Jean-François de Troy (Paris 1679-1752 Rome)
Jean-François de Troy (Paris 1679-1752 Rome)

L'Evanouissement d'Esther

Details
Jean-François de Troy (Paris 1679-1752 Rome)
L'Evanouissement d'Esther
signé et daté 'De Troy filius/1714' (sur le trône, en bas à gauche)
huile sur toile
80 x 101.5 cm. (31½ x 40 in.)
Provenance
Galerie Maurice Ségoura, Paris.
Collection Karl Lagerfeld; sa vente, Christie's, New York, 23 mai 2000, lot 68.
Literature
J.-L. Bordeaux, 'Jean-François de Troy, still an artistic Enigma: some observations on his early works', Artibus et Historia, 1989, n. 20, p. 148.
C. Léribault, Jean-François de Troy (1679-1752), Paris, 2002, cat. P41, p. 229, ill. p. 38.

Lot Essay

De Troy réalisa au moins quatre tableaux sur le thème de l'Evanouissement d'Esther, un premier tableau daté par C. Léribault vers 1712 (collection particulière, France), un tableau sans date, en hauteur, provenant des collections du Prince de Conti (collection particulière, France), le présent tableau daté de 1714, et le grand carton de tapisserie, premier de la série de l'Histoire d'Esther peint à Paris et exposé au Salon de 1737 (C. Léribault, op. cit, cat. P3, P25, P41 et P. 254).

Le Livre d'Esther raconte l'histoire du roi Assuérus de Perse qui régna au Vème siècle avant Jésus-Christ et d'une jeune juive, Esther. Le roi prit Esther pour épouse sans connaître sa religion. Le ministre du roi, Aman, ennemi des juifs, déclara que tous les juifs de l'empire perse devaient être massacrés.
Le thème de l'évanouissement d'Esther, prétexte à l'expression des passions, était fréquemment représenté par les peintres français du début du XVIIIème siècle et s'inspirait de la célèbre tragédie de Racine crée en 1699. L'acte II, scène VI décrivait le moment où Esther, vêtue de ses plus beaux atours, venait intercéder pour son peuple devant le roi. Entrer en présence du roi, sans y avoir été prié par lui était un crime puni de mort. A la vue du roi, qui l'invitait à entrer, Esther s'évanouit de soulagement.

Assuérus:
Sans mon ordre on porte ici ses pas!
Quel mortel vient chercher le trépas?
Gardes...c'est vous Esther? Quoi sans être attendue?
Esther:
Mes filles, soutenez votre reine éperdue.
Je me meurs (elle tombe évanouie).
Assuérus:
Dieux puissants! Quelle étrange paleur
de son teint tout à coup efface la couleur ?
Esther, que craignez-vous? Suis-je votre frère?
Est-ce pour vous qu'est fait ordre si sévère?
Vivez, le sceptre d'or, que vous tend cette main,
pour vous de ma clémence est un gage certain.

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