Lot Essay
Emblématique de l'Oeuvre de Jean Dubuffet, l'Hourloupe constitue une rupture esthétique violente qui s'amorce à partir de 1962. Dubuffet délaisse en effet le travail effectué sur la matière picturale au cours du cycle des Matériologies, pour lequel il avait puisé dans des couleurs complexes, épaisses, dont se dégageait une peinture informelle. L'Hourloupe se veut comme un nouveau départ, à un moment où Dubuffet est déjà reconnu et entend une nouvelle fois surprendre, provoquer le regard du spectateur. Il s'agit de la rencontre entre la découverte d'un médium - un tracé aléatoire mais structuré par des partis pris esthétiques déterminés - et la volonté de se situer au croisement entre la nature et l'artifice. De cette réflexion naît le processus créatif caractéristique de l'Hourloupe, qui s'illustre à travers l'oeuvre Réchaud-Four à gaz V.
Réalisée en 1966, cette toile incarne le choix de Dubuffet d'appréhender les nouveaux moyens techniques que sont les procédés issus du dessin technique industriel. Les couleurs sont franches et la matière disparaît au profit de la peinture vinylique, plus lisse que l'huile. La surface s'anime ainsi d'espaces de respiration blancs, ponctués par des éclats rouges et bleus, et structurée par l'emploi de hachures qui viennent déstabiliser la lecture de l'oeuvre. Dubuffet trace de noir un contour sinueux et aléatoire qui divise le sujet en cellules, créant ainsi un puzzle voulu sans limite. De cette démarche esthétique, le référent figuratif ne disparaît pas mais se trouve déconstruit par le tracé de l'artiste. L'objet usuel est ainsi déconstruit par Dubuffet en une division cellulaire abstraite qui tend à recomposer un sujet pictural affranchi, qui se suffit à lui-même. Par conséquent, 'l'objet n'est plus la composante d'un spectacle mais le théâtre même des surgissements' (M. Loreau, Catalogue des travaux de Jean Dubuffet L'Hourloupe II, fascicule XXI, Paris, 1968, p.10).
Réchaud-Four à gaz V offre ainsi la synthèse des spécificités techniques et esthétiques de l'Hourloupe qui, à partir de 1966, s'émancipe progressivement de la toile, avec la découverte du polyester, pour gagner la sculpture, ouvrant ainsi la voie aux 'Peintures Monumentées' et étendant ses méandres jusqu'à l'architecture avec la célèbre Closerie Falbala en 1973.
Réalisée en 1966, cette toile incarne le choix de Dubuffet d'appréhender les nouveaux moyens techniques que sont les procédés issus du dessin technique industriel. Les couleurs sont franches et la matière disparaît au profit de la peinture vinylique, plus lisse que l'huile. La surface s'anime ainsi d'espaces de respiration blancs, ponctués par des éclats rouges et bleus, et structurée par l'emploi de hachures qui viennent déstabiliser la lecture de l'oeuvre. Dubuffet trace de noir un contour sinueux et aléatoire qui divise le sujet en cellules, créant ainsi un puzzle voulu sans limite. De cette démarche esthétique, le référent figuratif ne disparaît pas mais se trouve déconstruit par le tracé de l'artiste. L'objet usuel est ainsi déconstruit par Dubuffet en une division cellulaire abstraite qui tend à recomposer un sujet pictural affranchi, qui se suffit à lui-même. Par conséquent, 'l'objet n'est plus la composante d'un spectacle mais le théâtre même des surgissements' (M. Loreau, Catalogue des travaux de Jean Dubuffet L'Hourloupe II, fascicule XXI, Paris, 1968, p.10).
Réchaud-Four à gaz V offre ainsi la synthèse des spécificités techniques et esthétiques de l'Hourloupe qui, à partir de 1966, s'émancipe progressivement de la toile, avec la découverte du polyester, pour gagner la sculpture, ouvrant ainsi la voie aux 'Peintures Monumentées' et étendant ses méandres jusqu'à l'architecture avec la célèbre Closerie Falbala en 1973.