Andre Masson (1896-1987)
Ancienne Collection Roland Caillaux
Andre Masson (1896-1987)

Georges Limbour et Roland Tual

Details
Andre Masson (1896-1987)
Georges Limbour et Roland Tual
signé 'André Masson.' (en bas à droite)
huile et traits de crayon sur toile
55,3 x 38,5 cm. (21¾ x 15 1/8 in.)
Peint en 1922
Provenance
Galerie Lucie Weill, Paris.
Roland Caillaux, Paris.
Par descendance au propriétaire actuel.
Exhibited
Paris, Galerie Lucie Weill, décembre 1973-janvier 1974.

André Masson, 'Portrait of Georges Limbour', oil and traces of pencil on canvas.

(fig. 1) Roland Tual, Georges Limbour et André Masson dans la cour de la rue Blomet, 1923.
Collection Armand Salacrou.
(Photo Armand Salacrou)

Lot Essay

Le Comité Masson a confirmé l'authenticité de cette oeuvre. Un certificate d'authenticité sera remis à l'acquéreur.

André Masson, 'Georges Limbour and Roland Tual', oil and traces of pencil on canvas, painted in 1922.

(fig. 1) Roland Tual, Georges Limbour et André Masson dans la cour de la rue Blomet, 1923.
Collection Armand Salacrou.
(Photo Armand Salacrou)

André Masson passé son enfance à Bruxelles où il découvre les esquisses de Rubens et de Delacroix. Très tôt, il révèle des dons de dessinateur ; ses parents décident alors de l'inscrire à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Le début de ses études est cependant suspendu à la declaration de la Première Guerre Mondiale dans laquelle il doit s'engager en tant que soldat d'infanterie sur le front.

Passé cette période douloureuse, Masson peut enfin se consacrer pleinement à la peinture. Il intègre le milieu artistique de Montmartre, rencontre grâce à Max Jacob, Joan Miró et Armand Salacrou, ainsi que le poète Georges Limbour qui deviennent des amis. Le marchand Daniel Henry Kahnweiler lui offre même un contrat. Sa peinture s'inspire alors du mouvement post cubiste.

Dans ses souvenirs de la rue Blomet recueillis par Jacques Dupin, Joan Miró raconte les circonstances de sa rencontre avec André Masson, Georges Limbour et les autres membres du 'groupe de la Rue Blomet' en 1920 : '...j'étais alle rendre visite à Max Jacob à Montmartre au café La Savoyarde où il tenait ses assises. C'est là que j'ai rencontré André Masson pour la première fois. Il me dit qu'il venait de louer un atelier au 45 de la rue Blomet. Nous allions être voisins. Nos ateliers se touchaient et l'on entendait tout ce qui se passait chez l'autre... La rue Blomet, c'était avant tout l'échange et la découverte exaltée à travers un groupe d'amis merveilleux. Les familiers de ces rencontres dans l'atelier de Masson, c'était d'abord Michel Leiris, resté mon ami le plus cher et Roland Tual, Georges Limbour, Armand Salacrou. On discutait, on buvait beaucoup...… Masson travaillait dans la ièevre. Enéecoutant de la musique ou dans le brouhaha des conversations. Moi je ne pouvais travailler que seul et dans le silence, avec une discipline ascétique. Masson jouait aux cartes, aux échecs. Moi, je ne jouais a rien. Il peignait des joueurs d'echecs et Tual, Salacrou, Limbour ont posé pour lui' (cité dans Joan Miro. La Naissance du Monde, catalogue d'exposition, Musée National d'Art Moderne Centre Georges Pompidou, Paris, 2004, p. 314).

Georges Limbour (1900-1970), poète et véritable 'jongleur des mots', est l'un des membres historiques du groupe surréaliste. Masson illustre par des eaux-fortes l'un de ses recueils de poèmes, Les Soleils bas, publié en 1924 par la galerie de Kahnweiler. Très actif au sein de la Résistance lors de la Seconde Guerre Mondiale, son ami d'enfance, Jean Dubuffet, réalise en 1946 un portrait charge intitulé Limbour crustace (Hirshhorn Museum, Washington, D.C.).

En 1924, André Masson rejoint André Breton et participe à la naissance du groupe surréaliste. Georges Limbour, en tant que rédacteur a la revue Aventure, ne tarde pas à rejoindre le groupe d'André Breton. L'amitié d'André Masson avec Michel Leiris, Desnos, Artaud et Queneau l'inscrit dans un mouvement où l'intérêt pour Arthur Rimbaud, les romantiques allemands et surtout Nietzsche, est prédominant. Dans son travail, cette adhésion va de pair avec le développement de l'écriture et du dessin automatique, et l'emploi de toutes sortes de matériaux bruts. Masson multiplie les images d'agression et de conflit, et son oeœuvre tendàa verser vers une abstraction aux compositions éclatées, caractérisée par le schematisme du graphisme. Sa rupture avec le surréalisme, en 1929, signe son désir d'indepéndance plus qu'un véritable désaccord. Sa peinture se développe alors entre Eros et Thanatos, et la série des Massacres, que publie la revue Minotaure en 1934, témoigne de l'énergie farouche qu'il déploie pour être en prise avec le monde.

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