.jpg?w=1)
Details
GOHORY, Jacques (mort en 1576) et Léonard THIRY (vers 1500-1550). Livre de la Conqueste de la Toison d'or, par le Prince Iason de Tessalie: faict par figures avec exposition d'icelles. Paris: Jean de Mauregard, 1563.
In-plano oblong (270 x 363 mm). 26 gravures sur cuivre, dont la plupart non-signées, par René Boyvin d'après Léonard Thiry et Dominique Del Barlière, leurs légendes françaises gravées sur des cuivres séparés. (Quelques brunissures, rares taches dans les marges.)
RELIURE PARISIENNE à ENTRELACS PEINTS DE L'éPOQUE AUX ARMES DU DUC DE GUISE: maroquin havane mosaïqué au angles et au centre de pièces de maroquin fauve, large bordure ornée de caissons dans les angles (mosaïqués) et les milieux, rehaussée de fers azurés feuillagés disposés en frise de rinceaux, le rectangle central recouvert d'un grand décor de listels peints en noir entrelacés sur fond entièrement criblé hormis le grand médaillon central ovale en réserve peint aux armes du duc de Guise, le fond criblé décoré de fers de feuillages azurés passant au travers des listels noirs, dos lisse orné de faux-nerfs dessinés aux filets torsadés et entrenerfs hachurés, tranches dorées. (Armoiries passées, coiffes, mors et coins un peu frottés). Boîte.
PROVENANCE: Henri de Lorraine, duc de Guise (armoiries peintes au centre des plats) -- William Beckford (vente II, Sotheby's, Londres, 11-23 décembre 1882, lot 254) -- Hippolyte Destailleur (vente à Paris, 13-25 avril 1891, lot 1636) -- Robert Hoe, ex-libris (vente I à New-York, 24-28 avril 1911, lot 1505) -- Edouard Rahir, ex-libris (vente I à Paris 7-9 mai 1930, lot 99) -- Edmée Maus, ex-libris.
SOMPTUEUSE RELIURE PEINTE AYANT APPARTENU à HENRI DE LORRAINE, DUC DE GUISE, DIT LE BALAFRé, PROVENANCE RARISSIME. Né en 1550, le troisième duc de Guise combat les Turcs à l'âge de seize ans, en 1566, lors de leur terrifiante avancée sur l'Europe. Homme de guerre, il refuse toute tentative de réconciliation avec le parti protestant en France, et combat à Jarnac, Moncontour, et Poitiers; il est l'un des organisateurs des tueries de la Saint-Barthélémy. Trois ans plus tard, en 1575, il défait à nouveau les protestants à Chateau-Thierry et organise la Ligue, pour la défense de la religion catholique. Ses succès militaires aussi bien que politiques lui ouvrent l'accès au trône de France fragilisé par les faiblesses de Henri III, lequel, poussé dans ses retranchements, le fait assassiner à Blois avec son frère le cardinal de Guise, le 23 décembre 1588.
PREMIèRE éDITION, DANS SA VERSION FRANçAISE, de la Conqueste de Jason, composée de 4 feuillets de texte et 26 gravures au burin retraçant la quête aventureuse du prince. Elle fut publiée la même année en version latine, Historia Iasonis, également financée par Jean de Mauregard, dont la collection Michel Wittock possédait l'un des plus extraordinaires exemplaires, en reliure architecturale (vente I à Londres, 7 juillet 2004, lot 62). Les planches dans leur premier tirage sont ici en très belles épreuves.
IL S'AGIT VRAISEMBLABLEMENT D'UN EXEMPLAIRE DE PRéSENT POUR CET OUVRAGE DIFFICILEMENT éCOULABLE EN LIBRAIRIE, ET QUI FUT PROBABLEMENT CONçU POUR êTRE REMIS AUX GRANDS DIGNITAIRES. Cette supposition est appuyée par l'étude des papiers composant les exemplaires luxueusement reliés: la présence dans ces volumes d'un seul et même papier pour le corps d'ouvrage et pour les gardes de la reliure, suggèrent que l'éditeur, Jean de Mauregard, fournissait au relieur le surplus de son papier d'impression. Il s'agit, ici aussi, du même papier vergé de Troyes au filigrane de Edmond Denise. Nixon, Sixteenth-century gold-tooled bookbindings 43; Needham, Twelve centuries 78.
CETTE éLéGANTE RELIURE à CARTOUCHES ET ENTRELACS EST DESSINéE à L'IMAGE DES 26 MAGNIFIQUES GRAVURES COMPOSANT LA SUITE DE RENé BOYVIN, L'UNE DES PLUS RARES ET DES PLUS PRéCIEUSES SUITES DE L'éCOLE DE FONTAINEBLEAU. Boyvin, l'un des plus considérables et des plus anciens graveurs au burin dans la grande manière qu'eut la France au XVIe siècle (Dumesnil, VIII, 55), exécuta ses cuivres d'après les dessins de Léonard Thiry, peintre, aquafortiste et buriniste de l'atelier de Rosso et du Primatice, mort plus de dix ans avant la publication de l'ouvrage, et Dominique del Barlière, stucateur, peintre et remarquable graveur au burin. Les cartouches ont été réservés pour les titre et légendes conçus par l'érudit botaniste Jacques Gohory.
