Lot Essay
Sous Louis XV, un marché aux fleurs se tenait deux fois par semaine sur le Quai de Mégisserie. Il fut transporté, en 1809, dans l'île de la Cité, sur l'emplacement qu'il occupe encore aujourd'hui.
Devant un éventaire, deux vieilles femmes se battent: l'une d'elles, debout, un poing levé, tient par les cheveux son adversaire, assise sur un panier renversé. Une jeune femme tente de les séparer, tandis que, derrière, une marchande, inquiète, tente de protéger son étalage. Trois soldats assistent, en riant, à cette scène qui attire les curieux. A gauche, une dame regarde un pot de fleurs, que lui présente une marchande. A l'arrière-plan, Saint-Aubin a représenté le Pont Neuf, avec la Samaritaine, une pompe à eau reconstruite par Robert de Cotte entre 1713 et 1716 et rénovée par Soufflot et Gabriel. Le bâtiment fut détruit en 1813. On distingue, sur les demi-lunes du pont, d'élégantes petites boutiques dont le modèle avait été fourni par Soufflot et construites l'année même où Saint-Aubin réalisa ce dessin. Elles furent supprimées entre 1851 et 1854. A droite, se voit la statue équestre d'Henri IV et, au loin, l'hôtel de la Monnaie du à l'architecte Jacques-Denis Antoine et dont la façade avait été achevée en 1773. Derrière la Samaritaine, on aperçoit la coupole de l'Institut.
Une autre version (pierre noire, sanguine, plume et encre brune, lavis brun; 230 x 380 mm.) de cette composition est aujourd'hui dans une collection particulière (Dacier, op. cit., no. 580; cat. expo. Gabriel de Saint-Aubin 1724-1780, Paris, musée du Louvre, 2007, p.67, fig.12). Ce dessin a fait partie de la collection des frères Goncourt qui le gravèrent (E. Launay, op. cit., p. 450, fig. 289). Si le point de vue et le sujet sont les mêmes, il existe de nombreuses différences dans les figures, en particulier pour ce qui est de la partie gauche.
Saint-Aubin a représenté à au moins deux autres reprises le Pont-Neuf depuis le quai de la Mégisserie, une première fois dans un dessin de l'ancienne collection Bruun Neergaard, passé en vente à Paris le 17 mai 1929, lot 134, montrant une échoppe en flammes sous l'une des arches du Pont-Neuf, l'autre dans une feuille aujourd'hui au musée Carnavalet, cette fois agrémentée de figures assises sur les marches et le rebord du trottoir (Dacier, op. cit., nos. 579 et 583).
Comme l'avaient justement noté les frères Goncourt à propos de leur dessin ('Que la ville élève les demi-lunes au Pont-Neuf, affermées par le roi au profit des veuves de l'Académie de Saint-Luc, Gabriel se ra là, dessinant les guérites en train de s'élever', Notules, additions, errata..., Paris, 1875, p. 42), Saint-Aubin, en même temps qu'il est le chroniqueur le plus spirituel du Paris populaire de son temps, est un incomparable topographe, documentant toute nouvelle construction ornant la cité.
Devant un éventaire, deux vieilles femmes se battent: l'une d'elles, debout, un poing levé, tient par les cheveux son adversaire, assise sur un panier renversé. Une jeune femme tente de les séparer, tandis que, derrière, une marchande, inquiète, tente de protéger son étalage. Trois soldats assistent, en riant, à cette scène qui attire les curieux. A gauche, une dame regarde un pot de fleurs, que lui présente une marchande. A l'arrière-plan, Saint-Aubin a représenté le Pont Neuf, avec la Samaritaine, une pompe à eau reconstruite par Robert de Cotte entre 1713 et 1716 et rénovée par Soufflot et Gabriel. Le bâtiment fut détruit en 1813. On distingue, sur les demi-lunes du pont, d'élégantes petites boutiques dont le modèle avait été fourni par Soufflot et construites l'année même où Saint-Aubin réalisa ce dessin. Elles furent supprimées entre 1851 et 1854. A droite, se voit la statue équestre d'Henri IV et, au loin, l'hôtel de la Monnaie du à l'architecte Jacques-Denis Antoine et dont la façade avait été achevée en 1773. Derrière la Samaritaine, on aperçoit la coupole de l'Institut.
Une autre version (pierre noire, sanguine, plume et encre brune, lavis brun; 230 x 380 mm.) de cette composition est aujourd'hui dans une collection particulière (Dacier, op. cit., no. 580; cat. expo. Gabriel de Saint-Aubin 1724-1780, Paris, musée du Louvre, 2007, p.67, fig.12). Ce dessin a fait partie de la collection des frères Goncourt qui le gravèrent (E. Launay, op. cit., p. 450, fig. 289). Si le point de vue et le sujet sont les mêmes, il existe de nombreuses différences dans les figures, en particulier pour ce qui est de la partie gauche.
Saint-Aubin a représenté à au moins deux autres reprises le Pont-Neuf depuis le quai de la Mégisserie, une première fois dans un dessin de l'ancienne collection Bruun Neergaard, passé en vente à Paris le 17 mai 1929, lot 134, montrant une échoppe en flammes sous l'une des arches du Pont-Neuf, l'autre dans une feuille aujourd'hui au musée Carnavalet, cette fois agrémentée de figures assises sur les marches et le rebord du trottoir (Dacier, op. cit., nos. 579 et 583).
Comme l'avaient justement noté les frères Goncourt à propos de leur dessin ('Que la ville élève les demi-lunes au Pont-Neuf, affermées par le roi au profit des veuves de l'Académie de Saint-Luc, Gabriel se ra là, dessinant les guérites en train de s'élever', Notules, additions, errata..., Paris, 1875, p. 42), Saint-Aubin, en même temps qu'il est le chroniqueur le plus spirituel du Paris populaire de son temps, est un incomparable topographe, documentant toute nouvelle construction ornant la cité.