Lot Essay
C'est en novembre 1884 que Sisley s'installe définitivement à Moret-sur-Loing après y avoir séjourné et travaillé à plusieurs reprises. Il apprécie tellement l'endroit qu'il essaye d'y attirer son ami Monet en lui écrivant, en 1881:
'Moret est à deux heures de Paris, manque pas de maisons à louer dans les prix de 600 à 1000 frs. Marché, une fois par semaine, église fort jolie, vues assez pittoresques, d'ailleurs si votre idée est de venir par ici, venez voir' (cité dans M. Stevens, Alfred Sisley, Londres, 1992, p. 184).
Lors de son premier séjour, dix ans auparavant, Sisley avait peint la crue du Loing (Daulte, no. 337; collection privée, and Daulte, no. 340; Musée de Brooklyn), mais dans les années 1880, son intérêt se porte plutôt sur les bâtiments de la ville et plus particulièrement sur le pont qui relie le centre de la ville à la route de Saint-Mammès. D'abord simplement présent dans l'arrière plan, il devient à partir de 1887 le principal sujet d'étude de plusieurs des tableaux de l'artiste. Sisley, comme Monet, aime réaliser des séries afin de capturer les variations de lumière et d'atmosphère qui affectent un même objet aux différents moments du jour et de l'année. Dans ce tableau, le pont, les maisons, leurs reflets dans l'eau scintillante sont aussi l'opportunité d'étudier la lumière claire du matin qui les enveloppe. La composition harmonieuse donne au ciel comme souvent chez Sisley, beaucoup d'importance et lui laisse plus de la moitié de la toile, ce qui donne à l'oeuvre un aspect lumineux et aérien.
Comme l'écrit Sisley à son ami le critique d'art Tavernier:
'Le ciel ne peut pas n'être qu'un fond. Il contribue au contraire non seulement à donner de la profondeur par ses plans (car le ciel a des plans comme les terrains), il donne aussi le mouvement par sa forme, par son arrangement en rapport avec l'effet ou la composition du tableau. En est-il de plus magnifique et de plus mouvementé que celui qui se reproduit fréquemment en été, je veux parler du ciel bleu avec les beaux nuages blancs baladeurs? Quel mouvement, quelle allure, n'est-ce pas? Il fait l'effet de la vague quand on est en mer; il exalte, il entraîne.' (cité dans R. Cogniat, Sisley, Naefels, Suisse, 1978, p. 85).
(Fig. 1) Le Pont de Moret, vers 1882.
'Moret est à deux heures de Paris, manque pas de maisons à louer dans les prix de 600 à 1000 frs. Marché, une fois par semaine, église fort jolie, vues assez pittoresques, d'ailleurs si votre idée est de venir par ici, venez voir' (cité dans M. Stevens, Alfred Sisley, Londres, 1992, p. 184).
Lors de son premier séjour, dix ans auparavant, Sisley avait peint la crue du Loing (Daulte, no. 337; collection privée, and Daulte, no. 340; Musée de Brooklyn), mais dans les années 1880, son intérêt se porte plutôt sur les bâtiments de la ville et plus particulièrement sur le pont qui relie le centre de la ville à la route de Saint-Mammès. D'abord simplement présent dans l'arrière plan, il devient à partir de 1887 le principal sujet d'étude de plusieurs des tableaux de l'artiste. Sisley, comme Monet, aime réaliser des séries afin de capturer les variations de lumière et d'atmosphère qui affectent un même objet aux différents moments du jour et de l'année. Dans ce tableau, le pont, les maisons, leurs reflets dans l'eau scintillante sont aussi l'opportunité d'étudier la lumière claire du matin qui les enveloppe. La composition harmonieuse donne au ciel comme souvent chez Sisley, beaucoup d'importance et lui laisse plus de la moitié de la toile, ce qui donne à l'oeuvre un aspect lumineux et aérien.
Comme l'écrit Sisley à son ami le critique d'art Tavernier:
'Le ciel ne peut pas n'être qu'un fond. Il contribue au contraire non seulement à donner de la profondeur par ses plans (car le ciel a des plans comme les terrains), il donne aussi le mouvement par sa forme, par son arrangement en rapport avec l'effet ou la composition du tableau. En est-il de plus magnifique et de plus mouvementé que celui qui se reproduit fréquemment en été, je veux parler du ciel bleu avec les beaux nuages blancs baladeurs? Quel mouvement, quelle allure, n'est-ce pas? Il fait l'effet de la vague quand on est en mer; il exalte, il entraîne.' (cité dans R. Cogniat, Sisley, Naefels, Suisse, 1978, p. 85).
(Fig. 1) Le Pont de Moret, vers 1882.