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Details
CLAUDEL, Camille (1856-1920). Lettre autographe signée, au peintre Alfred Roll. Sans date. 6 pp. in-12 à l'encre rouge sur un double feuillet et un feuillet simple de papier lavande. Adresse 19 Quai Bourbon mentionnée après la signature.
BELLE LETTRE PLEINE D'AMERTUME À PROPOS DU SALON D'AUTOMNE. L'artiste n'y exposera pas malgré la lettre bienveillante qu'en sa qualité de président du salon, Alfred Roll lui a adressée.
"On expose souvent mes oeuvres sans ma permission, mais j'ai remarqué que lorsqu'on se permet d'exposer mes oeuvres sans mon autorisation, c'est toujours des oeuvres sans importance, plutôt laides et capables de me nuire, lorsque j'ai des oeuvres grandes et capables de me faire honneur on les met impitoyablement à la porte. Ainsi j'ai quitté la société nationale des Beaux arts parce que j'avais envoyé un groupe grandeur nature en marbre blanc (Persée la Gorgone) sur lequel j'avais travaillé six ans et qui m'avait coûté 12000 F. On l'avait placé dans le jardin tout à fait en défaveur et l'on m'a ainsi fait perdre ma seule cliente la ctesse de Maigret. On n'a pas le droit de faire un tort pareil à une artiste qui n'est pas riche et qui a exposé tous les ans à la Nationale depuis l'origine de ce salon [...] de même qu'on n'avait pas le droit non plus de me refuser pour l'Exposition universelle le buste de la même cte sse de M. et mon groupe de l'Age Mûr qu'on a mis impitoyablement à la porte. Il aurait mieux valu pour moi ne pas quitter la Société des artistes français où il règne plus de justice et moins de cotterie. Je n'ai jamais eu non plus aucune récompense, ni aucune commande... Où sont donc les lois de justice et d'équité qui sont la base de toute société !"
INTÉRESSANTE LETTRE QUI RAPPELLE LA RIVALITÉ ENTRE LA SOCIÉTÉ DES ARTISTES FRANÇAIS ET LA SOCIÉTÉ NATIONALE DES BEAUX-ARTS, créée par certains transfuges de la première en 1881, auxquelles il est fait référence dans cette lettre.
BELLE LETTRE PLEINE D'AMERTUME À PROPOS DU SALON D'AUTOMNE. L'artiste n'y exposera pas malgré la lettre bienveillante qu'en sa qualité de président du salon, Alfred Roll lui a adressée.
"On expose souvent mes oeuvres sans ma permission, mais j'ai remarqué que lorsqu'on se permet d'exposer mes oeuvres sans mon autorisation, c'est toujours des oeuvres sans importance, plutôt laides et capables de me nuire, lorsque j'ai des oeuvres grandes et capables de me faire honneur on les met impitoyablement à la porte. Ainsi j'ai quitté la société nationale des Beaux arts parce que j'avais envoyé un groupe grandeur nature en marbre blanc (Persée la Gorgone) sur lequel j'avais travaillé six ans et qui m'avait coûté 12000 F. On l'avait placé dans le jardin tout à fait en défaveur et l'on m'a ainsi fait perdre ma seule cliente la ctesse de Maigret. On n'a pas le droit de faire un tort pareil à une artiste qui n'est pas riche et qui a exposé tous les ans à la Nationale depuis l'origine de ce salon [...] de même qu'on n'avait pas le droit non plus de me refuser pour l'Exposition universelle le buste de la même cte sse de M. et mon groupe de l'Age Mûr qu'on a mis impitoyablement à la porte. Il aurait mieux valu pour moi ne pas quitter la Société des artistes français où il règne plus de justice et moins de cotterie. Je n'ai jamais eu non plus aucune récompense, ni aucune commande... Où sont donc les lois de justice et d'équité qui sont la base de toute société !"
INTÉRESSANTE LETTRE QUI RAPPELLE LA RIVALITÉ ENTRE LA SOCIÉTÉ DES ARTISTES FRANÇAIS ET LA SOCIÉTÉ NATIONALE DES BEAUX-ARTS, créée par certains transfuges de la première en 1881, auxquelles il est fait référence dans cette lettre.
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Clémentine Robert