Lot Essay
Né au Caire, Henri Rousseau passe sa petite enfance dans cette ville où son père, ingénieur, participe à la construction du Canal de Suez. Bien qu'il quitte l'Egypte pour la France dès 1885, il choisit de faire ses classes de peintres dans l'atelier de Jean-Léon Gérôme, dont les chefs-d'oeuvre orientalistes égalent ses plus belles réalisations académiques. Après de brillantes études à l'Académie des Beaux-Arts, il reçoit le "Premier Second Grand Prix de Rome". La bourse qui accompagne cette récompense va lui permettre d'arpenter la Hollande et la Belgique mais, dès 1901, il se sent attiré de nouveau vers l'Afrique du Nord. Plusieurs voyages suivront au Maroc, en Algérie et en Tunisie, dont la majorité sera concentrée dans la période 1920-1932.
Soucieux d'éviter une vision fantasmée de l'Orient trop souvent véhiculée par l'art orientaliste du XIXème siècle, il fait la connaissance de plusieurs caïds de la région et les suit inlassablement, peignant avec la même passion leurs portraits, ceux de leurs serviteurs ainsi que leurs chevaux, dans les majestueux ciels de l'Atlas. Il se passionne tout particulièrement pour leur grande maîtrise en fauconnerie, considérée alors comme le signe ultime de noblesse. Il se trouve ainsi dans la lignée d'artistes tels qu'Eugène Delacroix et Eugène Fromentin, qui sont tombés avant lui sous le charme de cette coutume sans âge. Le témoignage du critique Paul de Saint-Victor, qui écrit les lignes qui suivent en 1863, au sujet d'un tableau de Fromentin exposé au Salon, semblent bien appropriées: "Ce doit être un divin plaisir que celui [...] de se promener par les plaines et les vallées, en portant sur son gant ce vassal ailé. On est le maître de la terre et de l'air...".
Cette version des Chasseurs au faucon fut réalisée en 1922. Outre les très beaux détails apportés au faucon et aux vêtements des cavaliers, les chevaux se distinguent ici par leur pose fiévreuse d'une rare élégance. Ce n'est certainement pas un hasard, quand on sait l'admiration que Rousseau portait pour cet animal: "Mon but, cette fois, est le cheval arabe. Nos montures d'Europe ne peuvent donner l'idée de cette souplesse qui chatoie dans la lumière, de cette élégance féminine et ferme rappelant celle du félin" (lettre à sa femme, 1902).
Soucieux d'éviter une vision fantasmée de l'Orient trop souvent véhiculée par l'art orientaliste du XIXème siècle, il fait la connaissance de plusieurs caïds de la région et les suit inlassablement, peignant avec la même passion leurs portraits, ceux de leurs serviteurs ainsi que leurs chevaux, dans les majestueux ciels de l'Atlas. Il se passionne tout particulièrement pour leur grande maîtrise en fauconnerie, considérée alors comme le signe ultime de noblesse. Il se trouve ainsi dans la lignée d'artistes tels qu'Eugène Delacroix et Eugène Fromentin, qui sont tombés avant lui sous le charme de cette coutume sans âge. Le témoignage du critique Paul de Saint-Victor, qui écrit les lignes qui suivent en 1863, au sujet d'un tableau de Fromentin exposé au Salon, semblent bien appropriées: "Ce doit être un divin plaisir que celui [...] de se promener par les plaines et les vallées, en portant sur son gant ce vassal ailé. On est le maître de la terre et de l'air...".
Cette version des Chasseurs au faucon fut réalisée en 1922. Outre les très beaux détails apportés au faucon et aux vêtements des cavaliers, les chevaux se distinguent ici par leur pose fiévreuse d'une rare élégance. Ce n'est certainement pas un hasard, quand on sait l'admiration que Rousseau portait pour cet animal: "Mon but, cette fois, est le cheval arabe. Nos montures d'Europe ne peuvent donner l'idée de cette souplesse qui chatoie dans la lumière, de cette élégance féminine et ferme rappelant celle du félin" (lettre à sa femme, 1902).