Lot Essay
Ce paravent figure sous le numéro 7 au catalogue raisonné du mobilier d'Eileen Gray, établi par Peter Adam en 1987 et dont la localisation était jusqu'ici inconnue. Il y est décrit comme un "Important paravent, à six feuilles, en laque brune avec des incisions couleur de tan". L'auteur situe ce paravent dans le stock de la galerie Jean Désert en 1930. Il précise qu'il n'existe pas de documentation photographique.
Nous savons qu'en 1930 Eileen Gray ferme la galerie Jean Désert qu'elle a inaugurée au printemps 1922. Elle réunit tous ses clients et amis et organise une grande vente de son stock. Le paravent réapparaitra à Paris au début des années 1970.
Le catalogue raisonné date le paravent de 1922-1925, mais il semble qu'en fait il a été réalisé plus tôt, vers 1912-1915.
Il réunit deux aspects très marquants de l'oeuvre d'Eileen Gray, à la fois sa modernité qui l'a conduite vers l'abstraction et son amour de la couleur bleu.
Elle s'entêtera contre l'avis des autres laqueurs qui tous affirment que cette couleur ne peut être obtenue en laque, le vert qui la compose finissant toujours par être prédominant. Elle fera de nombreuses expérimentations avant de résoudre ce problème technique grâce à 'une nouvelle substance chimique', obtenant enfin le bleu sombre qu'elle recherche depuis toujours et qu'elle utilisera encore et encore dans son oeuvre. La laque bleue est ici mélangée à du sabi, une pierre en poudre qu'Eileen Gray importait du Japon et à de feuille d'argent pour créer cette surface bleue à effet de matière.
Si l'on rapproche la face abstraite du paravent avec d'autres oeuvres telles le paravent 'La Voie Lactée', 1912 ou encore le dos du paravent 'Le Destin', 1913, on retrouve cette même volonté d'abstraction présente très tôt dans son oeuvre. On peut également établir un parallèle entre son travail de laque, très sophistiqué dans sa recherche de transparence, de couleurs, de tonalités et de matières et son utilisation de certains bois ou cuir. Il est effectivement frappant de comparer certaines parties de ce tableau avec l'effet voulu et obtenu par Eileen Gray dans l'utilisation du chêne légèrement brûlé à la manière japonaise, qu'elle affectionne particulièrement et dont l'on peut voir un exemple dans une commode exposée au Salon des Artistes décorateurs en 1922. Un dialogue s'établit de façon évidente entre les deux, si l'on compare le jeu accentué des veines du bois et les effets de matière obtenus dans certaines parties du paravent. Un même graphisme se dessine. Ce jeu de miroir entre les différents aspects de ses créations montre une grande cohérence dans sa recherche et ce tout au long de l'évolution de son travail
Nous savons qu'en 1930 Eileen Gray ferme la galerie Jean Désert qu'elle a inaugurée au printemps 1922. Elle réunit tous ses clients et amis et organise une grande vente de son stock. Le paravent réapparaitra à Paris au début des années 1970.
Le catalogue raisonné date le paravent de 1922-1925, mais il semble qu'en fait il a été réalisé plus tôt, vers 1912-1915.
Il réunit deux aspects très marquants de l'oeuvre d'Eileen Gray, à la fois sa modernité qui l'a conduite vers l'abstraction et son amour de la couleur bleu.
Elle s'entêtera contre l'avis des autres laqueurs qui tous affirment que cette couleur ne peut être obtenue en laque, le vert qui la compose finissant toujours par être prédominant. Elle fera de nombreuses expérimentations avant de résoudre ce problème technique grâce à 'une nouvelle substance chimique', obtenant enfin le bleu sombre qu'elle recherche depuis toujours et qu'elle utilisera encore et encore dans son oeuvre. La laque bleue est ici mélangée à du sabi, une pierre en poudre qu'Eileen Gray importait du Japon et à de feuille d'argent pour créer cette surface bleue à effet de matière.
Si l'on rapproche la face abstraite du paravent avec d'autres oeuvres telles le paravent 'La Voie Lactée', 1912 ou encore le dos du paravent 'Le Destin', 1913, on retrouve cette même volonté d'abstraction présente très tôt dans son oeuvre. On peut également établir un parallèle entre son travail de laque, très sophistiqué dans sa recherche de transparence, de couleurs, de tonalités et de matières et son utilisation de certains bois ou cuir. Il est effectivement frappant de comparer certaines parties de ce tableau avec l'effet voulu et obtenu par Eileen Gray dans l'utilisation du chêne légèrement brûlé à la manière japonaise, qu'elle affectionne particulièrement et dont l'on peut voir un exemple dans une commode exposée au Salon des Artistes décorateurs en 1922. Un dialogue s'établit de façon évidente entre les deux, si l'on compare le jeu accentué des veines du bois et les effets de matière obtenus dans certaines parties du paravent. Un même graphisme se dessine. Ce jeu de miroir entre les différents aspects de ses créations montre une grande cohérence dans sa recherche et ce tout au long de l'évolution de son travail