ELLE EST ATTRIBUABLE à L'UN DES RELIEURS COMMANDITéS POUR LE PROGRAMME DE RELIURE BELLIFONTAIN DE HENRI II, quelque cinq ans après la fin de cette entreprise artistique dont elle rassemble les éléments décoratifs les plus novateurs: le jeu d'entrelacs peint en noir pour un contraste renforcé (Reliures royales de la Renaissance, 84 à 88), les tiges des feuillages dorés passant au travers des entrelacs noirs accentuant la légèreté et l'aspect tridimensionnel du décor (RRR 85, 98b), les fonds criblés jouant sur les pleins et les réserves (RRR 115, 118), les volutes coiffées d'une feuille d'acanthe (RRR 116b, 117), jusqu'au filet torsadé ornant le dos trop mince pour un décor plus riche (RRR 116b, 117, 119).
EXCEPTIONNEL EXEMPLAIRE, N'AYANT SUBI AUCUNE RESTAURATION, RéUNISSANT UNE SUITE DE LA PLUS GRANDE INVENTIVITé, ICI COMPLèTE ET D'UN MêME TIRAGE, ET UNE RELIURE AFFICHANT UNE FRANCHE VOLONTé D'EN FORMER LE PENDANT: LE PRODUIT D'UNE PARFAITE HARMONIE ENTRE LES ARTS DéCORATIFS SI RAFFINéS DE L'éCOLE DE FONTAINEBLEAU.
EDITION: Mortimer, Harvard French, 520; Brun, pp. 131-132.
RELIURE CITéE: R. Hoe, One hundred and seventy-six historic and artistic bookbindings, n° 36; A.R.A. Hobson, French and Italian collectors, p. 45; A. Rau, Contemporary collectors XVI. Edmée Maus, in The Book Collector 7, 1958, p. 38-50, pl. III; L'Oeil, n° 348-349 (juillet-août 1984), p. 36, fig. 9; Hobson/Culot 54.
In-plano oblong (270 x 363 mm). 26 gravures sur cuivre, dont la plupart non-signées, par René Boyvin d'après Léonard Thiry et Dominique Del Barlière, leurs légendes françaises gravées sur des cuivres séparés. (Quelques brunissures, rares taches dans les marges.)
RELIURE PARISIENNE à ENTRELACS PEINTS DE L'éPOQUE AUX ARMES DU DUC DE GUISE: maroquin havane mosaïqué au angles et au centre de pièces de maroquin fauve, large bordure ornée de caissons dans les angles (mosaïqués) et les milieux, rehaussée de fers azurés feuillagés disposés en frise de rinceaux, le rectangle central recouvert d'un grand décor de listels peints en noir entrelacés sur fond entièrement criblé hormis le grand médaillon central ovale en réserve peint aux armes du duc de Guise, le fond criblé décoré de fers de feuillages azurés passant au travers des listels noirs, dos lisse orné de faux-nerfs dessinés aux filets torsadés et entrenerfs hachurés, tranches dorées. (Armoiries passées, coiffes, mors et coins un peu frottés). Boîte.
PROVENANCE: Henri de Lorraine, duc de Guise (armoiries peintes au centre des plats) -- William Beckford (vente II, Sotheby's, Londres, 11-23 décembre 1882, lot 254) -- Hippolyte Destailleur (vente à Paris, 13-25 avril 1891, lot 1636) -- Robert Hoe, ex-libris (vente I à New-York, 24-28 avril 1911, lot 1505) -- Edouard Rahir, ex-libris (vente I à Paris 7-9 mai 1930, lot 99) -- Edmée Maus, ex-libris.
SOMPTUEUSE RELIURE PEINTE AYANT APPARTENU à HENRI DE LORRAINE, DUC DE GUISE, DIT LE BALAFRé, PROVENANCE RARISSIME. Né en 1550, le troisième duc de Guise combat les Turcs à l'âge de seize ans, en 1566, lors de leur terrifiante avancée sur l'Europe. Homme de guerre, il refuse toute tentative de réconciliation avec le parti protestant en France, et combat à Jarnac, Moncontour, et Poitiers; il est l'un des organisateurs des tueries de la Saint-Barthélémy. Trois ans plus tard, en 1575, il défait à nouveau les protestants à Chateau-Thierry et organise la Ligue, pour la défense de la religion catholique. Ses succès militaires aussi bien que politiques lui ouvrent l'accès au trône de France fragilisé par les faiblesses de Henri III, lequel, poussé dans ses retranchements, le fait assassiner à Blois avec son frère le cardinal de Guise, le 23 décembre 1588.
