L'art des Bidjogo : Succession Hugo A. Bernatzik (1897-1953) Hugo A. Bernatzik, photographe et écrivain de renom grâce à ses travaux sur le Soudan anglo-égyptien, partit pour son voyage scientifique en Guinée-Bissau en novembre 1930. Ses premières recherches académiques en Guinée portugaise furent dirigée par un autre africaniste Bernhard Struck. Ce fut une des expéditions les plus importantes de l'époque mais certainement pas dans l'intérêt des pouvoirs coloniaux. Malgré les problèmes financiers et politiques, les photographies et la collection ethnographique constituent aujourd'hui les témoignages les plus importants, parfois uniques, des peuples de Guinée de cette époque. Les deux volumes importants, Äthiopen des Westens (Vienne 1933), rédigés par Bernatzik en témoignent. Les objets Bidjogo tiennent une place importante dans cette collection de par leur qualité artistique. Le peuple Bidjogo, protégé par la position géographique de l'archipel Bissagos, ne fut placé sous domination administrative par les portuguais qu'en 1930 mais ces derniers étaient présent dans la région depuis le XVIIème siècle. Le statut dominant de la femme, la religion animiste, le rôle autonome du roi ou de la reine ne furent jamais remis en cause. Le bestiaire sacré, composante essentielle de leur monde culturel et religieux, était incarné par le taureau, le boeuf, l'hippopotame, le crocodile, l'éléphant et le bélier. Ces animaux décoraient les pirogues, les bas-reliefs, les sculptures en bois ainsi que les parois des palais royaux. Ils jouaient également un rôle important lors des fêtes orgiaques. Cependant, ils ne vivaient pas dans cet archipel, d'où les polémiques quant aux origines de la culture ouest-africaine qui sont à rechercher dans l'est du continent, c'est pourquoi l'ouvrage de Bernatzik s'intitule L'Ethiopie de l'Ouest. Après le retour des voyageurs en Europe en juin 1931, le contexte historique évolue brusquement, révoltes dans la colonie, crise en Europe et détériorations des relations austro-allemandes. L'expédition qui aurait dû être financée par la vente d'une partie de la collection ethnographique ne put l'être à cause de la crise monétaire et de l'inflation galopante. La plus grande partie de celle-ci entra dès lors dans les fonds des musées ethnographiques de Berlin et de Dresde. Après la Seconde Guerre Mondiale quelques objets importants furent acquis par des collectionneurs privés ainsi que par le Musée Ethnographique de l'université de Zurich et le musée ethnographique de Vienne. Tous les objets proposés proviennent directement de la collection privée de Hugo A. Bernatzik et furent acquis sur l'île Orango Grande, la plus éloignée du centre administratif de Bolama, en janvier 1931. La reine Pampa Kanyimpa morte quelques mois plus tôt au village Etikoka (ou Edioka) à l'âge de presque cent ans, aurait succombé à un mauvais sort... C'est seulement après son décès que des camp militaires s'installèrent à Orango Grande. Lors du passage de Bernatzik à Orango Grande, le roi Mankaridu (sucesseur de Pampa Kanyimpa) séjournait à la capitale Bolama pour vendre du bétail. Il espérait ainsi amasser suffisamment de fonds pour éviter que les impôts. C'est pourquoi il vendit également une grande partie de ces objets à Bernatzik.
ATHIOPEN DES WESTENS

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ATHIOPEN DES WESTENS

Bernatzik, H.A., Äthiopen des Westens Forschungsreisen in Portugiesisch-Guinea, 2 volumes, Vienne, 1933 (2)
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TWO VOLUMES BY BERNATZIK

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