AIGLE NON REPERTORIE EN PORCELAINE BLANCHE DE MEISSEN DU XVIIIEME SIECLE
AIGLE NON REPERTORIE EN PORCELAINE BLANCHE DE MEISSEN DU XVIIIEME SIECLE

CIRCA 1735-1745

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AIGLE NON REPERTORIE EN PORCELAINE BLANCHE DE MEISSEN DU XVIIIEME SIECLE
CIRCA 1735-1745
Attribué à J.-J. Kändler; représenté jeune, debout et un peu en avant sur un tronc d'arbre, les pattes décalées, les ailes à demi-déployées, le bec ouvert laissant paraître sa langue et son état affamé, une extrémité d'aile manquante, fêlures, éclats et quelques "coups de feu"
Hauteur: 50 cm. (19 5/8 in.)
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AN UNRECORDED 18TH CENTURY MEISSEN WHITE PORCELAIN MODEL OF A YOUNG EAGLE, ATTRIBUTED TO J.-J. KANDLER

Lot Essay

Notre aigle est à ce jour le seul exemple connu de ce modèle. Il n'est pas répertorié et ne paraît ni dans les recueils des travaux de Kändler, Die Arbeitsberichte Des Meissener Porzellanmodellers, Johannes Joachim Kaendler 1706-1775, Leipzig, 2002 (ses travaux ne sont d'ailleurs pas forcément tous répertoriés dans cette liste), ni parmi les moules conservés à la manufacture (n'oublions pas que de nombreux moules ont été détruits), et encore moins dans les registres des ventes de la manufacture au XIXème siècle. C'est sans doute la raison pour laquelle deux "écoles" s'opposent quant à sa datation précise, même si elles s'accordent à l'attribuer au brillant sculpteur-modeleur: Kändler.

Si la "première école" le date vers 1732 et le rapproche de la série livrée pour le Palais Japonais ou "Japanisches Palais" de Dresde pour l'Electeur Auguste Le Fort vers 1732 (voir la notice complète, vente Christie's Paris, le 22 Juin 2005, lot 119); la "seconde école" aurait plutôt tendance à le dater vers 1745 et à le rapprocher d'un modèle plus tardif destiné à des représentations héraldiques.
Dans le premier cas, si nous comparons notre modèle avec celui appelé Aquila chrysaetor daté de 1732, et dont un exemple conservé au Zwinger de Dresde est illustré par Samuel Wittwer, Die Galerie des Meissener Tiere, Dusseldorf, 2004, p.177, de nombreuses similitudes transparaissent: la conception de la tête, le traitement de l'aile gauche, mais aussi la position décalée des pattes et des griffes, et enfin la haute base formée d'un large tronc d'arbre.
Dans le second cas, si nous rapprochons notre exemple d'un modèle dit "héraldique", tel celui conservé dans les collections du château de Moritzbourg, daté de 1747 et illustré par Carl Albiker, Die Meissener Porzellantiere im 18. Jahrundert, Berlin, 1959, ill.153 et 154, il est certain que le traitement du plumage et le style fougueux des deux aigles sont très proches.

Néanmoins, si nous regardons plus en détail notre modèle, il est indéniable que de nombreuses imperfections sont encore à noter dans sa conception: en effet, les proportions des pattes par rapport aux cuisses et surtout aux griffes, le traitement de certaines plumes au dos qui se rapprochent plutôt de plumes de paon, ou encore la large tâche de couleur au revers dans l'émail due à des problèmes techniques lors de la cuisson. Tous ces éléments laissent à penser que notre modèle n'a probablement pas été réalisé à une période aussi tardive que 1747. Il est effectivement très improbable que Kändler ait pu encore en 1747, et environ quinze ans après des réalisations aussi achevées que les hérons livrés pour le Palais Japonais, par exemple (vente Christie's Paris, le 22 juin 2005, lot 119), produire un aigle avec de telles "erreurs" morphologiques ou techniques. Mais peut-être notre aigle est-il tout simplement une ébauche non aboutie et précurseur d'une représentation d'un aigle héraldique. Il peut s'agir également d'une commande spéciale pour un grand personnage de l'entourage de Auguste le Fort des années 1735-1740.

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