PREMIèRE éDITION, DANS SA VERSION FRANçAISE, de la Conqueste de Jason, composée de 4 feuillets de texte et 26 gravures au burin retraçant la quête aventureuse du prince. Elle fut publiée la même année en version latine, Historia Iasonis, également financée par Jean de Mauregard, dont la collection Michel Wittock possédait l'un des plus extraordinaires exemplaires, en reliure architecturale (vente I à Londres, 7 juillet 2004, lot 62). Les planches dans leur premier tirage sont ici en très belles épreuves.
IL S'AGIT VRAISEMBLABLEMENT D'UN EXEMPLAIRE DE PRéSENT POUR CET OUVRAGE DIFFICILEMENT éCOULABLE EN LIBRAIRIE, ET QUI FUT PROBABLEMENT CONçU POUR êTRE REMIS AUX GRANDS DIGNITAIRES. Cette supposition est appuyée par l'étude des papiers composant les exemplaires luxueusement reliés: la présence dans ces volumes d'un seul et même papier pour le corps d'ouvrage et pour les gardes de la reliure, suggèrent que l'éditeur, Jean de Mauregard, fournissait au relieur le surplus de son papier d'impression. Il s'agit, ici aussi, du même papier vergé de Troyes au filigrane de Edmond Denise. Nixon, Sixteenth-century gold-tooled bookbindings 43; Needham, Twelve centuries 78.
CETTE éLéGANTE RELIURE à CARTOUCHES ET ENTRELACS EST DESSINéE à L'IMAGE DES 26 MAGNIFIQUES GRAVURES COMPOSANT LA SUITE DE RENé BOYVIN, L'UNE DES PLUS RARES ET DES PLUS PRéCIEUSES SUITES DE L'éCOLE DE FONTAINEBLEAU. Boyvin, l'un des plus considérables et des plus anciens graveurs au burin dans la grande manière qu'eut la France au XVI
ELLE EST ATTRIBUABLE à L'UN DES RELIEURS COMMANDITéS POUR LE PROGRAMME DE RELIURE BELLIFONTAIN DE HENRI II, quelque cinq ans après la fin de cette entreprise artistique dont elle rassemble les éléments décoratifs les plus novateurs: le jeu d'entrelacs peint en noir pour un contraste renforcé (Reliures royales de la Renaissance, 84 à 88), les tiges des feuillages dorés passant au travers des entrelacs noirs accentuant la légèreté et l'aspect tridimensionnel du décor (RRR 85, 98b), les fonds criblés jouant sur les pleins et les réserves (RRR 115, 118), les volutes coiffées d'une feuille d'acanthe (RRR 116b, 117), jusqu'au filet torsadé ornant le dos trop mince pour un décor plus riche (RRR 116b, 117, 119).
EXCEPTIONNEL EXEMPLAIRE, N'AYANT SUBI AUCUNE RESTAURATION, RéUNISSANT UNE SUITE DE LA PLUS GRANDE INVENTIVITé, ICI COMPLèTE ET D'UN MêME TIRAGE, ET UNE RELIURE AFFICHANT UNE FRANCHE VOLONTé D'EN FORMER LE PENDANT: LE PRODUIT D'UNE PARFAITE HARMONIE ENTRE LES ARTS DéCORATIFS SI RAFFINéS DE L'éCOLE DE FONTAINEBLEAU.
EDITION: Mortimer, Harvard French, 520; Brun, pp. 131-132.
RELIURE CITéE: R. Hoe, One hundred and seventy-six historic and artistic bookbindings, n° 36; A.R.A. Hobson, French and Italian collectors, p. 45; A. Rau, Contemporary collectors XVI. Edmée Maus, in The Book Collector 7, 1958, p. 38-50, pl. III; L'Oeil, n° 348-349 (juillet-août 1984), p. 36, fig. 9; Hobson/Culot 54.
Further details
A stunningly beautiful example of French Renaissance book design at its apogee. The highly decorative plates by the Fontainebleau artists Thiry and Boyvin and the tooled and painted strapwork covers of the inlaid binding form a remarkable unity, their integration confirmed by the binding's endpapers, which belong to the same stock as the paper used for the engravings. The condition of both contents and binding is extraordinarily fine, without any evidence of sophistication. The genius behind the production was Jean de Mauregard, registrar of Poissy, about whom little else is known but what can be learned from the privilege and his dedication to the King. The book is unlikely to have gone through the regular trade channels of publishing and retailing. Mauregard no doubt distributed finely bound sets to highly placed and influential art patrons, promoting a programme of his own that must now remain obscure if it is not arranging for tapestries and paintings to royal palaces, to which he refers in the dedication. The Duc de Guise's set appears to be the only surviving copy of which the intended recipient is certainly known.