STATUE ABELAM
ABELAM FIGURE
STATUE ABELAM ABELAM FIGURE

MAPRIK, NOUVELLE-GUINÉE

Details
STATUE ABELAM
ABELAM FIGURE
Maprik, Nouvelle-Guinée
Hauteur: 192.5 cm.(75½ in.)
Provenance
Rapportée par le Père Heinemanns en 1961
Parke-Bernet, 6 avril 1968, lot 106
Ted Weiner, Dallas
Ronald Clyne, New York (1925-2006)

Brought to you by

Chloé Beauvais
Chloé Beauvais

Lot Essay

Les Abelam vivent autour du village de Maprik, au sud des montagnes Prince Alexander et au nord du Moyen-Sépik. Leurs coutumes et leurs traditions s'apparentent néanmoins à la culture du Sépik mais s'en distinguent par leur Maison des Esprits ou korumbo. A l'inverse de la Maison des Hommes du Sépik, seule la façade reçoit un décor, constitué d'immenses panneaux peints représentant les visages des esprits ancestraux. Aucune sculpture n'est visible de l'extérieur. Destinée à abriter des esprits et non des hommes, l'intérieur de la Maison des Esprits Abelam se pare, lors des cérémonies importantes, d'une quantité de panneaux peints et de sculptures monumentales, nécessitant parfois dix hommes pour être déplacés. Les principales formes d'expression artistique sont le résultat d'un effort collectif : les artisans travaillent sous les ordres d'un maître d'oeuvre (Meyer, 1995).
La statuaire Abelam se caractérise par un traitement particulièrement arrondi des formes et moins naturaliste que leurs voisins du Sépik. L'emploi de couleurs vives parfois extravagantes est courant.
Représentant l'esprit d'un ancêtre du clan, cette imposante statue est une oeuvre majeure de l'art Abelam. Une très grande maîtrise de la sculpture est manifestée à travers un savant jeu de lignes courbes et de volumes pleins. De face, l'oeuvre se compose d'une multitude de formes ovoïdes imbriquées et superposées, la tête coiffée répondant au corps compacte se resserre au niveau des genoux. En tournant autour de la sculpture, nous découvrons la taille profonde, les volumes généreux de la face et du ventre reprenant le dessin arrondi des contours, ainsi que le rythme se dégageant des courbes de la tête, des bras et des jambes nerveuses. Une polychromie complexe à base de pigments naturels et de bleu de lessive, ayant résisté au passage du temps, rehausse et anime la surface de la statue. D'une dimension imposante et d'une ancienneté exceptionnelle, cette oeuvre majeure de l'art abelam est d'autant plus désirable qu'aucune pièce de cette importance n'a été présentée sur le marché récemment.
Le pedigree de cette pièce mérite d'être commenté. Prêtre SVD (Société du Verbe Divin), le père Heinemanns était en poste au Sépik entre 1950 et 1980, période pendant laquelle la mission tirait bénéfice de la vente d'objets. D'une manière ou d'une autre, la statue parvint dans les salles de vente de Parke-Bernet à New York puis fût acquise par Ted Weiner (1911-1979), entrepreneur pétrolier indépendant, collectionneur et mécène ayant amassé une grande collection de tableaux et de sculptures incluant des oeuvres de Pablo Picasso, Edgar Degas, Alexandre Calder, Jacques Lipchitz, Henry Moore, Jean Arp et bien d'autres. Par la suite, elle fit partie de la collection de Ronald Clyne (1925-2006), célèbre graphiste américain, qui créa, entre autre, plus de 500 couvertures pour Folkways Record, label musical fondé en 1948 par Moses Asch puis vendu à la Smithsonian Institution en 1987.

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