Lot Essay
ORIGINE DU SUJET
Cette tapisserie appartient probablement à la tenture de la Vie de Jules César comprenant apparemment sept pièces de tapisseries, aujourd'hui connue par les cinq conservées au Kunsthistorisches Museum de Vienne et les cinq offertes par Louis-Philippe à Lord Granville.
AUTEUR DU MODELE ET DATATION
Le style des bordures nous permet de dater le modèle entre 1635 et 1660. L'utilisation de l'espace et le dessin des personnages sont en faveur d'une attribution du modèle à Charles Poerson. Cela est cohérent avec la signatures des liciers bruxellois Le Clerc qui acquirent des modèles du peintre auprès du marchand Adrian Parent.
LICIERS
Jean Le Clerc avait un important atelier de lice à Bruxelles depuis 1634 qui fut repris à sa mort en 1672 par son fils Jeroen (Jérôme) qui utilisait la même signature que son père.
PROVENANCE
Les archives Granville nous fournissent une correspondance relative au cadeau de Louis-Philippe, roi des français, à l'ambassadeur d'Angleterre.
Le 6 septembre 1842, François Guizot, ministre de Louis-Philippe, écrit à lord Granville:
Mon cher Comte, Le Roi me charge de vous demander où vous voulez qu'il fasse envoyer les tapisseries des Gobelins qu'il vous prie de garder en mémoire de lui et du tems que vous avez passé auprès de lui. Ce tems n'a eu q'un défaut, c'est de passer. Ne reviendrez vous pas, bientôt nous voir? Cet été dans nos belles et chaudes journées, j'ai bien souvent regretté La Jonchère. J'y devois allé déplorer avec bous le malheur qui nous a frappés, et que vous avez, j'en suis sûr, profondément ressenti. La vie roule bien vite, et chaque jour nous emporte bien loin des émotions de la veille; mais les trois heures que j'ai passées dans cete pauvre maison, au milieu de la famille Royale à genoux, en face de ce Prince mourant sur un matelas, ces trois heures sont toujours devant moi comme des heures récentes, présentes. Toute la famille Royale est au château d'Eu. Le Roi à merveille, de corps et d'ésprit. La Reine commence à écouter ce qu'on lui dit. Madame la Duchesse d'Orléans a une douleur jeune, c'est à dire vive, mais non accablée. Les petits Princes, surtout Mr Le Comte de Paris, sont très bien. L'air de mer leur est bon. Ils y passeront tout le mois de Septembre. Je pars demain pour y aller. Je vous parle de la famille Royale comme si vous viviez encore auprès d'elle. Je suis sûr que j'ai raison.
Adieu, mon cher Comte. Je sais que Lady Granville est contente de votre santé. Madamde de Lieven a la bonté de m'en donner de nouvelles. Pour elle, elle est comme elle était, pas bien, mais pas plus mal. Mes plus tendres respects, je bous prie, à Lady Granville. Croyez à mon ancient et bien sincère attachement.
Cette tapisserie appartient probablement à la tenture de la Vie de Jules César comprenant apparemment sept pièces de tapisseries, aujourd'hui connue par les cinq conservées au Kunsthistorisches Museum de Vienne et les cinq offertes par Louis-Philippe à Lord Granville.
AUTEUR DU MODELE ET DATATION
Le style des bordures nous permet de dater le modèle entre 1635 et 1660. L'utilisation de l'espace et le dessin des personnages sont en faveur d'une attribution du modèle à Charles Poerson. Cela est cohérent avec la signatures des liciers bruxellois Le Clerc qui acquirent des modèles du peintre auprès du marchand Adrian Parent.
LICIERS
Jean Le Clerc avait un important atelier de lice à Bruxelles depuis 1634 qui fut repris à sa mort en 1672 par son fils Jeroen (Jérôme) qui utilisait la même signature que son père.
PROVENANCE
Les archives Granville nous fournissent une correspondance relative au cadeau de Louis-Philippe, roi des français, à l'ambassadeur d'Angleterre.
Le 6 septembre 1842, François Guizot, ministre de Louis-Philippe, écrit à lord Granville:
Mon cher Comte, Le Roi me charge de vous demander où vous voulez qu'il fasse envoyer les tapisseries des Gobelins qu'il vous prie de garder en mémoire de lui et du tems que vous avez passé auprès de lui. Ce tems n'a eu q'un défaut, c'est de passer. Ne reviendrez vous pas, bientôt nous voir? Cet été dans nos belles et chaudes journées, j'ai bien souvent regretté La Jonchère. J'y devois allé déplorer avec bous le malheur qui nous a frappés, et que vous avez, j'en suis sûr, profondément ressenti. La vie roule bien vite, et chaque jour nous emporte bien loin des émotions de la veille; mais les trois heures que j'ai passées dans cete pauvre maison, au milieu de la famille Royale à genoux, en face de ce Prince mourant sur un matelas, ces trois heures sont toujours devant moi comme des heures récentes, présentes. Toute la famille Royale est au château d'Eu. Le Roi à merveille, de corps et d'ésprit. La Reine commence à écouter ce qu'on lui dit. Madame la Duchesse d'Orléans a une douleur jeune, c'est à dire vive, mais non accablée. Les petits Princes, surtout Mr Le Comte de Paris, sont très bien. L'air de mer leur est bon. Ils y passeront tout le mois de Septembre. Je pars demain pour y aller. Je vous parle de la famille Royale comme si vous viviez encore auprès d'elle. Je suis sûr que j'ai raison.
Adieu, mon cher Comte. Je sais que Lady Granville est contente de votre santé. Madamde de Lieven a la bonté de m'en donner de nouvelles. Pour elle, elle est comme elle était, pas bien, mais pas plus mal. Mes plus tendres respects, je bous prie, à Lady Granville. Croyez à mon ancient et bien sincère attachement.