JACQUES MAJORELLE (NANCY 1886 -1962 PARIS)
No VAT will be charged on the hammer price, but VA… Read more Jacques Majorelle (1886-1962) et Elisabeth Dandelot (1898-1995) Les peintres du Maroc Les similarités dans les parcours respectifs d'Elisabeth Dandelot et de Jacques Majorelle sont nombreuses. Nés en France, ils sont tombés sous le charme du Maroc et ne l'ont plus quitté. Elle s'est installée à Casablanca, il a choisi Marrakech mais tous deux se sont entêtés malgré les pires difficultés à explorer l'Atlas marocain et les villages les plus reculés du Tafilalet afin d'en enrichir leur peinture. La galerie Derche leur a servi de lieu d'exposition principal où ils ont chacun présenté presque chaque année leurs dernières oeuvres. Ils se connaissaient, s'appréciaient, se respectaient. Nous sommes fiers de présenter la collection qui suit car elle honore de la plus belle des manières le travail de ces deux artistes. Les deux oeuvres de Jacques Majorelle, Kasbah dans le Haut Atlas et La Cueillette des dattes, ont été acquises auprès de l'artiste par le frère d'Elisabeth Dandelot et sont restées au sein de sa famille jusqu'à aujourd'hui. Quant aux trois gouaches de cette dernière, elles évoquent l'un de ses voyages dans la ville d'Ouezzan (appelée aussi Ouazzane), lieu de pèlerinage pour les confessions musulmane et juive, puisqu'elle abrite à la fois le tombeau de Abdellah Cherif et celui du Rabbi Amran Ben Diwan. Un très beau paysage de Henri Pontoy de l'Atlas en hiver vient clore cet aperçu du Maroc. COLLECTION DE LA FAMILLE D'ELISABETH DANDELOT
JACQUES MAJORELLE (NANCY 1886 -1962 PARIS)

Kasbah du Haut Atlas

Details
JACQUES MAJORELLE (NANCY 1886 -1962 PARIS)
Kasbah du Haut Atlas
signé 'J. Majorelle' (en bas à gauche), porte le tampon de la 'Galerie Georges Petit' (au verso)
Huile sur carton d'artiste
59 x 47,5 cm. (23¼ x 18¾ in.)
Literature
Jérôme et Jean Tharaud, Marrakech ou les Seigneurs de l'Atlas, Paris, 1932, illustré.
Félix Marcilhac, La vie et l'oeuvre de Jacques Majorelle, Paris, 1988, illustré p. 69
Exhibited
Paris, Galerie Georges Petit, Jacques Majorelle, 1922, no.35
Special notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
Further details
KASBAH OF THE HIGH ATLAS, OIL ON ARTIST BOARD, SIGNED BY JACQUES MAJORELLE

Lot Essay

"Majorelle n'a pas fait que passer devant ces châteaux perdus. Il s'y est arrêté, il a vécu leur vie avant de mélanger ses couleurs, avant de fixer leur visage sur le fond d'un ciel à manifestations outrées ou d'une nature sculptée à grands gestes" (André Demaison, Jacques Majorelle et le Maroc ou l'Atlas et son peintre, La Renaissance, novembre 1930, p. 311).


Au cours de l'été 1921, Jacques Majorelle décide d'entamer pour la deuxième fois une expédition que très peu d'Occidentaux ont pris le risque de faire avant lui: l'exploration de l'Atlas marocain. Pour faire un tel voyage, il est nécessaire de se faire accompagner d'un interprète et d'une escorte, de préparer son approvisionnement sur des mules et d'obtenir l'autorisation de chaque souverain de région. C'est donc un voyage dangereux et éprouvant pour un homme à la santé aussi fragile que Majorelle. Les deux extraits suivants de son Carnet de route d'un peintre dans l'Atlas et l'Anti-Atlas qu'il publia en 1922 l'illustrent bien: "J'ai commencé trois études malgré le vent qui maltraite mon parasol et mon chevalet, trois études d'ensemble qui ne donneront qu'une bien mauvaise impression de ce paysage majestueusement triste. Je suis fatigué et la solitude me pèse... Je crains de ne pouvoir finir dans les dix jours qui me sont accordés par le caïd" (Tagoundaf, 27 juin 1922); "Les idées que l'on peut se faire quand on est seul, loin de tout secours immédiat, avec 40 degrés de fièvre, vomissements, étouffements, et toute la lyre sont assez noires" (Timmel, 10 juillet 1922).

Cette huile sur toile a été exécutée au cours de ce voyage puis a fait partie d'une exposition de 97 oeuvres de Majorelle à la galerie Georges Petit en janvier 1922. La préface de ce catalogue est signée par Kaddhour ben Ghabrit, chef du protocole de sa Majesté le sultan du Maroc. Elle se distingue des autres tableaux de la même série par la chaleur de la couleur ocre dominant la composition et une végétation plus présente. On imagine un début de journée ou une fin d'après-midi, le soleil semble dénué de son intensité aveuglante et magnifie les contours des bâtiments. Malgré quelques présences humaines aux positions nonchalantes en haut du fort et un chameau sellé dont les proportions semblent démesurées par rapport à l'ensemble architectural, il se dégage une impression de ville-fantôme. D'après Jérôme et Jean Tharaud, il s'agirait de la Kasbah de Dar-Abderrahman-o-amou située dans le Haut Atlas, dont il ne reste aujourd'hui que des ruines.

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