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Details
VOLTAIRE, François-Marie Arouet (1694-1778). La Henriade. Nouvelle édition, Revûë, corrigée ; & augmentée de beaucoup ; avec des Notes. Londres : Hierome Bold Truth, à la Vérité [Paris], 1730.
In-8 (189 x 121 mm). (Taches et importantes mouillures, déchirures marginales à quelques feuillets, avec manque f. D). Maroquin rouge, filet doré, dos à cinq nerfs orné, tranches dorées, doublure et gardes de papier dominoté, étui de chagrin noir (taches et éraflures).
Nouvelle édition de cette épopée en dix chants, composée en l'honneur de Henri IV et de la tolérance, parue pour la première fois en 1723. Augmentée d'un nombre considérable de notes, elle a été enrichie de deux textes en édition originale : L'histoire abrégée des événement... et L'Idée de la Henriade.
TRÈS PRÉCIEUX EXEMPLAIRE OFFERT PAR VOLTAIRE À HELVÉTIUS ; il porte cet envoi autographe signé, sur une garde en face du titre :
"a monsieur
Monsieur helvetius
de la part de son tres humble
et tres obeissant serviteur
Voltaire"
Helvétius rencontra Voltaire à Cirey en 1738, et bénéficia aussitôt de son estime : Voltaire lui dédia son quatrième Discours sur l'homme. Malgré quelques querelles dogmatiques, et bien qu'il n'approuvât pas l'ouvrage, Voltaire s'indigna lorsque Helvétius fut condamné pour la publication de De l'esprit : "Je l'ai relu plusieurs fois, avec la plus grande attention, j'y ai fait des notes ; si vous le vouliez, on en ferait une seconde Edition, dans laquelle on confondrait les ennemis du bon sens. Il faudrait que vous donnassiez la permission d'éclaircir certaines choses, et d'en supprimer d'autres... Vous avez donné malheureusement prétexte à tous les ennemis de la philosophie ; mais il faut partir d'où l'on est". En 1760, Voltaire tenta même de faire accepter la candidature d'Helvétius à l'Académie française. S'adressant à Condorcet, en janvier 1772, après la mort d'Helvétius, Voltaire écrivait : "Je n'aimais point du tout son livre mais j'aimais sa personne". Et un an après : "L'ouvrage d'Helvétius est celui d'un bon enfant qui court à tort et à travers sans savoir où, mais la persécution contre lui a été une des injustices les plus absurdes que j'ai jamais vues". Dans une lettre à Saurin, du 14 décembre 1772, Voltaire parlait encore de De l'esprit avec éloge : "Il y a des traits ingénieux dans ce livre ; il y a des choses lumineuses, et souvent de l'imagination dans l'expression. Mais j'ai été révolté de ce qu'il dit sur l'amitié... Le système que tous les hommes sont nés avec les mêmes talens est d'un ridicule extrême [...]. Je pris son parti hautement, et quand il a fallu depuis analiser son livre je l'ai critiqué très doucement".
Voltaire a fait ajouter par son secrétaire dans cet exemplaire trois feuillets manuscrits donnant en entier les importantes variantes que cette édition comprend par rapport aux précédentes (en regard des pages 261 : 5 lignes à insérer ; p. 271 : 17 vers ; p. 320 : 32 vers, sur un f. recto-verso). Au f. p. 271, il ajouta de sa main un vers omis par son secrétaire : "Madrid fremit d'efroy de honte et de tristesse", de même qu'à la p. 321, il a écrit : "bientôt retournez p. 320". Sans doute, Voltaire distribua-t-il dans son entourage cette édition, car on connaît d'autres exemplaires également enrichis de ces feuillets.
Les envois sur des ouvrages du XVIIIe siècle sont extrêmement rares et celui-ci, marquant la rencontre de deux des plus importants représentant des Lumières est exceptionnel. Bengesco, 370 ; Beuchot, 317.
In-8 (189 x 121 mm). (Taches et importantes mouillures, déchirures marginales à quelques feuillets, avec manque f. D). Maroquin rouge, filet doré, dos à cinq nerfs orné, tranches dorées, doublure et gardes de papier dominoté, étui de chagrin noir (taches et éraflures).
Nouvelle édition de cette épopée en dix chants, composée en l'honneur de Henri IV et de la tolérance, parue pour la première fois en 1723. Augmentée d'un nombre considérable de notes, elle a été enrichie de deux textes en édition originale : L'histoire abrégée des événement... et L'Idée de la Henriade.
TRÈS PRÉCIEUX EXEMPLAIRE OFFERT PAR VOLTAIRE À HELVÉTIUS ; il porte cet envoi autographe signé, sur une garde en face du titre :
"a monsieur
Monsieur helvetius
de la part de son tres humble
et tres obeissant serviteur
Voltaire"
Helvétius rencontra Voltaire à Cirey en 1738, et bénéficia aussitôt de son estime : Voltaire lui dédia son quatrième Discours sur l'homme. Malgré quelques querelles dogmatiques, et bien qu'il n'approuvât pas l'ouvrage, Voltaire s'indigna lorsque Helvétius fut condamné pour la publication de De l'esprit : "Je l'ai relu plusieurs fois, avec la plus grande attention, j'y ai fait des notes ; si vous le vouliez, on en ferait une seconde Edition, dans laquelle on confondrait les ennemis du bon sens. Il faudrait que vous donnassiez la permission d'éclaircir certaines choses, et d'en supprimer d'autres... Vous avez donné malheureusement prétexte à tous les ennemis de la philosophie ; mais il faut partir d'où l'on est". En 1760, Voltaire tenta même de faire accepter la candidature d'Helvétius à l'Académie française. S'adressant à Condorcet, en janvier 1772, après la mort d'Helvétius, Voltaire écrivait : "Je n'aimais point du tout son livre mais j'aimais sa personne". Et un an après : "L'ouvrage d'Helvétius est celui d'un bon enfant qui court à tort et à travers sans savoir où, mais la persécution contre lui a été une des injustices les plus absurdes que j'ai jamais vues". Dans une lettre à Saurin, du 14 décembre 1772, Voltaire parlait encore de De l'esprit avec éloge : "Il y a des traits ingénieux dans ce livre ; il y a des choses lumineuses, et souvent de l'imagination dans l'expression. Mais j'ai été révolté de ce qu'il dit sur l'amitié... Le système que tous les hommes sont nés avec les mêmes talens est d'un ridicule extrême [...]. Je pris son parti hautement, et quand il a fallu depuis analiser son livre je l'ai critiqué très doucement".
Voltaire a fait ajouter par son secrétaire dans cet exemplaire trois feuillets manuscrits donnant en entier les importantes variantes que cette édition comprend par rapport aux précédentes (en regard des pages 261 : 5 lignes à insérer ; p. 271 : 17 vers ; p. 320 : 32 vers, sur un f. recto-verso). Au f. p. 271, il ajouta de sa main un vers omis par son secrétaire : "Madrid fremit d'efroy de honte et de tristesse", de même qu'à la p. 321, il a écrit : "bientôt retournez p. 320". Sans doute, Voltaire distribua-t-il dans son entourage cette édition, car on connaît d'autres exemplaires également enrichis de ces feuillets.
Les envois sur des ouvrages du XVIIIe siècle sont extrêmement rares et celui-ci, marquant la rencontre de deux des plus importants représentant des Lumières est exceptionnel. Bengesco, 370 ; Beuchot, 317.
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Clémentine Robert