Lot Essay
Cet impressionnant diptyque à quatre-feuilles orné de scènes de la vie du Christ est assurément l'une des pièces maîtresses de la collection Gillot d'ivoires sculptés. Remarquable par sa taille importante, sa complexité et son état de conservation, on peut l'attribuer à l'atelier du coffret de Cracovie (voir lot 233 attribué lui aussi à cet atelier). Ce coffret, conservé dans le trésor de la cathédrale de Cracovie (Koechlin, op. cit., n. 1285, pl. CCXIX-CCXX), est le chef d'oeuvre d'une série de sculptures gothiques d'une finesse extrême que l'on peut situer autour de la première moitié du XIVème siècle. Les visages renflés, légèrement inclinés sont empreints d'une douceur poétique unique mise en valeur par les yeux en amande, les lèvres légèrement entrouvertes et le menton en saillie. Le traitement du drapé est tout aussi unique, témoignant d'une fluidité extraordinaire. Bien que de nombreux rapprochements puissent être faits entre ce coffre et notre diptyque, ce dernier est très comparable à un diptyque à quatre-feuilles présentant la même composition, conservé au musée du Louvre et daté vers 1320 - 1340 (Gaborit-Chopin, op. cit., p. 394-396, n. 158).
Ces diptyques partagent trois scènes en commun: la Crucifixion, la Nativité et l'Adoration des Mages. Sculpté de personnages supplémentaires à chaque niveau, le diptyque Gillot est une oeuvre plus complexe. Néanmoins, la composition des personnages autour de la Crucifixion, les longs drapés, les visages et enfin la représentation très inhabituelle du jet de sang du Christ sur la Vierge se retrouvent sur ces deux diptyques. Les deux scènes de nativité témoignent aussi d'un lien très étroit entre ces derniers: même position de la Vierge et de Joseph, même traitement général du drapé, et enfin même visage renflé de Joseph portant une barbe, des rides sur le front, un nez en pointe et des yeux en amande. Ces similarités ainsi que l'extrême qualité d'exécution caractérisent toutes les oeuvres en ivoire que Gaborit-Chopin attribue à cet atelier (op. cit., p. 394-402, n. 158-161) qui fut assurément l'un des plus importants à Paris à cette époque.
Ces diptyques partagent trois scènes en commun: la Crucifixion, la Nativité et l'Adoration des Mages. Sculpté de personnages supplémentaires à chaque niveau, le diptyque Gillot est une oeuvre plus complexe. Néanmoins, la composition des personnages autour de la Crucifixion, les longs drapés, les visages et enfin la représentation très inhabituelle du jet de sang du Christ sur la Vierge se retrouvent sur ces deux diptyques. Les deux scènes de nativité témoignent aussi d'un lien très étroit entre ces derniers: même position de la Vierge et de Joseph, même traitement général du drapé, et enfin même visage renflé de Joseph portant une barbe, des rides sur le front, un nez en pointe et des yeux en amande. Ces similarités ainsi que l'extrême qualité d'exécution caractérisent toutes les oeuvres en ivoire que Gaborit-Chopin attribue à cet atelier (op. cit., p. 394-402, n. 158-161) qui fut assurément l'un des plus importants à Paris à cette époque.