Lot Essay
En février 1895, alors que Maurice Denis est âgé de 25 ans, son premier fils Jean-Paul tombe malade et meurt à l'âge de quatre mois.La Mère au corsage noir, qui date de la même année, peut être considéré comme une étape particulièrement intime dans la carrière du peintre. La même année, l'artiste exécutera de nombreuses autres oeuvres liées au thème de la maternité dont Visite à l'accouchée (ou La naissance de Jean-Paul, collection privée) ou encore Jeune mère au berceau (collection particulière).
A partir de cette période et toute sa vie durant, l'artiste aimera représenter l'univers intime de la famille et de l'enfance.
Peint à l'apogée de sa période Nabi, ce tableau montre à la fois l'arabesque linéaire alliée à la massivité de la figure au corsage noir. La palette sobre des couleurs et la silhouette découpée des figures créée par le noir du corsage, pourrai avoir été inspiré des estampes japonaises que Maurice Denis avait pu voir lors de l'importante exposition consacrée à ce sujet en 1890 à l'école des Beaux-Arts.
Le modèle représenté dans Mère au corsage noir est Marthe Meurier, la femme du peintre qu'il épousa deux ans plus tôt. Cette scène d'allaitement a du être vraisemblablement peinte au tout début de l'année 1895 - et en tous cas avant février, date du décès de Jean-Paul - puisqu'il existe un dessin préparatoire à la mine de plomb (collection privée, Londres) ainsi qu'une étude plus achevée à l'aquarelle - exécuté au dos d'un faire-part de mariage daté du 26 novembre 1894 - avec des indications de couleurs ainsi que l'annotation 'Jean-Paul' qui confirme l'identité du modèle (Musée des Beaux-Arts de Rennes, inv. 78.13.1.). Une autre version de ce tableau, peinte à l'huile également, est conservée dans une collection particulière (op.cit., 1987, p. 46, no. 14c).
Ces deux études, ainsi que la présente composition, peuvent laisser penser que l'artiste, sachant son enfant malade,a souhaité conserver une trace de ce fragile bonheur familial.
En mai 1895, trois mois après ce drame, l'artiste part avec son épouse pour quelques mois en Italie pour découvrir les maîtres anciens.
Ce tableau illustre parfaitement le fameux surnom que le groupe des Nabi avait donné à Maurice Denis, leur ami et porte-parole, celui de "Nabi aux belles icônes ".
Ce tableau a appartenu au fameux marchand Ambroise Vollard (1867-1939) puis à Gertrude Stein (1874-1946), collectionneur et amie des artistes et plus particulièrement de Picasso et de Gris.
La seconde version de ce tableau - conservée dans une collection particulière- ou bien celle-ci, a été exposé à l'avant dernière exposition Nabi qui eut lieu en 1895 chez Barc de Bouteville qui fut le premier à exposer des oeuvres du groupe Nabi.
Veuillez noter que cette oeuvre a été demandée pour la Rétrospective Maurice Denis qui aura lieu au Musée d'Orsay à l'automne 2006 et au Musée de Montréal durant l'hiver 2006.
(Fig. 1) L'appartement de Gertrude Stein, le présent tableau au mur.
A partir de cette période et toute sa vie durant, l'artiste aimera représenter l'univers intime de la famille et de l'enfance.
Peint à l'apogée de sa période Nabi, ce tableau montre à la fois l'arabesque linéaire alliée à la massivité de la figure au corsage noir. La palette sobre des couleurs et la silhouette découpée des figures créée par le noir du corsage, pourrai avoir été inspiré des estampes japonaises que Maurice Denis avait pu voir lors de l'importante exposition consacrée à ce sujet en 1890 à l'école des Beaux-Arts.
Le modèle représenté dans Mère au corsage noir est Marthe Meurier, la femme du peintre qu'il épousa deux ans plus tôt. Cette scène d'allaitement a du être vraisemblablement peinte au tout début de l'année 1895 - et en tous cas avant février, date du décès de Jean-Paul - puisqu'il existe un dessin préparatoire à la mine de plomb (collection privée, Londres) ainsi qu'une étude plus achevée à l'aquarelle - exécuté au dos d'un faire-part de mariage daté du 26 novembre 1894 - avec des indications de couleurs ainsi que l'annotation 'Jean-Paul' qui confirme l'identité du modèle (Musée des Beaux-Arts de Rennes, inv. 78.13.1.). Une autre version de ce tableau, peinte à l'huile également, est conservée dans une collection particulière (op.cit., 1987, p. 46, no. 14c).
Ces deux études, ainsi que la présente composition, peuvent laisser penser que l'artiste, sachant son enfant malade,a souhaité conserver une trace de ce fragile bonheur familial.
En mai 1895, trois mois après ce drame, l'artiste part avec son épouse pour quelques mois en Italie pour découvrir les maîtres anciens.
Ce tableau illustre parfaitement le fameux surnom que le groupe des Nabi avait donné à Maurice Denis, leur ami et porte-parole, celui de "Nabi aux belles icônes ".
Ce tableau a appartenu au fameux marchand Ambroise Vollard (1867-1939) puis à Gertrude Stein (1874-1946), collectionneur et amie des artistes et plus particulièrement de Picasso et de Gris.
La seconde version de ce tableau - conservée dans une collection particulière- ou bien celle-ci, a été exposé à l'avant dernière exposition Nabi qui eut lieu en 1895 chez Barc de Bouteville qui fut le premier à exposer des oeuvres du groupe Nabi.
Veuillez noter que cette oeuvre a été demandée pour la Rétrospective Maurice Denis qui aura lieu au Musée d'Orsay à l'automne 2006 et au Musée de Montréal durant l'hiver 2006.
(Fig. 1) L'appartement de Gertrude Stein, le présent tableau au mur.