PIAF, Édith (1915-1963). Réunion de 52 lettres autographes signées, un billet et deux télégrammes d'Édith Piaf à Louis Gérardin. Entre le 15 novembre 1951 et le 18 septembre 1952.
No VAT will be charged on the hammer price, but VA… Read more "Crois-tu donc mon bel adoré que si je te mettais au même rang que les autres, j'aurais enlevé la photo de Marcel? [...]"
PIAF, Édith (1915-1963). Réunion de 52 lettres autographes signées, un billet et deux télégrammes d'Édith Piaf à Louis Gérardin. Entre le 15 novembre 1951 et le 18 septembre 1952.

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PIAF, Édith (1915-1963). Réunion de 52 lettres autographes signées, un billet et deux télégrammes d'Édith Piaf à Louis Gérardin. Entre le 15 novembre 1951 et le 18 septembre 1952.

74 feuillets de format in-8 ou in-4 et 2 télégrammes (205 x 162 mm ou 207 x 265 mm), sur divers papiers. Encre turquoise ou noire, crayon et stylo à bille. (Traces de pliures et quelques très rares mouillures.)
Édith Piaf signe tour à tour "toimoi" "toi sur moi", "ton petit bout", "ton petit bout qui t'appartient moi", "pauvre moi", "ta reine", etc. 30 lettres sont datées entre le 15 novembre 1951 et le 18 septembre 1952, 24 ne portent aucune date. La plupart des lettres, à l'orthographe fantaisiste, sont accompagnées de leur enveloppe portant diverses suscriptions ("A Monsieur Nicola", "A Monsieur Nicolas Cherry" ou "Monsieur Louis Gérardin").

À cet ensemble s'ajoutent une enveloppe vide avec la suscription autographe de Piaf "Mr. Ma Merveille rue du Bonheur à Amour éternelle (Paradis)", une lettre autographe de Bichette Gérardin (la femme de Louis Gérardin), ainsi que deux télégrammes, l'un signé "Dédé" [très probablement André Pousse] et l'autre "Maryse Suzy".

TRÈS BELLE ET IMPORTANTE CORRESPONDANCE AMOUREUSE INÉDITE D'ÉDITH PIAF À L'UN DE SES AMANTS, TOTO GÉRARDIN. AVEC PASSION ELLE CLAME SON AMOUR POUR CELUI QU'ELLE APPELLE "SON MAÎTRE ADORÉ" ET "SON AMOUR BLEU".

Deux ans après la disparition de Marcel Cerdan en octobre 1949, et entretenant alors une liaison avec le coureur cycliste André Pousse, Édith Piaf trouve le réconfort dans les bras de Louis Gérardin (1912-1982), surnommé Toto. Coureur cycliste lui aussi, il fut de nombreuses fois champion de France de vitesse. Cette relation houleuse et passionnée prend fin le 29 juillet 1952, date du mariage de Piaf avec Jacques Pills à New York.

Au fil de ces nombreuses lettres, Édith Piaf, en tournée à Boulogne-sur-Mer, Lyon puis Marseille, ne cesse de crier son amour, fait part de ses bonnes résolutions, de ses rêves, de ses projets mais aussi de ses angoisses devant cet amour qu'elle pressent éphémère. Elle évoque à plusieurs reprises certaines de ses chansons mais aussi plusieurs de ses proches: André Pousse (dit Dédé), Ginou Richer dite Ginette, Charles Aznavour qui est alors son secrétaire et qui lui a écrit Jezabel ainsi que Louis Barrier (dit Loulou) son imprésario.

Séparée pour la première fois de son amant, elle écrit de Boulogne-sur-Mer le 15 janvier 1952. "[...] Mon chéri je pense te dire aussi que jamais aucun homme ne m'as prise autant que toi et je crois bien que je fais l'amour pour la première fois. [...] Tu dois dormir mon doux chéri, comme ton corp va me manquer tes belles cuisses et la douceur de ta peau, tes jolies fesses chéries... eh oui j'en arrive a devenir sensuelle ! [...]" (2 pages in-4).
Quelques semaines plus tard, elle lui demande de l'aider à s'améliorer. "[...] Tu seras mon petit professeur chéri que j'écouterai aveuglément comme un maître que je vénère. Tu verras ce que je sais faire; des miracles tu ne peux soupçonner ce dont je suis capable, il y a bien eu Jeanne Darc, qui aurait pu croire qu'une simple femme ferait de si grande choses, elle c'était pour l'amour de la guerre moi c'est pour l'amour de toi [...] j'ai toujours envier les femmes organisées [...] mais je ne trouvais jamais le joint, maintenant je crois que je commence a comprendre par quel bout il faut commencer, avec ton aide j'arriverai rapidement a ce que tu veux, et je ne changerai plus, le jour ou de la môme Piaf je suis passé a Edith Piaf je n'ai pas rétrogradé [...] ".

