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MOBILIER DE SALON D'EPOQUE LOUIS XVI
comprenant une paire de bergères, sept fauteuils et huit chaises
lots 150-152
Dans les comptes conservés à la manufacture de Beauvais, seules deux suites de sièges de par leur composition peuvent correspondre. En 1786, un grand mobilier était commandé sous le numéro 116. Il comprenait:
- Douze chutes de cantonnières, dessin arabesque et effets de draperie verte,
- Dix pentes de cantonnières,
- Deux canapés, l'un à carreau et l'autre à l'anglaise, plates-bandes, bourrelets, joues et bras,
- Six bergères à carreau,
- Vingt fauteuils à carreau couverts, plates-bandes, bourrelets et bras,
- Trente et une chaises, plates-bandes pour les dites.
Un second mobilier fut commandé et livré trois ans plus tard.
En 1789, la commande 405 comprenait:
- Trois cantonnières à effet nature
- Huit canapés de différentes grandeurs
- Six fauteuils
Cette commande fut complétée l'année suivante par la livraison de douze fauteuils en cabriolet et de douze chaises.
D'après les descriptions seul le mobilier livré en 1789 et complété en 1790 peut convenir car la commande précédente de 1786 précisait que les fauteuils étaient dits à carreau, c'est-à-dire à coussins.
Au XVIIIème siècle, les tapisseries de Beauvais étaient d'un prix prohibitif. La garniture d'un canapé était facturée aux environs de 800 livres tandis que la tapisserie d'un fauteuil à la reine coûtait 240 livres.
A titre de comparaison, la manufacture d'Aubusson pratiquait des tarifs deux fois moins élevés.
Provenance au XIXème siècle
Cette suite de sièges comportait un canapé ainsi qu'un fauteuil supplémentaire: tous deux ont disparu lors du dernier conflit mondial. Le canapé avait d'ailleurs été reproduit dans la monographie consacrée à la manufacture de Beauvais publiée en 1909, alors que ce mobilier appartenait au couturier Jacques Doucet, qui constitua sa collection de 1880 à 1910.
La Manufacture de Beauvais et Jean-Baptiste Lelarge
C'est vers le milieu du XVIIIème siècle que la mode des sièges couverts de tapisserie connut son apogée. Jean-Baptiste Lelarge entama une collaboration assidue avec la manufacture de Beauvais peu après son accession à la maîtrise (1775).
De nombreux sièges estampillés de ce maître sont encore garnis de tapisserie de Beauvais.
- Vente Christie's Londres, le 26 juin 1924, lot 175
- Vente Christie's Londres, le 4 juillet 1996, lot 261
- Vente Sotheby's Monaco, le 25 juin 1983, lot 222, ancienne collection de Madame de Poles
- Vente Hôtel Drouot, le 23 mars 1982, lots 89 et 90.
I B Lelarge
L'estampille I.B.Lelarge a été utilisée par Jean-Baptiste II et Jean-Baptiste III Lelarge mais c'est à ce dernier qu'il faut attribuer ces sièges. Né en 1743, il acquit la maîtrise le 1er février 1775, puis travailla pour une belle clientèle privée avant de franchir sans dommages la Révolution. Il décéda en 1802.
Dans les comptes de la manufacture, seul le nom de l'ornemaniste Pierre Ranson est mentionné. C'est donc probablement à cet artiste qu'il faut attribuer le dessin de ces tapisseries et non à Henri Salembier.
Pierre Ranson (1736-1786) fut le dessinateur attitré de la manufacture d'Aubusson. Il réalisa de nombreux dessins de fleurs, de fruits, de vases et de cartouches pour cette manufacture liée par ailleurs étroitement à la manufacture de Beauvais. Ces deux manufactures réalisant souvent en commun les commandes de sièges, la manufacture de Beauvais se chargeait du mobilier meublant et celle d'Aubusson du mobilier courant.
PAIRE DE BERGERES D'EPOQUE LOUIS XVI
ESTAMPILLE DE JEAN-BAPTISTE III LELARGE
Details
PAIRE DE BERGERES D'EPOQUE LOUIS XVI
ESTAMPILLE DE JEAN-BAPTISTE III LELARGE
En hêtre redoré, dossier à la reine à moulures de perles et rubans torsadés, les accotoirs à motifs de rais de coeur et feuille d'acanthe se terminant en cannelures et asperges, la ceinture à motif feuillagé, reposant sur des pieds tournés à cannelures rudentées surmontés d'une rosace, garniture de tapisserie de Beauvais à décor d'enroulement de volutes feuillagées, bouquets et guirlandes de fleurs, les ceintures avant estampillées I.B. LELARGE, une portant une étiquette ovale 'Coll. S.D./39/M', l'autre avec inscription à l'encre respectivement 'WP 2001 B' et 'WP 2001 C', usures à la tapisserie, particulièrement sur un coussin
Hauteur: 90.5 cm. (35¾ in.)
Jean-Baptiste III Lelarge, reçu maître en 1775
A PAIR OF LOUIS XVI BERGERES BY JEAN-BAPTISTE III LELARGE (2)
ESTAMPILLE DE JEAN-BAPTISTE III LELARGE
En hêtre redoré, dossier à la reine à moulures de perles et rubans torsadés, les accotoirs à motifs de rais de coeur et feuille d'acanthe se terminant en cannelures et asperges, la ceinture à motif feuillagé, reposant sur des pieds tournés à cannelures rudentées surmontés d'une rosace, garniture de tapisserie de Beauvais à décor d'enroulement de volutes feuillagées, bouquets et guirlandes de fleurs, les ceintures avant estampillées I.B. LELARGE, une portant une étiquette ovale 'Coll. S.D./39/M', l'autre avec inscription à l'encre respectivement 'WP 2001 B' et 'WP 2001 C', usures à la tapisserie, particulièrement sur un coussin
Hauteur: 90.5 cm. (35¾ in.)
Jean-Baptiste III Lelarge, reçu maître en 1775
A PAIR OF LOUIS XVI BERGERES BY JEAN-BAPTISTE III LELARGE (2)
Provenance
Probablement commandé en 1789 et complété en 1790.
Collection Jacques Doucet, vente Paris, Galerie Georges Petit, le 7 février 1912, lot 299.
Collection Arthur Veil-Picard, Paris, puis par descendance.
Collection Jacques Doucet, vente Paris, Galerie Georges Petit, le 7 février 1912, lot 299.
Collection Arthur Veil-Picard, Paris, puis par descendance.
Literature
Jules Badin, La Manufacture de Beauvais depuis ses origines, Paris, 1909, p.96.