Lot Essay
La dignité sereine et la grâce de la statue d'Alan Mann sont incontestables. Elle était manifestement chérie et respectée par les Luba eux-mêmes, en témoignent les libations d'huile qui suent toujours. Polly Nooter Roberts et Allen Roberts (Luba Art and the Making of History, New York, 1996, p.84) écrivent à propos de la statue féminine debout du British Museum avec une patine huileuse noire: "dans les croyances Luba, la beauté n'est pas innée mais est créée au cours de la vie. La perfection physique reflète la perfection morale. Le corps est un canevas sur lequel travailler: on se fait beau à travers des décorations ornementales et des manipulations que les Luba considèrent esthétiquement et spirituellement belles. La statue est un lieu de mémoire et de sens ainsi qu'un refuge pour l'esprit". Ils ajoutent (p.98) que les sensations visuelles et tactiles des scarifications sont considérées comme esthétiques et érotiques et qu'en même temps, il s'agit de l'expression de l'information biographique et de l'identité culturelle.
François Neyt (Luba, Paris, 1993) illustre cette présente statue mais n'explique pas sa fonction autrement que par des références générales faites aux "statues cultuelles" utilisées ensemble. Il établit une liste des différents éléments utilisés par les "devins sorciers" (p.158) lors des rituels de guérison ou autres cérémonies mais il réfère simplement aux caractéristiques distinctives des régions en attribuant des provenances aux statues. Il situe la présente statue dans la région comprise entre les rivières Luvua et Lukuga, à l'est du "coeur de la région Luba" qui selon lui, a produit les plus prestigieuses oeuvres d'art.
Le royaume Luba est composé de nombreux groupes d'origine et d'organisations sociales diverses qui partagent des entités linguistiques et culturelles importantes. Tous ceux qui ont effectué des recherches sur cette culture s'accordent sur le fait que l'art, accompagné de la dextérité politique et commerçante du coeur de la région Luba à la dépression Upemba, se classe parmi les plus prestigieux du continent africain.
Peu de noms des sculpteurs du XIXe siècle sont connus mais certaines oeuvres ont été regroupées sous le nom du village, dans lequel elles furent découvertes; le plus connu étant le maître de Buli. Frobenius attribue un groupe au "Maître de Warua" qui a été renommé par Neyt (op.cit) "le Maître de la Cour de Sopola". La statue d'Alan Mann partage un grand nombre de caractéristiques avec ce dernier mais possède des détails uniques comme les larges mamelons de la poitrine ferme, le traitement de la coiffure et le fait qu'elle soit agenouillée. Elle apparaît comme étant unique dans cette position, parce que, bien que les figures féminines agenouillées se retrouvent en tant que porteuses de coupes, caryatides pour les sièges et parfois comme sommets de bâtons, les statues debout indépendantes se retrouvent quant à elles, justement debout.
François Neyt (Luba, Paris, 1993) illustre cette présente statue mais n'explique pas sa fonction autrement que par des références générales faites aux "statues cultuelles" utilisées ensemble. Il établit une liste des différents éléments utilisés par les "devins sorciers" (p.158) lors des rituels de guérison ou autres cérémonies mais il réfère simplement aux caractéristiques distinctives des régions en attribuant des provenances aux statues. Il situe la présente statue dans la région comprise entre les rivières Luvua et Lukuga, à l'est du "coeur de la région Luba" qui selon lui, a produit les plus prestigieuses oeuvres d'art.
Le royaume Luba est composé de nombreux groupes d'origine et d'organisations sociales diverses qui partagent des entités linguistiques et culturelles importantes. Tous ceux qui ont effectué des recherches sur cette culture s'accordent sur le fait que l'art, accompagné de la dextérité politique et commerçante du coeur de la région Luba à la dépression Upemba, se classe parmi les plus prestigieux du continent africain.
Peu de noms des sculpteurs du XIXe siècle sont connus mais certaines oeuvres ont été regroupées sous le nom du village, dans lequel elles furent découvertes; le plus connu étant le maître de Buli. Frobenius attribue un groupe au "Maître de Warua" qui a été renommé par Neyt (op.cit) "le Maître de la Cour de Sopola". La statue d'Alan Mann partage un grand nombre de caractéristiques avec ce dernier mais possède des détails uniques comme les larges mamelons de la poitrine ferme, le traitement de la coiffure et le fait qu'elle soit agenouillée. Elle apparaît comme étant unique dans cette position, parce que, bien que les figures féminines agenouillées se retrouvent en tant que porteuses de coupes, caryatides pour les sièges et parfois comme sommets de bâtons, les statues debout indépendantes se retrouvent quant à elles, justement debout.