Lot Essay
Dona Maria Del Pilar Teresa Cayetana de Silva y Alvarez de Toledo, XIIIème duchesse d'Albe, naquit le 10 juin 1762 à Madrid et mourut le 23 juillet 1802. Elle était la fille unique de Dona Mariana de Silva y Sarmento et de Don Francisco de Paula, duc de Huescar et la petite-fille du XIIème duc d'Albe Don Fernando de Silva y Alvarez de Toledo, dont elle fut la seule héritière. Elle épousa à l'âge de treize ans son cousin Don José Alvarez de Toledo y Gonzaga (1756-1796), marquis de Villafranca et duc de Fernandina.
La duchesse d'Albe, très populaire, était réputée pour son charme extraordinaire et sa fortune. Après le décès de son époux, elle entretint une liaison avec Don Manuel Godoy, l'amant de la Reine Marie-Louise. A la suite de la découverte par la reine de cette relation, la duchesse d'Albe fut éloignée pour quelque temps en Andalousie où elle retrouva le peintre Goya.
Goya était très proche de la duchesse; certains auteurs ont prétendu qu'ils étaient amants. L'artiste fit son portrait à plusieurs reprises : La duchesse d'Albe surprenant sa vieille duègne (collection privée, Madrid), La duchesse d'Albe, sa vieille duègne, son page et sa servante (collection privée, Madrid), Portrait de la duchesse d'Albe en blanc de 1795 (Madrid, collection des ducs d'Albe) et Portrait de la duchesse d'Albe en mantille peint en 1797 (New York, Hispanic Society). Goya exécuta également le Portrait du Duc d'Albe (Madrid, Musée du Prado) en 1795, pour faire pendant à celui de son épouse exécuté la même année.
L'atelier de Goya reproduisait fréquemment les portraits du maître à la demande du modèle lui-même ou de ses proches. Le présent tableau entre dans ce cadre puisqu'il s'agit d'une réplique du Portrait de la duchesse en blanc probablement commandée, avec son pendant, directement à Esteve, par la duchesse Maria Tomasa Alvarez de Toledo y Palafox, nièce de la duchesse d'Albe. Estève reprit alors le portrait de Goya en le modifiant quelque peu: dans le présent tableau le format est plus étroit et la robe est unie. L'artiste a aussi supprimé l'inscription sur le sable (sur le portrait de Madrid on lit 'A la Duquesa de Alba, Francisco de Goya, 1795'). Le présent tableau fut acheté par Cécile de Rothschild avec son pendant, le Portrait du Duc d'Albe, également copié d'après Goya par Estève. Ce pendant est toujours dans la collection des descendants de Cécile de Rothschild.
Agustin Estève, débuta sa carrière à Valence. Il se rendit en 1770 à Madrid et fut très influencé à ses débuts par les deux artistes les plus importants de l'époque Francisco Bayeu et Mariano Salvador Maella. Son style subit aussi l'influence d'Anton Raphaël Mengs, présent à la cour à cette époque. Estève rencontra Goya à l'occasion de commandes pour la puissante famille Osuna pour laquelle les deux artistes travaillaient. En 1800 il fut nommé 'Pintor de Camara', probablement grâce au soutien de Goya qui était alors Premier Peintre du Roi. Les deux artistes collaborèrent à des portraits de cour ainsi qu'à des commandes de décors.
Une autre version par Estève de ce portrait était autrefois conservée dans la collection Sir Harold Wernher, cf. Soria, Agustin Esteve y Goya, 1957, n. 74.
Les initiales entrelacés sur les bijoux sont celles de Silva de Toledo (ST) et de Maria Teresa Silva (STM).
Nous remercions Madame Juliet Bareau-Wilson pour son aide à la rédaction de cette notice.
La duchesse d'Albe, très populaire, était réputée pour son charme extraordinaire et sa fortune. Après le décès de son époux, elle entretint une liaison avec Don Manuel Godoy, l'amant de la Reine Marie-Louise. A la suite de la découverte par la reine de cette relation, la duchesse d'Albe fut éloignée pour quelque temps en Andalousie où elle retrouva le peintre Goya.
Goya était très proche de la duchesse; certains auteurs ont prétendu qu'ils étaient amants. L'artiste fit son portrait à plusieurs reprises : La duchesse d'Albe surprenant sa vieille duègne (collection privée, Madrid), La duchesse d'Albe, sa vieille duègne, son page et sa servante (collection privée, Madrid), Portrait de la duchesse d'Albe en blanc de 1795 (Madrid, collection des ducs d'Albe) et Portrait de la duchesse d'Albe en mantille peint en 1797 (New York, Hispanic Society). Goya exécuta également le Portrait du Duc d'Albe (Madrid, Musée du Prado) en 1795, pour faire pendant à celui de son épouse exécuté la même année.
L'atelier de Goya reproduisait fréquemment les portraits du maître à la demande du modèle lui-même ou de ses proches. Le présent tableau entre dans ce cadre puisqu'il s'agit d'une réplique du Portrait de la duchesse en blanc probablement commandée, avec son pendant, directement à Esteve, par la duchesse Maria Tomasa Alvarez de Toledo y Palafox, nièce de la duchesse d'Albe. Estève reprit alors le portrait de Goya en le modifiant quelque peu: dans le présent tableau le format est plus étroit et la robe est unie. L'artiste a aussi supprimé l'inscription sur le sable (sur le portrait de Madrid on lit 'A la Duquesa de Alba, Francisco de Goya, 1795'). Le présent tableau fut acheté par Cécile de Rothschild avec son pendant, le Portrait du Duc d'Albe, également copié d'après Goya par Estève. Ce pendant est toujours dans la collection des descendants de Cécile de Rothschild.
Agustin Estève, débuta sa carrière à Valence. Il se rendit en 1770 à Madrid et fut très influencé à ses débuts par les deux artistes les plus importants de l'époque Francisco Bayeu et Mariano Salvador Maella. Son style subit aussi l'influence d'Anton Raphaël Mengs, présent à la cour à cette époque. Estève rencontra Goya à l'occasion de commandes pour la puissante famille Osuna pour laquelle les deux artistes travaillaient. En 1800 il fut nommé 'Pintor de Camara', probablement grâce au soutien de Goya qui était alors Premier Peintre du Roi. Les deux artistes collaborèrent à des portraits de cour ainsi qu'à des commandes de décors.
Une autre version par Estève de ce portrait était autrefois conservée dans la collection Sir Harold Wernher, cf. Soria, Agustin Esteve y Goya, 1957, n. 74.
Les initiales entrelacés sur les bijoux sont celles de Silva de Toledo (ST) et de Maria Teresa Silva (STM).
Nous remercions Madame Juliet Bareau-Wilson pour son aide à la rédaction de cette notice.