Pour Édith Piaf une nouvelle vie se profile. Le 6 février elle déclare tirer "un rideau sur le passé". "[...] Tu vas voir comme je vais être docile, je serai vraiment ta femme et tu auras tous les droits sur moi [...] tu m'as repéché à temps [...] j'ai fait le serment a l'Eglise que si tu venais je ne toucherai plus jamais un verre d'alcool de ma vie [...]" (2 pages in-4).
Après Lyon, c'est de Marseille que la chanteuse lui écrit. Dans une lettre de 2 pages in-8, elle évoque deux de ses chansons. "Ce soir j'ai chanté 'Plus bleu que tes yeux', ton hymne, il me semblai te voir là devant moi [...] j'ai chanté aussi 'C'est d'la faute a tes yeux' j'ai presque fais un répertoire pour mon amour!" Le lendemain, elle lui adresse deux lettres, l'une à midi moins dix, l'autre à une heure et quart. Dans la première elle fait part à son "grand bonhomme" de son souhait d'avoir un enfant. "J'ai d'ailleurs rendez-vous avec Laënec, précise-t-elle, pour cette question a mon retour de Marseille [...]". Dans la seconde, elle évoque une nouvelle fois Plus bleu que tes yeux. "[...] Je dois bien la chanter car depuis le premier soir les gens crient bravos, peut être qu'ils sentent tout l'amour que j'y mets, c'est vraiment bon de chanter cette chanson, c'est ma déclaration d'amour de tous les soirs qui s'envole vers toi [...]"
Soucieuse de devenir une femme "organisée avec un intérieur bien ordonner", Piaf rêve d'un avenir "d'or et de bleu", d'une maison "bleu comme [son] amour" et projette d'acheter un terrain à Boulogne. Elle décide aussi de prendre soin d'elle. "Je suis en train de me faire un de ces astiquage, tu ne vas pas en revenir devant la beauté qui va te revenir; la Rita Hayworth a coté rien! Pour de la fille tu va en avoir, d'ailleurs je ne sais pas jusqu'à quel point je ne vais pas participer a un concour de beauté [...]" écrit-elle le 19 février.
Bien qu'elle prie ardemment pour devenir sa "femme devant Dieu", Piaf avoue: "[...] si je veux te garder, c'est que je sais depuis toujours qu'un jour notre histoire tombera a l'eau [...] Et puis je te suis reconnaissante de m'avoir fait croire que je pouvais être une femme comme les autres et que je pouvais croire au bonheur, je l'ai cru pendant quelques mois et pendant ce temps j'ai été pleinement heureuse, je paie maintenant et c'est bien normal [...]" (le 20 février, 4 pages in-8).
Mais les jours suivants, les lettres reprennent leur ton passionné. "[...] je te voudrais tout nu sur le lit et je me coucherai entre tes belles cuisses, ma tête sur Popol et bien enlaçer par les membres qui ne servent habituellement qu'a marcher ou s'assoir, je voudrais rester là longtemps sans bouger et laisser mes rêves se réaliser!" (le 24 février, 4 pages in-8). En avril l'ombre d'Alice Gérardin dite Bichette, la femme de Louis, se profile. Elle rassure Toto et le prie de ne pas se tourmenter: "reste avec Bichette et je me contenterai de ce que tu voudras bien me donner [...] Je vais acheter un terrain et pendant que je serai en Amérique, tu t'occuperas de la construction de la maison qui sera peut être la tienne un jour [...]" (13 avril, 4 pages in-4).
Bien que toujours fortement éprise, Édith Piaf a conscience que leur histoire touche à sa fin et semble résigner à l'aimer "dans l'ombre". Elle l'incite à ne pas divorcer. "[Bichette] ne peut pas me faire de mal, tu m'as assez donné de preuves pour que je crois en toi, vois tu si elle me dit qu'elle a fait l'amour avec toi je la regarderai bien dans les yeux et elle verra tant de mépris dans les miens que c'est elle qui aura mal, ton coeur elle ne l'a pas, et moi je sais que je l'ai!" (lettre non datée, 2 pages in-4, signée "ta toute petite").

Dans une lettre non datée, Bichette Gérardin confie à son mari son désarroi. "J'ai toujours pensé que si un jour tu te tuer en course tout s'écroulerai pour moi, aujourdh'ui c'est encore plus tragique, nous qui nous aimions depuis 12 ans. En deux mois de temps de la faute d'un petit monstre car il faut être un monstre pour agir de la sorte [...]". Alice Gérardin avait engagé un détective afin de suivre la chanteuse.
Pourtant, Piaf semble encore croire à cet amour. Dans une lettre non datée de quatre pages (cachet postal du 19 juin 1952), elle donne rendez-vous à son amant dans un petit hôtel le 30 juin suivant. "[...] plus notre amour est difficile et plus il sera beau! De toute façon il nous faudrat prendre beaucoup de précautions car Bichette te fera sûrement suivre [...]".

Le mois suivant, le 29 juillet, Piaf épouse Jacques Pills à New York. Des États-Unis, elle prévient Louis Gérardin le 18 septembre: "Toto, Quand tu recevras cette lettre je serai mariée, et je dois être honnête envers Jacques [Pills] et envers toi, je le fais de tout mon coeur et suis heureuse de le faire, je t'ai avertie mille fois que tu allais me perdre mais tu n'as jamais réagis alors ce qui devait arriver est arrivé; c'est qu'a force de vivre près de quelqu'un qui est tendre, gentil et plein d'intentions on se laisse prendre et je dois avouer que j'aime sincèrement Jacques [...] Pour la derniere fois je signe 'ton petit bout'" (2 pages in-8).
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Collection of love letters by Edith Piaf to her lover Louis Girardin. This passionate correspondence was only recently discovered; it has been written two years after Marcel Cerdan's death and was ended only one month before her wedding with Jacques Pills.

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Christoph Auvermann
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