MOGENS BALLIN (1871-1914)
" f " : In addition to the regular Buyer’s premium… Read more COLLECTION PRIVEE EUROPEENNE Les oeuvres produites par les artistes de l'Ecole de Pont-Aven et regroupées dans cette vente sont un véritable témoignage collectif de la fécondité créatrice de ce mouvement d'avant-garde. Baptisée ainsi par des étudiants du XXème siècle d'après une petite ville fluviale située en Bretagne, l'Ecole de Pont-Aven a voulu suivre les traces d'un autre mouvement d'avant-garde, plus ancien, installé dans le village de Barbizon, au sud-est de Paris. A Pont-Aven, comme à Barbizon, plusieurs générations d'artistes venus de différents pays ont créé une sorte "d'anti-Académie" où l'étude des grands maîtres de la peinture classique est remplacée par l'observation de la nature, et où les artistes échangent au sein de petites "cellules" avant-gardistes, dans des auberges ou des petits hôtels. Il ne fait aucun doute que sans l'Ecole de Barbizon, il n'y aurait pas eu de mouvement impressionniste. Et c'est encore plus vrai pour l'Ecole de Pont-Aven. En effet, de nombreux mouvements importants de l'avant-garde du début du XXème siècle - le Fauvisme, le Symbolisme, le Synthétisme, l'Orphisme, l'Abstraction de la couleur, et même le Dadaïsme - se sont nourris de l'art, des théories et des réussites des membres de cette "école" de Pont-Aven. Leur conception novatrice de l'art n'était pas fondée sur la problématique du sujet, mais sur les qualités abstraites de la peinture elle-même : les rythmes de composition, la couleur et la touche, faisant partie du vocabulaire d'un art qui en lui-même suffisait à représenter un paysage, une scène religieuse ou un visage de paysan. C'est sans conteste Paul Gauguin qui domine, et de loin, tous les autres peintres de l'Ecole de Pont-Aven, où il a travaillé, ainsi que dans ses environs, de l'été 1886 jusqu'en 1894 (figs. 1 et 3). Des témoins ont rapporté qu'au moment de sa mort, en 1903, aux Iles Marquises, se trouvait sur son chevalet un paysage d'hiver à Pont-Aven, preuve assurément criante de la place centrale qu'a occupée cette expérience dans sa carrière d'artiste mais également dans sa vie personnelle. S'il est vrai que sans Gauguin, l'Ecole de Pont-Aven serait peu connue aujourd'hui, il ne faut pas oublier que son exemple ne fut pas dominant au point de considérer les autres artistes simplement comme des "élèves" de Gauguin. C'est au contraire l'indépendance et la diversité des pays d'origine de ces artistes qui ont donné à cette école toute son importance dans l'histoire de l'art moderne. Emile Bernard consacra une grande partie de sa vie à réclamer la paternité de certaines innovations formelles (sa théorie sur l'abstraction de la couleur et sa technique cloisonniste) qui ont été attribuées à Gauguin. Or, si l'on examine attentivement les oeuvres de Bernard, Sérusier, Denis, Amiet, Meyer de Haan, ainsi que d'autres peintres, on constate que ces artistes rassemblés autour de Gauguin furent souvent de réels innovateurs et qu'ils furent à l'origine de véritables innovations picturales. Lorsque nous regardons les oeuvres réunies dans cette vente, il nous est aisé de constater que les préoccupations esthétiques et picturales de ces artistes ont posé les bases de l'avant-garde moderne du siècle suivant. Les dessins de paysage rythmique de Robert Bevan et d'Henry Moret annoncent les innovations similaires faites dans le sud de la France par Henri Matisse (fig. 2), Georges Braque et André Derain (fig. 4) au cours des étés 1905 et 1906. Les recherches ethnographiques menées par Charles Laval, Paul Sérusier et Mogens Ballin, entre autres, préfigurent le village "primitif" catalan où Picasso créa le cubisme, et plus loin encore, les préoccupations de Diego Rivera et ses figures préhispaniques à son retour au Mexique d'un séjour parisien après la Première Guerre Mondiale. Un grand nombre de principes majeurs de la peinture moderne ont été définis et perfectionnés à Pont-Aven avant de devenir incontournables dans les salons et les galeries de Paris, Londres ou New York. Même les performances des artistes et de leurs amis dans les auberges de Pont-Aven et des alentours, qui avaient lieu après leurs dîners à la fin des années 1880 et au début des années 1890, annoncent les farces Dada mises en scène à Zurich, Paris et New York plus de trente ans après. Les dessins de Charles Filiger réunis dans cette vente soulignent l'importance des petits journaux artistiques et littéraires dans la diffusion des idées avant-gardistes de Pont-Aven (voir lot 64). Ils montrent également l'importance de la théorie de la couleur dans les recherches naissantes sur l'abstraction. En effet, les Notations chromatiques de Filiger constituent un lien direct entre l'idée néo-médiévale de la couleur basée sur le vitrail et les notions modernes de communication chromatique, qui ont été développées au début du XXème siècle par des artistes comme Augusto Giacometti, Frantisek Kupka, Robert Delaunay et Wassily Kandinsky. Le livre majeur de Kandinsky, De la spiritualité dans l'art, est profondément ancré dans les préoccupations à la fois chromatiques et spirituelles de l'Ecole de Pont-Aven. Ces dessins, estampes, sculptures et peintures produits à la fin du XIXème siècle par les différents artistes ayant travaillé à Pont-Aven et dans ses environs, peuvent être considérés comme des documents esthétiques majeurs du modernisme du XXème siècle. Avant la mort de Gauguin en 1906, les artistes du groupe propagèrent de nombreuses idées et innovations formelles de Saint Petersbourg à Bilbao, de Moscou à New York. Même si certaines de ces oeuvres sont de simples croquis, elles peuvent être vues aujourd'hui comme les notes expérimentales d'une véritable révolution artistique qui modifia à jamais notre façon de percevoir le monde tant sur le plan visuel que sur le plan moral et intellectuel. Richard R. Brettell Margaret