Nicolas de Staël (1914-1955)
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Nicolas de Staël (1914-1955)

Paysage méditerranéen

Details
Nicolas de Staël (1914-1955)
Paysage méditerranéen
signed 'Staël' (lower left)
oil on canvas
23¾ x 31 7/8in. (60.5 x 81cm.)
Painted in 1954
Provenance
Acquired directly from the artist by the present owner.
Literature
J. Dubourg and F. de Staël, Nicolas de Staël. Catalogue raisonné des peintures, Paris 1968, no. 734 (illustrated, p. 309).
F. de Staël, Nicolas de Staël. Catalogue raisonné de l'oeuvre peint, Neuchâtel 1997, no. 793 (illustrated, p. 518).
Exhibited
Marseille, Palais des Beaux-Arts, Archives de la Ville de Marseille,
Rivage des origines, November-December 1981 (illustrated in colour, p. 251).
St. Petersburg, The State Hermitage Museum, Nicolas de Staël: Paintings from Museums and Private Collections of Western Europe, United States and Russia, May-August 2003 (illustrated, p. 151).
Special notice
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Lot Essay

Evidemment c'est une grande leçon de forme que donne cette lumiére grecque où seuls la pierre ou le marbre résistent en radiation (à Jacques Dubourg, Le Lavandou 1952).

L'èclat méditerranéen a été exploré, chez Staël, toujours différemment d'un tableau é l'autre. En juin 1952, c'est au Lavandou que le peintre incarne la violence de la lumiére. La puissance solaire ayant absorbé les couleurs de la nature il se crée sous la vue soutenue du peintre l'apparition de couleurs visionnaires que nous trouvons dans 'Figures au bord de la mer'. En 1953, le voyage en Sicile nous donnera l'altitude d' 'Agrigente' et de 'Salines' sous une lumiére sublimée, où forme et espace au plus près d'un rayon solaire noir atteignent la ligne de crëte d'une tragédie grecque ! Une année plus tard, Marseille, Les Martigues, Antibes, font apparaïtre dans les tableaux Méditerranée et Paysage méditerranéen les points masse de 1950-51, qui retenaient une lueur de braises et gardaient leurs feux. En 1954, placés cette fois entre ciel et mer ils tiennent l' équilibre précaire que leur impose un embrasement totalement libéré.

C'est entre la flamme du ciel et celle de l'eau soufflant en deux bleus, l'un assourdi et l'autre acide que s' èleve cette architecture où se consume les feux solaires. La mer tient les moellons sur une ligne de flottaison et ce rapport entre la masse et l'eau qui la porte dessine une ligne brisée. La tension de cette ligne qui définit le changement de plan suspend son souffle à l'accidentel qui participe du dynamisme du tableau. L'équilibre d'une couleur parmi les tons qui composent l'ensemble 'fait friser l'air' selon l'expression de Dante. Les masses maçonnées au couteau vivent d'une vibration de plans et d'interstices où les ombres creusent des liens qui font passer les bleus dans le bleu. Staël accentue le ciel d'un nuage qu'il pose 'par-dessus' comme pour nous prévenir du diamant orageux que couve la sérénité d'un bleu. Ce nuage reprend l'épaisseur de la pierre par ricochet. Ici, ce qui crée l'émotion est cette vision d'un 'instant' qui donne le temps séculaire. C'est la signification même de la Méditerranée.


Anne de Staël

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