris, longtemps identifié comme celui du Prince de Condé à Chantilly mais pouvant correspondre à l'exemplaire de l'Ecole Militaire qui possédait déjà au XVIIIème siècle un cadran de Lepaute.
2. Un modèle conservé au Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg (Russie), provenant des collections Youssoupov avec un cadran de Masson.
3. Un second exemplaire au Musée de l'Ermitage provenant également des collections Youssoupov, avec un cadran de Lepaute.
4. Un autre exemplaire, Christie's Monaco, Collection de Monsieur et Madame Robert Kahn Sriber, le 1 juillet 1995, lot 98.

PIERRE LE ROY

Frère de Julien Le Roy, Pierre Le Roy (1687-1762) naquit à Tours et travailla dans l'atelier de Pierre Gaudron. Reu maître-horloger le 30 octobre 1721, il fut reu membre de la Société des Arts. Il devint Garde-visiteur de 1744 à 1748.

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