McDermott Distinguished Chair Université de Texas, Dallas The works produced by artists associated with the School of Pont-Aven in this sale are collective proof of the creative fecundity of this avant-garde movement. Named by twentieth century scholars for the small river town in western Brittany, the Pont-Aven School was consciously rooted in the achievements of another, earlier avant-garde movement based in the village of Barbizon, southeast of Paris. In Pont-Aven, as in Barbizon, overlapping generations of artists from several countries created a kind of "anti-Academy" in which the study of ancient and Old Master painting was replaced by nature itself, and artists could interact in small avant-garde "cells" based in inns and small hotels. There is no doubt that, without the Barbizon School, there would have been no Impressionist movement. And, even greater claims can be made for the School of Pont-Aven. Indeed, many of the central tenets of the early twentieth century avant-garde - Fauvism, late Symbolism, Synthetism, Orphism, Color Abstraction, and even Dada - have their roots in the art, theory, and performances of members of this loosely-defined "school" in Pont-Aven. Their evolving idea of art was based not on subject matter, but on the abstract qualities of painting itself - compositional rhythms, color, and brushstroke as part of a vocabulary of art that was, in itself, sufficient whether one was representing a landscape, a religious scene, or a peasant figure. The artist who towers today above all others in the School of Pont-Aven is Paul Gauguin, who worked there at several points in his career, beginning in the summer of 1886 and ending in 1894 (figs. 1 and 3). Indeed, witnesses have reported that the painting on Gauguin's easel at his death in the Marquesan Islands in 1903 was a winter landscape of Pont-Aven, clearly indicating that his experiences in that place were central to both his working life and his psyche. While it is true to say that, without Gauguin, the School of Pont-Aven would not be as well known as it is today, it is equally true that his example was not so dominating for the others that they can be called simply "pupils" of Gauguin. Rather, it was the sheer independence and internationalism of the artists who worked there that gives this "school" its importance for the history of modern art. Emile Bernard spent a good deal of his long life attempting to claim credit for formal innovations - abstract color theory and cloisonniste technique - that had been credited to Gauguin, and a careful examination of the dated works by Bernard, Sérusier, Denis, Amiet, Meyer de Haan and others makes it clear that the artists around Gauguin were often times the actual innovators of crucial pictorial breakthroughs. When we look at the works included in this sale, it is easy to see just how many of the esthetic concerns and pictorial preoccupations of these artists were to become seeds planted in the fertile fields of early avant-garde modernism of the next century. The rhythmic landscape drawings of Robert Polhill Bevan and Henri Moret seem clearly to predict similar innovations made in the south of France by Henri Matisse (fig. 2), Georges Braque, and André Derain (fig. 4) in the summers of 1905 and 1906. And the ethnographic concerns of Charles Laval, Paul Sérusier and Mogens Ballin, among others, look forward to Picasso in the "primitive" Catalan villages where he developed cubism and, more tantalizingly, of Diego Rivera's preoccupation with Pre-Hispanic figures on his return to Mexico from Paris after World War I. There are few of the central tenets of modern painting that were not defined and perfected in Pont Aven before they became staples of the Salons and galleries of Paris, London, or New York. Indeed, even the after-dinner performances by the artists and their friends in the inns of Pont Aven and neighboring towns in the late 1880s and early 1890s prefigure the Dada pranks practiced in Zurich, Paris, and New York more than three decades later. And the drawings of Charles Filiger included in this sale tell us both about the importance of small literary-artistic journals to the promulgation of Pont-Aven avant-garde ideas (lot 64) and about the importance of color theory for the developing notions of abstraction in modernist painting. Indeed, Filiger's "Chromatic Notations" (lot 76) forms a direct link between the neo-medieval idea of color based on stained glass and the modern notions of chromatic communication being developed in the early twentieth century by artists such as Augusto Giacometti, Frantisek Kupka, Robert Delaunay, and Wassily Kandinsky. Kandinsky's great book, "Concerning the Spiritual in Art", was deeply rooted in both the chromatic and the spiritual preoccupations of the Pont-Aven School. When considered in this way, the drawings, prints, sculptures, and paintings produced in the late nineteenth century by the diverse artists who worked in and around Pont-Aven can be interpreted as crucial esthetic documents of twentieth century modernism. By the time of Gauguin's death in 1903, the artists associated with the group had spread various ideas and formal innovations from Saint Petersburg to Bilbao and from Moscow to New York. Although some of their works are simple sketches, they can be interpreted today as experimental "notes" from an authentic artistic revolution that forever changed the way we think about our visual, moral, and intellectual worlds. Richard R. Brettell Margaret McDermott Distinguished Chair University of Texas at Dallas (fig. 1) Paul Gauguin, Misères humaines, zincographie, 1889. (fig. 2) Henr Matisse, Les Pervenches, jardin marocain, 1912. The Museum of Modern Art, New York. (fig. 3) Paul Gauguin, Bretonnes à la barrière, zincographie, 1889. (fig. 4) André Derain, La Danse, vers 1906. Fridart Foundation, Londres.
MOGENS BALLIN (1871-1914)

