Lot Essay
Monica Blackmun Visona écrivant à propos d'un tambour similaire de la collection Barbier-Mueller (Barbier, J.B. ed., Art of Côte d'Ivoire, Genève, 1993, Vol.II, p.174) déclara: " Les cérémonies de classe d'âge dans la région orientale des Lagunes sont axées visuellement et spirituellement sur les grands tambours (connus sous le nom de fokwe mi chez les Akayé). Dans certaines régions chaque nouvelle classe d'âge doit commander secrètement son propre tambour à un artiste ou à un sculpteur de tambours au fait des rites importants qui président à sa fabrication. Dans d'autres régions, une nouvelle classe d'âge doit s'emparer de celui de la génération précédente. Au cours des fêtes de classe d'âge qui marquent leur initiation d'adultes et de guerriers, les membres de la nouvelle génération défilent dans la communauté en portant leur tambour sur la tête ou sur les épaules. On prétend que les initiés sont attaqués par les forces surnaturelles libérées par leurs rivaux qui tentent de prendre possession de leur tambour. Si la nouvelle classe d'âge est victorieuse, le tambour devient son trophée. Outre qu'il symbolise la force physique et surnaturelle du groupe, le grand tambour est souvent considéré comme la matérialisation de la présence spirituelle des ancêtres et des esprits tutélaires de la communauté. Les résonnances puissantes du tambour appellent au village les hommes de la forêt environnante lorsqu'un membre de leur classe d'âge est décédé et, autrefois, son battement appelait les hommes à la guerre et les accompagnait au combat.