Lot Essay
L'hypothèse la plus plausible pour comprendre la curieuse posture de cette pièce figurative en alliage d'or et d'argent, est que, ainsi représenté la tête relevée couverte d'un turban, les bras croisés et les jambes tendues, nous soyons en présence d'un personnage en train de nager ou de flotter. Si c'est le cas, nous avons peut être affaire à un plongeur chargé de rapporter les très recherchés Spondyles ou les huîtres couvertes d'épines (qui sont des coquillages représentés sur les céramiques Lambayeque). Avec son couvre-chef en or retenu par une mentonnière dorée, ce ne pouvait quoi qu'il en soit pas être un pêcheur ordinaire de coquillages. Il s'agit en revanche probablement d'un chef chaman qui dirige et protège les habiles et courageux pêcheurs de coquillages sacrés en flottant lui-même à leur coté à la surface de l'eau. La pêche du Spondyle couleur rouge-sang, d'ordinaire trouvé à une profondeur de quinze à cinquante mètres, nécessitait une bonne dose de courage et d'endurance dans un mode aquatique où se conjuguaient les dangers physiques et la crainte des monstres mythologiques tels que ceux représentés sur les fines peintures linéaires des premières céramiques Mochica. Les plongeurs descendaient par groupes alors qu'un chef ou un gardien les attendait. Un petit bol Chimu en argent du Musée archéologique Rafael Larco Herrera de Lima, au Pérou, représente cette collaboration indispensable avec un trio de trois pêcheurs de Spondyle reliés par une corde à un personnage principal (Kathleen Berrin,The Spirit of Ancient Peru, 1997, fig. 158). Notre nageur devait à l'origine faire partie d'une telle scène de groupe, relié à des plongeurs par un fin fil d'argent aujourd'hui perdu.
Dr. Peter T. Furst
Dans le Pérou ancien, l'or et l'argent n'étaient pas seulement des symboles de prestige : ils avaient aussi un connotation symbolique et religieuse. Considérés comme des valeurs égales, les deux métaux étaient seulement utilisés par les couches supérieures de la société et à la période Inca la propriété exclusive du souverain suprême. Ils étaient associés à des divinités célestes : pour l'or à la chaleur du soleil, alors considérée comme un dieu, et pour l'argent à la fraîcheur de la lune, une déesse associée aux propriétés fécondantes de l'eau. Selon le proverbe Inca: "Le soleil pleure de l'or, la lune pleure de l'argent".
Dr. Peter T. Furst
Dans le Pérou ancien, l'or et l'argent n'étaient pas seulement des symboles de prestige : ils avaient aussi un connotation symbolique et religieuse. Considérés comme des valeurs égales, les deux métaux étaient seulement utilisés par les couches supérieures de la société et à la période Inca la propriété exclusive du souverain suprême. Ils étaient associés à des divinités célestes : pour l'or à la chaleur du soleil, alors considérée comme un dieu, et pour l'argent à la fraîcheur de la lune, une déesse associée aux propriétés fécondantes de l'eau. Selon le proverbe Inca: "Le soleil pleure de l'or, la lune pleure de l'argent".