Lot Essay
La cérémonie du malagan, tel que l'explique Philippe Peltier, est une "oeuvre d'art totale" au cours de laquelle toutes les disciplines artistiques sont représentées : musique, danse, chant et sculpture. La mort d'un membre de la communauté initie le long cycle de préparation, en général plusieurs années, qui s'achèvera par "l'exposition des objets malagan, lors d'une fastueuse cérémonie, qui vient clore la période de deuil." Celle-ci permet à la communauté de rendre un dernier hommage au défunt et de renvoyer son âme du monde des vivants vers celui des esprits. La statue malagan, à défaut d'être un portait du défunt, est la matérialisation de l'imagerie associée au clan et est le garant du bon déroulement de la cérémonie. Ainsi chaque sculpture correspond au récit et à la tradition de la communauté. L'artiste peut néanmoins greffer librement à cette mémoire collective des motifs provenant de sa propre imagination. Cette liberté a ainsi permis aux statues malagan d'être l'objet d'une grande diversité d'inventions plastiques. Chacune d'entre elles est unique.
On peut comparer cette oeuvre à la statue malagan de la collection Vérité (Enchères Rive Gauche, 17 et 18 Juin, 2006) et provenant des collections de Paul Eluard, Charles Ratton et Maurice de Vlaminck. En effet, la présence du chapeau de pluie, la langue tournée vers le ciel, la cage thoracique saillante, le type de polychromie, et le poteau supportant la figure sont des caractères que l'on retrouve sur ces deux oeuvres.
L'art de Nouvelle-Irlande inspira de nombreux artistes du début du XXème siècle. Citons Maurice de Vlaminck, Matta, Serge Brignoni et notamment les surréalistes tel qu'André Breton. D'après Henry Moore, "les sculptures de Nouvelle-Irlande ont, en dehors de leur vicieuse vitalité, un sens unique de l'espace, une forme d'oiseau en cage." Il ajoute également: "Les statues de Nouvelle-Irlande comme celle-ci m'ont fait une forte impression grâce à l'utilisation de formes à l'intérieur d'autres formes. J'ai réalisé qu'une aura mystérieuse se dégageait de ces sculptures dont les parties internes ne se dévoilent qu'en prenant le temps d'en faire le tour. J'ai également été ébahi par la qualité du travail nécessaire à la réalisation des oeuvres ajourées. Ces sociétés dites primitives étaient bien souvent plus avancée, sur le plan technique, que les sociétés développées. La polychromie de ces objets me plaît énormément mais, pour moi, elle peut perturber l'appréciation de ces oeuvres tridimensionnelles."
Patricia Withofs, marchande autralienne basée à Londres, célèbre pour avoir participer à la formation de la collection Beyeler, avait l'habitude de travailler avec Everett Rassiga, marchand d'origine hongroise, qui lui-même était connu pour s'approvisionner auprès des musées d'Europe de l'est. Il était ainsi parvenu à acquérir des oeuvres majeures provenant notamment de Nouvelle-Irlande, ancienne colonie allemande. Citons un masque tolai vendu par Sotheby's Paris en Septembre 2002, entré au Musée de Leipzig en 1885 et vendu par la suite à Everett Rassiga, ou encore un masque d'initiation de Nouvelle-Guinée, aujourd'hui conservé au Musée Barbier-Mueller, ayant appartenu au Musée d'Ethnographie de Budapest jusqu'à son acquisition par Rassiga. Il est ainsi probable que notre statue de Nouvelle-Irlande provienne d'un de ces musées d'Europe de l'est.
On peut comparer cette oeuvre à la statue malagan de la collection Vérité (Enchères Rive Gauche, 17 et 18 Juin, 2006) et provenant des collections de Paul Eluard, Charles Ratton et Maurice de Vlaminck. En effet, la présence du chapeau de pluie, la langue tournée vers le ciel, la cage thoracique saillante, le type de polychromie, et le poteau supportant la figure sont des caractères que l'on retrouve sur ces deux oeuvres.
L'art de Nouvelle-Irlande inspira de nombreux artistes du début du XXème siècle. Citons Maurice de Vlaminck, Matta, Serge Brignoni et notamment les surréalistes tel qu'André Breton. D'après Henry Moore, "les sculptures de Nouvelle-Irlande ont, en dehors de leur vicieuse vitalité, un sens unique de l'espace, une forme d'oiseau en cage." Il ajoute également: "Les statues de Nouvelle-Irlande comme celle-ci m'ont fait une forte impression grâce à l'utilisation de formes à l'intérieur d'autres formes. J'ai réalisé qu'une aura mystérieuse se dégageait de ces sculptures dont les parties internes ne se dévoilent qu'en prenant le temps d'en faire le tour. J'ai également été ébahi par la qualité du travail nécessaire à la réalisation des oeuvres ajourées. Ces sociétés dites primitives étaient bien souvent plus avancée, sur le plan technique, que les sociétés développées. La polychromie de ces objets me plaît énormément mais, pour moi, elle peut perturber l'appréciation de ces oeuvres tridimensionnelles."
Patricia Withofs, marchande autralienne basée à Londres, célèbre pour avoir participer à la formation de la collection Beyeler, avait l'habitude de travailler avec Everett Rassiga, marchand d'origine hongroise, qui lui-même était connu pour s'approvisionner auprès des musées d'Europe de l'est. Il était ainsi parvenu à acquérir des oeuvres majeures provenant notamment de Nouvelle-Irlande, ancienne colonie allemande. Citons un masque tolai vendu par Sotheby's Paris en Septembre 2002, entré au Musée de Leipzig en 1885 et vendu par la suite à Everett Rassiga, ou encore un masque d'initiation de Nouvelle-Guinée, aujourd'hui conservé au Musée Barbier-Mueller, ayant appartenu au Musée d'Ethnographie de Budapest jusqu'à son acquisition par Rassiga. Il est ainsi probable que notre statue de Nouvelle-Irlande provienne d'un de ces musées d'Europe de l'est.