Jeune homme nourissant une jeune femme allongée parmi des feuillages

L'iconographie du jeune couple alangui dans un paysage est récurrent chez François Boucher tout au long de sa carrière. Cette étude, sans être directement préparatoire, est proche d'un tableau signé et daté de 1761 intitulé L'oiseau mal défendu (A. Ananoff, François Boucher, Paris, 1976, II, no. 544).
Alastair Laing propose d'intituler ce dessin Annette et Lubin en le rapprochant d'une feuille autrefois attribuée à Boucher, aujourd'hui conservée au Mineapolis Institute of Arts (François Boucher, premier peintre du roi, 1703-1770, cat. expo., Paris, Galerie Cailleux, 1964, no. 85), ainsi qu'une gouache de Pierre-Antoine Baudouin gravée par Nicolas Ponce (E. Bocher, Les gravures françaises du XVIIIe siècle, Paris, 1875, 2ème fascicule, no. 9). Ces trois oeuvres sont toutes intitulées Annette et Lubin, titre d'un conte moral écrit par Jean-François Marmontel en 1761 et qui donna lieu par la suite à de nombreux opéras et pièces de théâtre. Il est fort possible que l'iconographie du présent dessin soit en rapport avec ce conte.
Quant à la datation de la feuille, l'utilisation de la sanguine brûlée confirme une exécution du dessin dans les dernières décennies de la vie de l'artiste. Comme l'indique Françoise Joulie: "La sanguine brûlée apparaît vers 1760 dans les études d'ensemble de Boucher, qui cherche à exploiter les possibilités offertes par ce nouveau moyen technique" (François Boucher, hier et aujourd'hui, cat. expo., Paris, musée du Louvre, 2003, p. 148).
Nous remercions Monsieur Alastair Laing d'avoir confirmé l'authenticité de cette oeuvre sur la base de photographies et pour son aide apportée à la rédaction de cette notice.