Lot Essay
Cette commode dont la construction est typiquement allemande s'inspire des dessins de François de Cuvilliès (1695-1768).
François de Cuvilliès (1695-1768) fit son apprentissage avec l'architecte Josepf Effner (1687-1745), lui même formé à Paris par Germain Boffrand (1167-1754). De 1720 à 1724, il étudia l'architecture auprès de Jacques-François Blondel à Paris. A son retour il fut nommé architecte de Maximilien II, Electeur de Bavière. En exil à Paris de 1705 à 1715, ce dernier s'éprit de l'art français. Ainsi il envoya beaucoup de ses artistes en formation à Paris et créa au début du XVIIIème siècle un atelier de mobilier français à la Cour. Cet atelier employait quatre-vingt artisans et fabriquait des meubles dans le goût français pour lesquels Joseph Effner fournissait les dessins inspirés des oeuvres d'André-Charles Boulle et Charles Cressent.
Le travail de Cuvilliès à la Résidence de Munich et au pavillon de l'Amalienburg dans les parcs du château de Nymphenburg reflète son talent d'interprétation du style rocaille français dans un esprit plus exubérant et mouvementé. En effet, s'inspirant des modèles français il sut s'en détacher pour créer un style beaucoup plus foisonnant. A partir de 1738 il publia des dessins de boiseries, de meubles et d'objets d'art qui furent diffusés dans toute l'Europe. Le Livre des differents desseins de Commodes publié en 1742-1745 présente des modèles à deux tiroirs séparés d'une traverse apparente et sculptés de rinceaux, flanqués de montants fort saillants, et munis d'un tablier richement orné. Ces caractéristiques se retrouvent sur la présente commode qui semble avoir perdu son tablier. Cependant, son décor de rinceaux sur fond de treillage et ses montants découpés l'apparente encore très fortement au Régence français. François de Cuvilliès travailla en collaboration avec le sculpteur Joachim Dietrich, nommé sculpteur de la cour en 1736.
Une paire de commodes allemandes, exécutées vers 1740 d'après François de Cuvilliès, probablement sculptées par Joachim Dietrich, en bois sculpté, peint et partiellement doré, ouvrant par deux tiroirs et deux vantaux latéraux, flanquée de montants détachés ornés d'espagnolettes, est conservée au J.Paul Getty Museum, illustrées dans C. Bremer-David, Decorative Arts, an Illustrated Summary Catalogue of the Collections of the J.Paul Getty Museum, Malibu, Californie, p. 228, no 396.
Une autre commode vers 1740-1750, d'après François de Cuvilliès, attribuée à Joachim Dietrich ou Johann Thomas Sailler, en bois sculpté et peint en bleu et or, est passée en vente à Paris, Drouot-Montaigne, le 11 décembre 2003, lot 68 (160.000 Euros)
François de Cuvilliès (1695-1768) fit son apprentissage avec l'architecte Josepf Effner (1687-1745), lui même formé à Paris par Germain Boffrand (1167-1754). De 1720 à 1724, il étudia l'architecture auprès de Jacques-François Blondel à Paris. A son retour il fut nommé architecte de Maximilien II, Electeur de Bavière. En exil à Paris de 1705 à 1715, ce dernier s'éprit de l'art français. Ainsi il envoya beaucoup de ses artistes en formation à Paris et créa au début du XVIIIème siècle un atelier de mobilier français à la Cour. Cet atelier employait quatre-vingt artisans et fabriquait des meubles dans le goût français pour lesquels Joseph Effner fournissait les dessins inspirés des oeuvres d'André-Charles Boulle et Charles Cressent.
Le travail de Cuvilliès à la Résidence de Munich et au pavillon de l'Amalienburg dans les parcs du château de Nymphenburg reflète son talent d'interprétation du style rocaille français dans un esprit plus exubérant et mouvementé. En effet, s'inspirant des modèles français il sut s'en détacher pour créer un style beaucoup plus foisonnant. A partir de 1738 il publia des dessins de boiseries, de meubles et d'objets d'art qui furent diffusés dans toute l'Europe. Le Livre des differents desseins de Commodes publié en 1742-1745 présente des modèles à deux tiroirs séparés d'une traverse apparente et sculptés de rinceaux, flanqués de montants fort saillants, et munis d'un tablier richement orné. Ces caractéristiques se retrouvent sur la présente commode qui semble avoir perdu son tablier. Cependant, son décor de rinceaux sur fond de treillage et ses montants découpés l'apparente encore très fortement au Régence français. François de Cuvilliès travailla en collaboration avec le sculpteur Joachim Dietrich, nommé sculpteur de la cour en 1736.
Une paire de commodes allemandes, exécutées vers 1740 d'après François de Cuvilliès, probablement sculptées par Joachim Dietrich, en bois sculpté, peint et partiellement doré, ouvrant par deux tiroirs et deux vantaux latéraux, flanquée de montants détachés ornés d'espagnolettes, est conservée au J.Paul Getty Museum, illustrées dans C. Bremer-David, Decorative Arts, an Illustrated Summary Catalogue of the Collections of the J.Paul Getty Museum, Malibu, Californie, p. 228, no 396.
Une autre commode vers 1740-1750, d'après François de Cuvilliès, attribuée à Joachim Dietrich ou Johann Thomas Sailler, en bois sculpté et peint en bleu et or, est passée en vente à Paris, Drouot-Montaigne, le 11 décembre 2003, lot 68 (160.000 Euros)