Lot Essay
Au XIXème siècle, le port de Honfleur attirait beaucoup de peintres, qui étaient inspirés par le continuel changement du temps le long de la côte Normande. A partir de 1860, Jongkind séjourne à Honfleur plusieurs mois chaque été. Il y rencontre ses amis peintres Eugène Boudin, Claude Monet et Adolphe Cals. Jongkind était tenu en grande estime par Boudin, qui le considérait comme son prédécesseur et exemple.
En août 1865, Jongkind se rend à Honfleur pour la dernière fois. Il y reste jusqu'à la fin du mois de septembre, se déplaçant à Trouville chez Boudin ainsi qu'au Havre et à Etretat. Dans sa correspondance en 1865, il raconte : "Me voilà à Honfleur; le pays que j'ai revu comme toujours avec un nouveau plaisir. C'est un petit port de mer ou [sic] il y a toujours dix ou vingt navires de toutes nations, sans compter les bateaux marchands et de pêche du pays même. Je vous dis cela comme très intéressant pour mes études." Dans une autre lettre : "je pense que Honfleur donne tout ce qu'il faut comme motifs à faire de beaux tableaux". (Voir Jongkind 1819-1891, exh. cat., La Haye/Paris/Cologne, 2004, p. 113). Jongkind était un vif observateur de la nature. Il a capturé les subtils reflets de la lumière sur l'eau et le mouvement des nuages. Le sujet est né d'une étude directe du port: l'activité des marins et le mouvement des bateaux.
Notre tableau a fait partie de la célèbre collection parisienne Esnault-Pelterie, assemblée dans les années 1890-1900 par madame Esnault-Pelterie, arrière-grand-mère du propriétaire actuel. La collection comprenait, entre autres, des tableaux par Eugène Delacroix, Camille Corot, Honoré Daumier et Fantin-Latour. La majorité de la collection a été vendue aux enchères au cours du XXème siècle.