CHARLES-QUINT (1500-1558). Lettre signée "Yo el rey", rédigée en espagnol et adressée à un duc. Valladolid, 30 juin 1537. 1 1/2 page in-folio (295 x 215 mm). Avec adresse "Por el Rey  Al Duque suprimo". (Petits trous et légères déchirures aux pliures sans atteinte au texte.)
CHARLES-QUINT (1500-1558). Lettre signée "Yo el rey", rédigée en espagnol et adressée à un duc. Valladolid, 30 juin 1537. 1 1/2 page in-folio (295 x 215 mm). Avec adresse "Por el Rey Al Duque suprimo". (Petits trous et légères déchirures aux pliures sans atteinte au texte.)

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CHARLES-QUINT (1500-1558). Lettre signée "Yo el rey", rédigée en espagnol et adressée à un duc. Valladolid, 30 juin 1537. 1 1/2 page in-folio (295 x 215 mm). Avec adresse "Por el Rey Al Duque suprimo". (Petits trous et légères déchirures aux pliures sans atteinte au texte.)

SUPERBE DOCUMENT HISTORIQUE DANS LEQUEL CHARLES-QUINT DéNONCE L'ALLIANCE DE FRANCOIS IER AVEC LES TURCS ET PRéPARE SES TROUPES POUR CONTRER L'INVASION.

En 1536, François Ier conclut à Constantinople une alliance avec Soliman Ier, le Magnifique (1520-1566). Ainsi allié à l'empire Ottoman, il souhaite retrouver une hégémonie après le désastre de la bataille de Pavie (1525) et réduire la pression excercée sur son royaume par les Habsbourg. Pour ces derniers l'empire Ottoman constituait un ennemi certain et leur rivalité s'étendait sur tout le bassin méditerranéen.

Charles-Quint, maître des Pays-Bas, de la Franche-Comté et de l'Espagne, déplore cette nouvelle alliance malgré les propositions de paix faites à François Ier comme il l'indique dans le début de cette missive "las justificaciones en que me he puesto porvenir a la paz con el rey de francia el qual no solamente no ha condescendido a venir en ella aunque selean ofreado muchos medios justos y onestos pero continuando su doniada yntencion se a denuevo ahado y confederado con el turco comm enemigo de la cristianidad y procurado de traelle poderosamente a juintarse con el para ynbadir a la cristianidad y especialmente a mis reynos y senorios". Ainsi, malgré les propositions de Charle- Quint, François Ier s'est allié avec les Infidèles et cette union constitue une menace directe pour la chrétienté, sur le point même d'envahir son royaume et ses dominions comme le démontrent les préparatifs militaires, "se conoce ser ansi por los grandes aparejos de galeras y armada de mar y exercito que se sabe cierto que tiene enhorden el decho turco".
Afin de montrer qu'il prend la menace très au sérieux, Charles- Quint rappelle le désastre militaire survenu de l'année passée "y asi el decho rey de francia y las ynteligencias y enbaxadas que tienen el uno con el otro y porla yspiriencia de las cosas pasadas y presentes no se dubda quel decho turco le asistira y faborescera y juintaran sus fuercas contra las nostras y demas reynos y estados como lo hizieron el ano pasado". En effet, en 1536, Charles-Quint envahit la Provence, sans succès, et perdit des millliers d'hommes au cours du siège de Marseille.

Puis Charles-Quint insiste sur la menace d'une invasion en rapportant ce qu'il vient d'apprendre; deux attaques se préparent, l'une en Navarre et l'autre du côté de Perpignan facilitée par la flotte turque, c'est pourquoi il commande au destinataire de cette lettre de regrouper 80 lanciers et prévoit la fortification de la côte, "se dize que vienen dos exercitos uno a navarra y otro a la parte de perpinian y tienen oyo a hacer la enpresa de barcelona si pudiehen viniendo el armada del turco por mar... y como quiera que yo he mandado proveer que las dechas fronteras de barcelona, perpinian y navarra y tambien fuenterabia y san sebastian se fortifiquen y pongan enhorden para su defensa y resistencia de los enemigos y estan bien proveydas de artilleria municiones bastimentos y otras cosas y demas de la gente".

Et Charles-Quint de poursuivre "estoy determinado de poner my persona y todo lo demas por la defension destos reynos". La présente lettre est écrite dans un climat tendu. En effet, au début de l'année 1537, François Ier s'est engagé dans le Piémont, tandis qu'en juin Charles-Quint apprenait qu'une flotte considérable (plus de 200.000 hommes selon les sources turques) quittait Constantinople en direction du sud de l'Italie. L'Espagne, quant à elle, se prépare à une invasion de la Catalogne, mais heureusement le manque d'argent des deux côtés va quelque peu modifier le cours des événements. En juillet 1537, le traité de Bony atténuera les tensions entre les deux royaumes.

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