Details
CONDORCET, Marie-Jean-Antoine-Nicolas Caritat, marquis de (1743-1794). Réunion d'une lettre autographe signée à Joseph-Marie Degérando et d'une minute de lettre non signée.
1°) Lettre autographe, signée. Datée "Ce 16" [an II (1793), marque postale]. 1 p. in-8 avec adresse "Au citoyen Degérando rue du Bacq n° 558 à Paris" sur un double feuillet de papier gaufré bordé de vert, orné à froid d'une frise et d'un gracieux estampage à sujets mythologiques au centre duquel une rose emblasonnée est surmontée d'une couronne de marquis.
CONDOLÉANCES SUR LA MORT D'UN ENFANT.
"J'ai appris par le Cn[citoyen] Chavassien que vous aviés éprouvé le malheur le plus sensible. Je vous plains bien et encore plus la tendre mère qui s'est vu arracher l'objet de ses espérances les plus douces et de ses soins continuels..."
Condorcet présente ses condoléances au jeune philosophe et philanthrope Joseph-Marie Degérando (1772-1842), considéré par certains comme le fondateur de l'anthropologie française. Ce dernier a laissé une théorie remarquée d'ethnologie, Considération sur les diverses méthodes à suivre dans l'observation des peuples sauvages (1800). Il avait commenté l'Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain (1794) de Condorcet. Cet esprit des Lumières s'opposa d'abord à la Convention, pendant le siège de Lyon, lors duquel périt son plus jeune fils, l'année de la rédaction de cette lettre, puis fit une brillante carrière scientifique à partir de 1795 et fut fait baron sous l'Empire. Son épouse, Marie Anne de Rathsamhausen (1771-1824) mentionnée dans cette lettre sous les traits de la "...tendre mère qui s'est vu arracher l'objet de ses espérances les plus douces et de ses soins continuels" était une correspondante de Mme de Staël.
2°) Brouillon de lettre autographe
1 1/2 page in-8, avec adresse : "Le gros louis chez le m[archan]d de vin rue St-Jacq. au coin la rue des noyers."
SUR L'AFFAIRE DU CHEVALIER DE LA BARRE, supplicié en 1766 pour avoir chanté des chansons impies au cours d'une procession, et accusé d'avoir mutilé des objets du culte et dont Voltaire avait pris la défense.
"... J'ai ôté les 4 lignes de la vie et adouci la fin de l'avertissement. Je ne veux mettre mon nom à aucun ouvrage tant qu'il y aura des gens qui se permettront d'être juges dans leur propre cause. Avant de parler des lettres d'abolition de La Barre il faut savoir ce que c'est. Il y a longtemps qu'on a offert ces lettres d'abolition et qu'on les a refusées, du moins pour d'Etalonde."
Etallonde de Morival était le compagnon du chevalier de la Barre; objet des mêmes accusations et condamné aux même peines, il réussit à s'échapper et à gagner la cour de Frédéric II où il fut bien accueilli et devint officier du roi de Prusse.
"Si celles-ci ne portent que sur La Barre l'on a un moyen de forme pour que d'Etalonde puisse se justifier. Si au contraire elles sont aussi pour lui et qu'il les accepte il faut plaindre et celui qui les reçoit et celui qui les donne."
Condorcet veut que l'éditeur Ruault se mette en mesure de faire copier les premiers brouillons afin qu'il puisse achever son manuscrit. Cette lettre rappelle les premiers combats politiques mais aussi jurisprudentiels de Condorcet qui, alliant ses dons pour les mathématiques aux notions de droit canon acquises chez les Jésuites, élabora à cette époque le texte inachevé "Sur les lois criminelles en France" et surtout ses fameuses Lettres d'un théologien à l'auteur du Dictionnaire des trois siècles (1774).
1°) Lettre autographe, signée. Datée "Ce 16" [an II (1793), marque postale]. 1 p. in-8 avec adresse "Au citoyen Degérando rue du Bacq n° 558 à Paris" sur un double feuillet de papier gaufré bordé de vert, orné à froid d'une frise et d'un gracieux estampage à sujets mythologiques au centre duquel une rose emblasonnée est surmontée d'une couronne de marquis.
CONDOLÉANCES SUR LA MORT D'UN ENFANT.
"J'ai appris par le Cn[citoyen] Chavassien que vous aviés éprouvé le malheur le plus sensible. Je vous plains bien et encore plus la tendre mère qui s'est vu arracher l'objet de ses espérances les plus douces et de ses soins continuels..."
Condorcet présente ses condoléances au jeune philosophe et philanthrope Joseph-Marie Degérando (1772-1842), considéré par certains comme le fondateur de l'anthropologie française. Ce dernier a laissé une théorie remarquée d'ethnologie, Considération sur les diverses méthodes à suivre dans l'observation des peuples sauvages (1800). Il avait commenté l'Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain (1794) de Condorcet. Cet esprit des Lumières s'opposa d'abord à la Convention, pendant le siège de Lyon, lors duquel périt son plus jeune fils, l'année de la rédaction de cette lettre, puis fit une brillante carrière scientifique à partir de 1795 et fut fait baron sous l'Empire. Son épouse, Marie Anne de Rathsamhausen (1771-1824) mentionnée dans cette lettre sous les traits de la "...tendre mère qui s'est vu arracher l'objet de ses espérances les plus douces et de ses soins continuels" était une correspondante de Mme de Staël.
2°) Brouillon de lettre autographe
1 1/2 page in-8, avec adresse : "Le gros louis chez le m[archan]d de vin rue St-Jacq. au coin la rue des noyers."
SUR L'AFFAIRE DU CHEVALIER DE LA BARRE, supplicié en 1766 pour avoir chanté des chansons impies au cours d'une procession, et accusé d'avoir mutilé des objets du culte et dont Voltaire avait pris la défense.
"... J'ai ôté les 4 lignes de la vie et adouci la fin de l'avertissement. Je ne veux mettre mon nom à aucun ouvrage tant qu'il y aura des gens qui se permettront d'être juges dans leur propre cause. Avant de parler des lettres d'abolition de La Barre il faut savoir ce que c'est. Il y a longtemps qu'on a offert ces lettres d'abolition et qu'on les a refusées, du moins pour d'Etalonde."
Etallonde de Morival était le compagnon du chevalier de la Barre; objet des mêmes accusations et condamné aux même peines, il réussit à s'échapper et à gagner la cour de Frédéric II où il fut bien accueilli et devint officier du roi de Prusse.
"Si celles-ci ne portent que sur La Barre l'on a un moyen de forme pour que d'Etalonde puisse se justifier. Si au contraire elles sont aussi pour lui et qu'il les accepte il faut plaindre et celui qui les reçoit et celui qui les donne."
Condorcet veut que l'éditeur Ruault se mette en mesure de faire copier les premiers brouillons afin qu'il puisse achever son manuscrit. Cette lettre rappelle les premiers combats politiques mais aussi jurisprudentiels de Condorcet qui, alliant ses dons pour les mathématiques aux notions de droit canon acquises chez les Jésuites, élabora à cette époque le texte inachevé "Sur les lois criminelles en France" et surtout ses fameuses Lettres d'un théologien à l'auteur du Dictionnaire des trois siècles (1774).
Sale room notice
La première lettre du lot est par madame de Condorcet.
The first letter in the lot is by Madame de Condorcet.
The first letter in the lot is by Madame de Condorcet.
Brought to you by
Clémentine Robert