Vache

Details
MOGENS BALLIN (1871-1914)
Vache
mine de plomb sur papier
25 x 32.5 cm. (9 7/8 x 12 7/8 in.)
Exécuté vers 1892-93
Provenance
Collection Främoes, Copenhague.
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel, vers 1970.
Special notice
" f " : In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 7% (i.e. 7.49% inclusive of VAT for books, 8.372% inclusive of VAT for the other lots) of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit.(Please refer to section VAT refunds)
Further details
'COW'; PENCIL ON PAPER.

Lot Essay

En mars 1891, Ballin se présente à Gauguin muni d'une lettre de recommandations écrite par Mette, l'épouse de ce dernier qui lui avait enseigné le français à Copenhague. Quelques mois plus tard, Ballin se rend en Bretagne en compagnie de Verkade. Les dessins bretons, rares dans l'oeuvre de Ballin, sont bâtis sur la ligne qui, tout en structurant l'espace, y apporte par ses sinuosités des effets décoratifs. Ballin retourne à Copenhague en 1895 pour introduire l'oeuvre de Verkade au Danemark. Il est considéré comme le premier peintre danois ayant adhéré au mouvement symboliste français et introduit dans son pays les idées de l'Ecole de Pont-Aven, des Nabis et de l'Art Nouveau.

In March 1891, Ballin went to see Gauguin with a letter of introduction from Gauguin's wife, Mette, who had taught him French in Copenhagen. A few months later, with Verkade, Ballin went to Brittany. His drawings from this period, very few of which survive, are carefully structured spatially and the curvilinear lines are endowed with harmonious rythms. In 1895 Ballin returned to Copenhagen to present Verkade's work to the Danish public. He is considered the first Danish painter to have joined the French Symbolist movement and to have introduced the tenets of the Pont-Aven, Nabi and Art Nouveau movements in Denmark.

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