Lot Essay
Exceptionnelle statuette magico-religieuse couverte de nombreux clous, résultant des manipulations du nganga et de son intense activité magique. La profonde expression du visage est soulignée par l'implantation des clous de part et d'autre de la face. Cette accumulation d'objets en fer évoque d'ailleurs l'oeuvre du sculpteur Arman qui possédait lui-même quelques beaux exemplaires de statuettes à clous.
Cette oeuvre s'inscrit dans un corpus défini par Raoul Lehuard (1989) de huit statuettes connues dont six sont conservées dans des musées: une au Museum of Mankind (UK), une autre collectée en 1906, provenant de la collection Ben Heller et aujourd'hui conservée au Minneapolis Institute of Arts, trois autres au Musée Royale de l'Afrique Centrale (Tervuren, 22483, 31998 et 34879), une au Etnografiska Museet (Göteborg) collectée au village de Lolo, une ayant appartenu à Pierre Loos (op.cit., pp.440-447) et enfin celle proposée ici. Lehuard localise cette production artistique dans une petite région située entre Luozi et Manyanga. Il est intéressant de remarquer la coiffe asymétrique composée d'une calotte se prolongeant à l'arrière de la tête par une longue natte désaxée, les scarifications frontales formant un losange ainsi que l'allure générale du personnage - l'ampleur des épaules et la disproportion des membres supérieurs - s'apparentent à la statuaire des Bwendé et des Bembé orientaux (op. cit. p.415 et pp.173-179). Ces similitudes ne sont pas le fruit du hasard puisque les Manyanga entretenaient des contacts réguliers avec ces tribus voisines (échanges commerciaux, mariages, etc). L'art Manyanga a d'ailleurs été longtemps attribué aux Sundi.
Cette oeuvre s'inscrit dans un corpus défini par Raoul Lehuard (1989) de huit statuettes connues dont six sont conservées dans des musées: une au Museum of Mankind (UK), une autre collectée en 1906, provenant de la collection Ben Heller et aujourd'hui conservée au Minneapolis Institute of Arts, trois autres au Musée Royale de l'Afrique Centrale (Tervuren, 22483, 31998 et 34879), une au Etnografiska Museet (Göteborg) collectée au village de Lolo, une ayant appartenu à Pierre Loos (op.cit., pp.440-447) et enfin celle proposée ici. Lehuard localise cette production artistique dans une petite région située entre Luozi et Manyanga. Il est intéressant de remarquer la coiffe asymétrique composée d'une calotte se prolongeant à l'arrière de la tête par une longue natte désaxée, les scarifications frontales formant un losange ainsi que l'allure générale du personnage - l'ampleur des épaules et la disproportion des membres supérieurs - s'apparentent à la statuaire des Bwendé et des Bembé orientaux (op. cit. p.415 et pp.173-179). Ces similitudes ne sont pas le fruit du hasard puisque les Manyanga entretenaient des contacts réguliers avec ces tribus voisines (échanges commerciaux, mariages, etc). L'art Manyanga a d'ailleurs été longtemps attribué aux Sundi.