Lot Essay
La vocation des fils de Zébédée vient se placer, au sein de la Bible illustrée, immédiatement après un dessin conservé au Louvre intitulé André présente Pierre à Jésus (Gealt-Knox, op.cit., no. 112). La source iconographique en est l'Evangile selon saint Matthieu : " Et avançant plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, dans leur barque, avec Zébédée leur père, en train d'arranger leurs filets ; et il les appela. Eux, aussitôt, laissant la barque et leur père, le suivirent. " (Mt 4 : 21-22). C'est cette double conversion que l'artiste illustre magistralement dans un style caractéristique de la série : une grande feuille où d'amples lavis esquissent des effets de lumière, un trait nerveux dessine des attitudes exacerbées et la craie noire vient, dans un premier temps, coucher sur la feuille les premiers traits de la composition. Ce dessin est pour sa part empreint de l'identité vénitienne de son auteur par la citation, récurrente dans l'ensemble de la Bible illustrée, des mains jointes du David ayant tué Goliath peint par Titien au plafond de l'église Santa Maria della Salute en 1540 et qui se retrouve cité dans d'autres feuilles de la série (voir Gealt-Knox, op.cit., nos. 83, 92, 212).
Exceptionnelle et inhabituelle est l'addition dans la feuille du lavis bleu qui occupe le bord inférieur et que Tiepolo utilise pour indiquer la présence de l'eau du lac. Guerlin, en 1921, fasciné par ce dessin le décrit ainsi : "Que le paysage évangélique soit inspiré par les rives du lac de Garde ou par celles du lac de Tibériade, peu importe, pourvu que l'imagination du public se laisse docilement suggérer qu'il a devant les yeux un site authentique. Mais il est indispensable qu'il n'ait pas l'impression d'avoir en face de lui un paysage abstrait et conventionnel. Sans quoi, l'artiste n'atteint pas son but, qui est de persuader et d'émouvoir. Tiepolo a parfaitement compris cette vérité" (Guerlin, op. cit., p. 58).
Exceptionnelle et inhabituelle est l'addition dans la feuille du lavis bleu qui occupe le bord inférieur et que Tiepolo utilise pour indiquer la présence de l'eau du lac. Guerlin, en 1921, fasciné par ce dessin le décrit ainsi : "Que le paysage évangélique soit inspiré par les rives du lac de Garde ou par celles du lac de Tibériade, peu importe, pourvu que l'imagination du public se laisse docilement suggérer qu'il a devant les yeux un site authentique. Mais il est indispensable qu'il n'ait pas l'impression d'avoir en face de lui un paysage abstrait et conventionnel. Sans quoi, l'artiste n'atteint pas son but, qui est de persuader et d'émouvoir. Tiepolo a parfaitement compris cette vérité" (Guerlin, op. cit., p. 58).