Lot Essay
L'oeil qui découvre les portraits de Marie Laurencin s'emplit "de grâce et de voluptueux enchantement", comme l'évoque André Suarès (Carnets inédits, Paris, 1906). Une muse galante enlaçant une guitare égaye le regard par ses teintes pastel. La figure féminine s'affranchit des codes allégoriques pour emprunter l'harmonie élégante de la guitare. Son regard a quelque chose de fascinant, un brin de délicatesse mêlée d'intelligence, qui substitue aux arts féminins un art personnifié par Laurencin: "Tout ce qui composait l'originalité, la délicatesse des arts féminins dans la dentelle, la broderie, la tapisserie de Bayeux, etc., nous le retrouvons ici transfiguré, purifié. [...] L'art féminin est fait de bravoure, de courtoisie, d'allégresse", selon Guillaume Apollinaire (Les peintres cubistes, Paris, 1913).