GERARD DE LAIRESSE (LIEGE 1641-1711 AMSTERDAM)
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GERARD DE LAIRESSE (LIEGE 1641-1711 AMSTERDAM)

La mise au tombeau d'un héros antique

Details
GERARD DE LAIRESSE (LIEGE 1641-1711 AMSTERDAM)
La mise au tombeau d'un héros antique
Huile sur toile, non rentoilée
33 x 126 cm. (13 x 49 5/8 in.)
Special notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
Further details
THE BURIAL OF A HERO, OIL ON CANVAS, UNLINED, BY GERARD DE LAIRESSE
We are grateful to Professor Alain Roy for having written the following entry and confirmed the attribution on the basis of photographs. There is another version of this picture (Stuttgart, Staatsgalerie), that has been attributed to Eustache Lesueur, Heinrich Friedrich Füger and Louis Chéron.
The subject of the painting remains mysterious. The subject was traditionally considered to be the 'Burial of Hector' but Homer's hero was burned and not buried. The subject cannot be the 'Burial of Patroclus' for the same reason. Furthermore, form of the helmet suggests that the hero represented here is probably Roman and not Greek. Gerard de Lairesse was born in Liège and was active in Amsterdam. Several aspects of this painting are typical of his style, including: the antique and complex subject, which indicates that the client for this painting was an educated patron; a composition 'en frise'; the use of grisaille which recalls antique reliefs; the taste for antique architecture and draperies; the taste for theatrical settings; some signature details of the artist such as the soldier's head on the right which can be found in several of the artist's compositions and derives from a study by the artist in the Rijksprentenkabinet, Amsterdam.
The dating of the painting is more difficult. A comparison with the series of the Triumph of Paulus Eemilius (Liège, Musée de l'Art Wallon) or that of Alexander in Babylon (Bayreuth, Staadtgalerie) would suggest a dating between 1670 and 1675. During those years, de Lairesse, who was in Amsterdam from 1665, frequented intellectual circles and academies such as Nil Volentibus Arduum (to which he belonged) whose gathered to discuss topics such as the theory of Ut Pictura Poesis inspired by Horace: Painting is silent poetry and Poetry is a speaking painting. A drawing in the Cabinet des Arts Graphiques in the Louvre reproduces in reverse the right part of the present painting. This drawing, formerly considered to be by de Lairesse, is probably by Jan Glauber, a landscapist and engraver after de Lairesse. The Louvre drawing is probably preparatory for an engraving after the present painting.

Lot Essay

Une variante de notre tableau est conservée à la Staatsgalerie de Stuttgart. Elle a été attribuée à Eustache Lesueur, Heinrich Friedrich Füger et Louis Chéron. Nous reproduisons ci-après la notice qu'a aimablement rédigée, à notre demande, le Professeur Alain Roy, auteur de Gérard de Lairesse (Paris, 1992). Monsieur Roy a confirmé l'attribution de ce tableau d'après photographies.

L'iconographie du tableau reste mystérieuse. Le sujet était traditionnellement identifié comme un 'Enterrement d'Hector'. Cette hypothèse est peu probable : selon Homère (L'Iliade, chant XXIV, v. 782 à 804), le cadavre d'Hector, après avoir été traîné par Achille accroché à son char devant les murs de Troie, ne fut rendu à sa famille que sur les supplications du vieux Priam. Les funérailles furent alors célébrées devant ses frères, sa famille et ses amis, mais la scène n'a pratiquement jamais été représentée. Le cadavre fut ensuite brûlé sur un bûcher et non pas enterré. Le sujet ne correspond pas non plus aux funérailles de Patrocle, décrites par Homère dans le chant XXIII de l'Iliade (v. 108 à 261), car le rite funéraire était, dans ce cas aussi, celui de la crémation. Le héros antique enterré ici est d'ailleurs, à en juger d'après le casque porté par le soldat de droite, plutôt romain que grec.
Tout dans ce tableau évoque le style de Gérard de Lairesse, artiste né et formé à Liège qui connut une brillante carrière à Amsterdam :
- le goût pour les scènes 'antiques' et les iconographies complexes, qui indique que le tableau était destiné à un commanditaire lettré féru d'Antiquité. Lairesse travailla à de nombreuses reprises pour ce type de clientèle.
- la composition en frise, encore soulignée par le format oblong du tableau.
- l'utilisation du camaïeu, qui unifie chromatiquement l'oeuvre, lui donne un aspect sculptural et rappelle les bas-reliefs antiques.
- le goût pour des architectures 'à l'antique', qui structurent la composition et des effets de costume (toges aux amples plis, draperies d'atelier...).
- le sens de la mise en scène, encore accentuée par une gestuelle théâtrale qui assure un rythme interne au tableau.
- certains détails qui semblent être une véritable signature de l'artiste: ainsi, la tête du soldat de droite, reprise dans plusieurs tableaux, utilise une feuille d'étude de Lairesse conservée au Rijksprentenkabinet à Amsterdam (Inv. no. A8, ill. dans A. Roy, op. cit., p. 371).
La datation de l'oeuvre est plus délicate. Néanmoins, une comparaison avec la série du Triomphe de Paul-Emile (Liège, Musée de l'Art Wallon, voir A. Roy, op. cit., pp. 236-242), ou, plus encore, avec la série triomphale d'Alexandre à Babylone (Bayreuth, Staatsgalerie, voir A. Roy, op. cit., pp. 278-286) semble indiquer une date entre 1670 et 1675. Au cours de cette période, Lairesse, installé à Amsterdam depuis 1665, s'intéressait tout particulièrement à l'art décoratif, sollicité par les cercles d'amateurs lettrés qui se réunissaient dans des académies, comme celle du Nil Volentibus Arduum (dont il faisait partie), qui se plaisaient à disserter sur la théorie artistique du Ut Pictura Poesis, inspirée de l'art poétique d'Horace et à l'appliquer dans leurs oeuvres: la peinture est une poésie muette; la poésie est une peinture parlante.
Un dessin (sanguine et plume, 295 x 510 mm., Département des Arts Graphiques du Louvre, Inv. no. 22) reproduit en sens inverse la partie droite de la composition. Cette feuille, qui figure sous le nom de Lairesse, est probablement de Jan Glauber (1646-1726) qui fut paysagiste et graveur, notamment d'après Lairesse. Il est donc probable que le dessin du Louvre est le modèle pour une gravure -sans doute jamais réalisée- d'après notre tableau. Le fait qu'il soit en sens inverse s'explique par le fait qu'une fois imprimée, la gravure apparaîtra dans le même sens que le tableau.







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