Lot Essay
Boule approximativement sphérique de couleur ivoire qui se trouvait dans l'estomac ou dans l'intestin d'un quadrupède, probablement d'un équidé pour ce spécimen (Cf. ancienne consultation de l'Ecole Nationale Vétérinaire de Maison Alfort) dont le coeur est fait d'un corps étranger (poils ou pierre ?) et l'enveloppe de couches de phosphate de calcium. Cette "pierre mystérieuse" est donc en fait un calcul intestinal de ruminant rapporté précieusement d'Inde (on parlera alors de bézoard oriental) ou d'Amérique du sud (bézoard occidental. Ce spécimen est probablement un bézoard occidental entré en collection entre le XVIème et le XVIIème siècle si l'on en juge par les traces de râpage visibles sur sa circonférence et qui signifient un usage ancien à des fins médicinales.
Les bézoards sont bien connus dans les grands cabinets de curiosités impériaux qui réunissaient dans un même espace de deuil et de jubilation tout ce que la création pouvait receler d'extraordinaire, c'est ainsi qu'ils figurent à une place de choix comme pièces maîtresses et indispensables dans la chambre d'Art et de Merveilles des Habsbourg. Ils étaient considérés avec une grande admiration au même titre que d'ingénieux objets faits de main d'homme tels les instruments scientifiques, automates, horloges, du simple fait de leur apparence étrange et d'un matériau à l'aspect raffiné que l'on a envie de caresser. On consédirait qu'ils étaient souverains contre différents maux dont la mélancolie dont souffraient de nombreux princes Habsbourg qui en faisaient d'ailleurs une grande consommation. On pensait aussi que c'étaient d'excellents remèdes contre les poisons. Leur renommée se rattache analogiquement au fait qu'ils sont formés au plus profond de la matière vivante et participent donc des forces de l'inconscient. Lorsqu'un bézoard atteignait ou dépassait la grosseur d'un oeuf de poule, il constituait un objet d'immense valeur. Même réduit en poudre pour l'usage médical, cette curiosité naturelle valait dix fois son pesant d'or. Il trouvait ainsi totalement sa place entre la défense de narval et la coupe en corne de Rhinocéros.
Cet exemplaire superbe de taille remarquable et extrêmement peu fréquent a été percé et orné d'un cordon en passementerie fermé d'un tourillon en bois. De par son utilisation très ancienne, il pourrait tout à fait, sans que l'on puisse toutefois le prouver avec certitude, avoir été employé par de prestigieux malades tels le cardinal de Richelieu, ministre du roi Louis XIII dont une lettre écrite en 1611 et adressée au Général des Chartreux lui fait déclarer "je vous rend mille grâces de la croix que vous m'avez envoyée[.] je vous remercie également de votre bon Bézoard qui m'est venu fort à propos pour me tirer d'une assez fâcheuse maladie".
Voir les bézoards de la collection de Rodolphe II., et celui présenté au Grand Palais à Paris, dans le cadre de l'exposition " Mélancolie " et la reconstitution d'un cabinet de curiosités au Musée des Beaux Arts d'Angoulême, France. Mars 2001. Voir aussi un Bézoard enchâssé en pendentif d'or, trouvé à Ugarit (aujourd'hui Ras Shamra, XIVème-XIIème siècle avant notre ère).
Pour le clin d'oeil, voir aussi citation de ce phénomène minéral dans le célèbre ouvrage Harry Potter de J.K Rowling.
Les bézoards sont bien connus dans les grands cabinets de curiosités impériaux qui réunissaient dans un même espace de deuil et de jubilation tout ce que la création pouvait receler d'extraordinaire, c'est ainsi qu'ils figurent à une place de choix comme pièces maîtresses et indispensables dans la chambre d'Art et de Merveilles des Habsbourg. Ils étaient considérés avec une grande admiration au même titre que d'ingénieux objets faits de main d'homme tels les instruments scientifiques, automates, horloges, du simple fait de leur apparence étrange et d'un matériau à l'aspect raffiné que l'on a envie de caresser. On consédirait qu'ils étaient souverains contre différents maux dont la mélancolie dont souffraient de nombreux princes Habsbourg qui en faisaient d'ailleurs une grande consommation. On pensait aussi que c'étaient d'excellents remèdes contre les poisons. Leur renommée se rattache analogiquement au fait qu'ils sont formés au plus profond de la matière vivante et participent donc des forces de l'inconscient. Lorsqu'un bézoard atteignait ou dépassait la grosseur d'un oeuf de poule, il constituait un objet d'immense valeur. Même réduit en poudre pour l'usage médical, cette curiosité naturelle valait dix fois son pesant d'or. Il trouvait ainsi totalement sa place entre la défense de narval et la coupe en corne de Rhinocéros.
Cet exemplaire superbe de taille remarquable et extrêmement peu fréquent a été percé et orné d'un cordon en passementerie fermé d'un tourillon en bois. De par son utilisation très ancienne, il pourrait tout à fait, sans que l'on puisse toutefois le prouver avec certitude, avoir été employé par de prestigieux malades tels le cardinal de Richelieu, ministre du roi Louis XIII dont une lettre écrite en 1611 et adressée au Général des Chartreux lui fait déclarer "je vous rend mille grâces de la croix que vous m'avez envoyée[.] je vous remercie également de votre bon Bézoard qui m'est venu fort à propos pour me tirer d'une assez fâcheuse maladie".
Voir les bézoards de la collection de Rodolphe II., et celui présenté au Grand Palais à Paris, dans le cadre de l'exposition " Mélancolie " et la reconstitution d'un cabinet de curiosités au Musée des Beaux Arts d'Angoulême, France. Mars 2001. Voir aussi un Bézoard enchâssé en pendentif d'or, trouvé à Ugarit (aujourd'hui Ras Shamra, XIVème-XIIème siècle avant notre ère).
Pour le clin d'oeil, voir aussi citation de ce phénomène minéral dans le célèbre ouvrage Harry Potter de J.K Rowling.