Lot Essay
La statuette représente un personnage masculin nu, d'âge mûr, s'avançant, le pied droit en avant, et tenant une épée de sa main droite, le bras gauche en avant formant un angle. Les doigts de sa main se mêlent aux cheveux d'une tête coupée. A cet égard, cet exemple diffère du personnage de Giambologna, habituellement intitulé Mars ou Gladiateur, sa main étant vide et ses doigts artificiellement distendus, comme lors d'un spasme d'anxiété.
La tête barbue est nettement tournée vers la gauche, alors que son corps musclé est représenté dans un mouvement montant en diagonale. Le personnage adopte une attitude minutieusement calculée et complexe, une figura serpentina, décrit dans les théories d'art vers la fin de la Renaissance. De par le mouvement pivotant du haut du corps, la gestuelle et la démarche, le personnage est conçu pour être admiré de tout côté et pour dominer psychologiquement l'espace qui l'entoure.
Pour sa composition de Mars, Giambologna semble avoir été inspiré par une statuette en bronze (perdue) d'Antonio Pollaiuolo datant de la seconde moitié du XVème siècle, et illustrée dans deux dessins, représentant un personnage similaire, partiellement, sous divers angles. Cette statuette est à rapprocher de l'oeuvre de Giambologna quant - à la posture, la démarche et le mouvement des bras. Cependant, cette "fusion" exemplaire entre la force et l'élégance du personnage ne peut avoir été concue que par un artiste de la fin de la Renaissance comme Giambologna. Il est également possible que ce dernier ait eu connaissance d'impressionnants croquis à la plûme réalises par Léonard de Vinci, représentant un guerrier-bourreau nu et musclé, presque écorché, sans-doute réalisé dans le cadre d'un tableau représentant le Massacre des Innocents.
Mars est un des modèles de Giambologna le plus souvent reproduit, mais, curieusement, il n'est mentionné ni dans la liste de Marcus Zeh (1611) ni dans le registre de Baldinucci (1688). Dans son modèle portant les initiales .I.B. (pour Iohannes Bologna, nom latin de Giambologna), aujourd'hui conservé dans une collection privée au Canada, même les détails les plus infimes étaient soigneusement moulés avec un style dans un moule en cire (???) : une qualité sculpturale incontestable - qui, dans d'autres exemples apparemment de la main d'Antonio Susini - s'efface au profit de la virtuosité du ciselage.
Les plus belles statuettes exécutées par Giambologna - représentatives de son oeuvre, voire sa signature - illustrent tout comme dans le présent modèle, le dieu s'avançant à grande enjambée, son talon gauche soulevé du sol, conférant à la composition une impression d'énergie latente. Ce trait fut aussi modifié par la suite par Antonio Susini afin de faciliter une production en série.
La tête barbue est nettement tournée vers la gauche, alors que son corps musclé est représenté dans un mouvement montant en diagonale. Le personnage adopte une attitude minutieusement calculée et complexe, une figura serpentina, décrit dans les théories d'art vers la fin de la Renaissance. De par le mouvement pivotant du haut du corps, la gestuelle et la démarche, le personnage est conçu pour être admiré de tout côté et pour dominer psychologiquement l'espace qui l'entoure.
Pour sa composition de Mars, Giambologna semble avoir été inspiré par une statuette en bronze (perdue) d'Antonio Pollaiuolo datant de la seconde moitié du XVème siècle, et illustrée dans deux dessins, représentant un personnage similaire, partiellement, sous divers angles. Cette statuette est à rapprocher de l'oeuvre de Giambologna quant - à la posture, la démarche et le mouvement des bras. Cependant, cette "fusion" exemplaire entre la force et l'élégance du personnage ne peut avoir été concue que par un artiste de la fin de la Renaissance comme Giambologna. Il est également possible que ce dernier ait eu connaissance d'impressionnants croquis à la plûme réalises par Léonard de Vinci, représentant un guerrier-bourreau nu et musclé, presque écorché, sans-doute réalisé dans le cadre d'un tableau représentant le Massacre des Innocents.
Mars est un des modèles de Giambologna le plus souvent reproduit, mais, curieusement, il n'est mentionné ni dans la liste de Marcus Zeh (1611) ni dans le registre de Baldinucci (1688). Dans son modèle portant les initiales .I.B. (pour Iohannes Bologna, nom latin de Giambologna), aujourd'hui conservé dans une collection privée au Canada, même les détails les plus infimes étaient soigneusement moulés avec un style dans un moule en cire (???) : une qualité sculpturale incontestable - qui, dans d'autres exemples apparemment de la main d'Antonio Susini - s'efface au profit de la virtuosité du ciselage.
Les plus belles statuettes exécutées par Giambologna - représentatives de son oeuvre, voire sa signature - illustrent tout comme dans le présent modèle, le dieu s'avançant à grande enjambée, son talon gauche soulevé du sol, conférant à la composition une impression d'énergie latente. Ce trait fut aussi modifié par la suite par Antonio Susini afin de faciliter une production en série.