Lot Essay
La laque:
Ce matériau très prisé tout au long du XVIIIème était importé en France via les Pays-Bas qui détenaient le quasi monopole de ce commerce. Considérée comme un objet de luxe, seuls les grands marchands-merciers parisiens, comme Hébert, Julliot ou Gersaint, pouvaient en acquérir pour en plaquer les plus beaux meubles et objets d'art.
Le Japon produisait une laque spécialement destinée à l'exportation, suivant le goût des européens.
Matériau précieux, il est ici mis en valeur par une discrète monture en or d'un raffinement extrême, oeuvre de Louis Mailly, l'un des orfèvres les plus réputés de son époque.
Les montures en or
Louis Mailly insculpe son poinçon d'orfèvre le 26 janvier 1723. Quelques jours plus tard, le 12 février, il fait insculper son poinçon pour l'or.
Les montures de notre boîte portent la jurande "x" qui débute le 7 septembre 1737 jusqu'au 24 septembre 1738. La décharge en revanche est celle qui commence le 1er octobre 1738. Louis Mailly a donc probablement executé ces pièces en 1737 mais ne les a présentées achevées à la maison commune qu'à la fin de l'année 1738.
Mailly était un orfèvre réputé à son époque puisqu'il est décrit dans l'ouvrage de A. Kenneth Snowman Eightheen Century Gold Boxes in Europe, Londres, 1990, comme ayant travaillé pour la famille royale.
Il est probable que Mailly ait été un spécialiste des pièces japonisantes en or et laque. En effet, Christie's a proposé une exceptionnelle paire de boîtes en or, laque et vermeil par ce même maître-orfèvre lors de la vente "collection d'un grand amateur européen", le 22 juin 2005, lot 90 (EUR. 404.000). Ces boîtes portent le poinçon de 1738-1739 et sont donc contemporaines de la fabrication de nos montures.
Madame de Pompadour possédait de nombreuses boîtes en laque, comme en témoigne son inventaire après décès dressé en 1764, où l'on retrouve, dispersées dans ses différentes demeures, parmi d'autres aux formes et décors variés, les boîtes suivantes qui pourraient corrrespondre à la nôtre:
- "372.- Deux grandes boetes de lacque doublées, et à charnières d'or; deux autres plus petites de laque noire aventurine; prisé ensemble huit cens livres"
- "712.- Une très belle cassette de lacque, avec un plateau fond noir à magots, dans sa cage de glace, garny en bronze doré; prisé deux mille huit cens livres"
- "1358.- Une boete, fond noir, ouvrage en or, avec un plateau en dedans; prisée soixante-douze livres"
- "2308.- Une boeste de laque, renfermant quatre flacons de cristal, à bouchons et gorge d'or; et un petit gobelet, aussy de cristal; prisé pour trois cens livres"
- "2369.- Une autre boeste de lacque à pans, avec figures chinoises prisée cinq cens soixante-seize livres
- "2609.- 24. Une autre boeste de lacque, à pans, avec figures chinoises; prisée pour cinq cens soixante livres
- "2489.- 141. Une boête de lacque noir, quarrée, avec entrées et charnières en or, fermant à clef; prisé ensemble soixante livres" Il est intéressant de noter que seul le numéro 372 fait mention d'une charnière d'or, fait suffisamment rare pour penser que notre boîte serait l'une de celles décrites sous ce numéro.
La plupart ont été livrées par le marchand-mercier Lazard Duvaux dont le livre journal en recense un grand nombre.
Bibliographie:
Les Laques du Japon - Collections de Marie-Antoinette, Musée national du château de Versailles et de Trianon, (octobre 2001 - janvier 2002), RMN, 2001, n. 39 (décor nashiji).
Inventaire après décès de madame de Pompadour rédigé après son décès, publié par Jean Cordey, Société des Bibliophiles François, Paris, 1939.
Ce matériau très prisé tout au long du XVIIIème était importé en France via les Pays-Bas qui détenaient le quasi monopole de ce commerce. Considérée comme un objet de luxe, seuls les grands marchands-merciers parisiens, comme Hébert, Julliot ou Gersaint, pouvaient en acquérir pour en plaquer les plus beaux meubles et objets d'art.
Le Japon produisait une laque spécialement destinée à l'exportation, suivant le goût des européens.
Matériau précieux, il est ici mis en valeur par une discrète monture en or d'un raffinement extrême, oeuvre de Louis Mailly, l'un des orfèvres les plus réputés de son époque.
Les montures en or
Louis Mailly insculpe son poinçon d'orfèvre le 26 janvier 1723. Quelques jours plus tard, le 12 février, il fait insculper son poinçon pour l'or.
Les montures de notre boîte portent la jurande "x" qui débute le 7 septembre 1737 jusqu'au 24 septembre 1738. La décharge en revanche est celle qui commence le 1er octobre 1738. Louis Mailly a donc probablement executé ces pièces en 1737 mais ne les a présentées achevées à la maison commune qu'à la fin de l'année 1738.
Mailly était un orfèvre réputé à son époque puisqu'il est décrit dans l'ouvrage de A. Kenneth Snowman Eightheen Century Gold Boxes in Europe, Londres, 1990, comme ayant travaillé pour la famille royale.
Il est probable que Mailly ait été un spécialiste des pièces japonisantes en or et laque. En effet, Christie's a proposé une exceptionnelle paire de boîtes en or, laque et vermeil par ce même maître-orfèvre lors de la vente "collection d'un grand amateur européen", le 22 juin 2005, lot 90 (EUR. 404.000). Ces boîtes portent le poinçon de 1738-1739 et sont donc contemporaines de la fabrication de nos montures.
Madame de Pompadour possédait de nombreuses boîtes en laque, comme en témoigne son inventaire après décès dressé en 1764, où l'on retrouve, dispersées dans ses différentes demeures, parmi d'autres aux formes et décors variés, les boîtes suivantes qui pourraient corrrespondre à la nôtre:
- "372.- Deux grandes boetes de lacque doublées, et à charnières d'or; deux autres plus petites de laque noire aventurine; prisé ensemble huit cens livres"
- "712.- Une très belle cassette de lacque, avec un plateau fond noir à magots, dans sa cage de glace, garny en bronze doré; prisé deux mille huit cens livres"
- "1358.- Une boete, fond noir, ouvrage en or, avec un plateau en dedans; prisée soixante-douze livres"
- "2308.- Une boeste de laque, renfermant quatre flacons de cristal, à bouchons et gorge d'or; et un petit gobelet, aussy de cristal; prisé pour trois cens livres"
- "2369.- Une autre boeste de lacque à pans, avec figures chinoises prisée cinq cens soixante-seize livres
- "2609.- 24. Une autre boeste de lacque, à pans, avec figures chinoises; prisée pour cinq cens soixante livres
- "2489.- 141. Une boête de lacque noir, quarrée, avec entrées et charnières en or, fermant à clef; prisé ensemble soixante livres" Il est intéressant de noter que seul le numéro 372 fait mention d'une charnière d'or, fait suffisamment rare pour penser que notre boîte serait l'une de celles décrites sous ce numéro.
La plupart ont été livrées par le marchand-mercier Lazard Duvaux dont le livre journal en recense un grand nombre.
Bibliographie:
Les Laques du Japon - Collections de Marie-Antoinette, Musée national du château de Versailles et de Trianon, (octobre 2001 - janvier 2002), RMN, 2001, n. 39 (décor nashiji).
Inventaire après décès de madame de Pompadour rédigé après son décès, publié par Jean Cordey, Société des Bibliophiles François, Paris, 1939.