![SAND, George (1804-1876). Lettre autographe signée "George" à Marie Dorval. Datée "18 jeudi soir" [18 juillet 1833].](https://www.christies.com/img/LotImages/2012/PAR/2012_PAR_03504_0090_000(sand_george_lettre_autographe_signee_george_a_marie_dorval_datee_18_je090449).jpg?w=1)
Details
SAND, George (1804-1876). Lettre autographe signée "George" à Marie Dorval. Datée "18 jeudi soir" [18 juillet 1833].
4 pages in-12 (190 x 123 mm) sur un double feuillet. Encre sur papier. (Légèrement taché, déchirure à la pliure).
TRÈS BELLE ET LONGUE LETTRE D'AMOUR À MARIE DORVAL.
George Sand rencontre Marie Dorval pour la première fois en 1832 lors d'une visite que la célèbre actrice lui rend. La profonde admiration que lui voue George Sand se mue peu à peu en passion amoureuse.
"Ma chère, où es-tu ? que deviens-tu ? Je ne peux pas mettre la main sur un journal qui me parle de toi, et pourtant beaucoup de journaux doivent en parler, tu dois avoir des succès énormes, car tu es belle, tu es un ange et tout ce qui te voit doit t'admirer et t'adorer. Mais je ne sais où tu es, je viens d'écrire trois lignes à Mr de Vigny pour le savoir afin de t'adresser cette lettre. Pourquoi es-tu partie, méchante, sans me dire adieu. Sans me donner un itinéraire de tes courses afin que je puisse courir après toi ? [...] Je me suis figuré que tu ne m'aimes pas. J'ai pleuré comme un âne depuis que tu es partie. Je ne sais pas tout ce qu'on m'a dit pour me persuader de ne pas t'aimer. Conçois tu qu'on s'amuse à vous faire souffrir ? Des gens que je connais à peine et qui ne te connaissent pas du tout m'ont dit et écrit que tu me trahissais ! Trahir quoi ! [...] Je veux t'aimer toujours, soit pour pleurer, soit pour rire avec toi. [...] As-tu des commissions à me donner ? Je t'apporterai tout Paris si j'ai de quoi l'acheter [...] Si tu me réponds vite, en me disant Viens, je partirai eussé-je le cholera morbus ou un amant. A toi toujours. George."
George Sand poursuit sa lettre, quelques jours plus tard, le 24 juillet. "[...] Ce n'est quaujourd'hui que ton Mr de Vigny a daigné faire venir [Gustave] Planche chez lui pour lui dire de me dire que je pourrai te joindre poste restante à Laon [...] Je ne pouvais pas penser que j'effaroucherai Mr de Vigny en lui demandant où tu résidais [...] Je ne suis pas piquée contre lui, j'ai bien autre chose à faire que de m'étonner [...]."
Après la signature de George Sand, Vigny a ajouté au crayon: "J'ai défendu à Marie de répondre à cette Sapho qui l'ennuie"; dans la marge verticale du verso, il a également écrit: "Mad. Sand, piquée de ce que je ne lui ai pas répondu".
Cette lettre fut publiée pour la première fois par Henri Guillemin dans son article "Sand - Dorval - Vigny. Une pièce au dossier", paru dans le Journal de Genève du 12 avril 1942.
4 pages in-12 (190 x 123 mm) sur un double feuillet. Encre sur papier. (Légèrement taché, déchirure à la pliure).
TRÈS BELLE ET LONGUE LETTRE D'AMOUR À MARIE DORVAL.
George Sand rencontre Marie Dorval pour la première fois en 1832 lors d'une visite que la célèbre actrice lui rend. La profonde admiration que lui voue George Sand se mue peu à peu en passion amoureuse.
"Ma chère, où es-tu ? que deviens-tu ? Je ne peux pas mettre la main sur un journal qui me parle de toi, et pourtant beaucoup de journaux doivent en parler, tu dois avoir des succès énormes, car tu es belle, tu es un ange et tout ce qui te voit doit t'admirer et t'adorer. Mais je ne sais où tu es, je viens d'écrire trois lignes à Mr de Vigny pour le savoir afin de t'adresser cette lettre. Pourquoi es-tu partie, méchante, sans me dire adieu. Sans me donner un itinéraire de tes courses afin que je puisse courir après toi ? [...] Je me suis figuré que tu ne m'aimes pas. J'ai pleuré comme un âne depuis que tu es partie. Je ne sais pas tout ce qu'on m'a dit pour me persuader de ne pas t'aimer. Conçois tu qu'on s'amuse à vous faire souffrir ? Des gens que je connais à peine et qui ne te connaissent pas du tout m'ont dit et écrit que tu me trahissais ! Trahir quoi ! [...] Je veux t'aimer toujours, soit pour pleurer, soit pour rire avec toi. [...] As-tu des commissions à me donner ? Je t'apporterai tout Paris si j'ai de quoi l'acheter [...] Si tu me réponds vite, en me disant Viens, je partirai eussé-je le cholera morbus ou un amant. A toi toujours. George."
George Sand poursuit sa lettre, quelques jours plus tard, le 24 juillet. "[...] Ce n'est quaujourd'hui que ton Mr de Vigny a daigné faire venir [Gustave] Planche chez lui pour lui dire de me dire que je pourrai te joindre poste restante à Laon [...] Je ne pouvais pas penser que j'effaroucherai Mr de Vigny en lui demandant où tu résidais [...] Je ne suis pas piquée contre lui, j'ai bien autre chose à faire que de m'étonner [...]."
Après la signature de George Sand, Vigny a ajouté au crayon: "J'ai défendu à Marie de répondre à cette Sapho qui l'ennuie"; dans la marge verticale du verso, il a également écrit: "Mad. Sand, piquée de ce que je ne lui ai pas répondu".
Cette lettre fut publiée pour la première fois par Henri Guillemin dans son article "Sand - Dorval - Vigny. Une pièce au dossier", paru dans le Journal de Genève du 12 avril 1942.
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Victorine d'Arcangues