Lot Essay
Amateur et collectionneur de livres rares, René Descamps-Scrive (1853-1924) commandita en 1895 Luc-Olivier Merson pour illustrer une nouvelle édition des Trophées, un recueil de poèmes de José Maria de Heredia (1842-1905), publié pour la première fois en 1893. L'ouvrage parut finalement en 1907, après la mort d'Heredia. Le retard de la publication fut en partie dû aux malentendus entre Heredia et le graveur Géry-Bichard; c'est grâce à Léopold Flameng qui succèda à Géry-Bichard que l'oeuvre put enfin être publiée.
L'édition de luxe fut imprimée à seulement 150 exemplaires par l'imprimeur A. Porcaboeuf. Aux sonnets de la première édition, Heredia ajouta deux sonnets inédits et une préface. Merson illustra les poèmes à travers cinquante dessins, dont seize en pleine page.
Dans les quatre albums ici présentés sont réunis les dessins que Merson exécuta pour la commande. Les albums ont été reliés en paire: le premier présentant les dessins les plus finis et directement utilisés pour les illustrations du livre; le deuxième contenant les esquisses et croquis préparatoires, premières étapes de la création artistique. Chaque composition est ainsi documentée par un grand nombre de dessins, du premier jet au modello en passant par des études de détails et tout particulièrement des dessins pour la figure principale de chaque scène. Merson utilise tout un éventail de techniques, choisies selon la fonction de chaque dessin. Les modelli à la plume et encre brune sont enrichis de lavis et de gouache blanche, les premières idées sont le plus souvent à la plume et encre brune seule, tandis que les études académiques sont plutôt au crayon sur papier bleu.
Savant illustrateur, Merson fut un artiste éclectique. Connu principalement pour le décor du coeur de la Basilique du Sacré-Coeur à Montmartre, Merson s'est révélé à travers une récente exposition (L'étrange Monsieur Merson, op. cit.) comme un artiste aux multiples facettes. Peintre académique, mais en même temps visionnaire, qui donna lieu à des créations fortement symbolistes, tout particulièrement dans ses oeuvres graphiques pour des ouvrages illustrés comme La Chevalerie et la Chanson de Roland de Léon Gautier, La Tétralogie de Wagner et le projet -jamais publié- pour Macbeth (op. cit., pp. 220-4).
Les dessins conservés dans ces quatre albums, dans un état de conservation parfait, illustrent l'art visionnaire de l'artiste et en même temps son savoir-faire plus académique. D'autres dessins pour cette même commande (mais sur papier calque) furent exposés à la Galerie E. Hahn, Paris, 1997 (voir https://emeric.hahn.free.fr, sous le no. 151).
L'édition de luxe fut imprimée à seulement 150 exemplaires par l'imprimeur A. Porcaboeuf. Aux sonnets de la première édition, Heredia ajouta deux sonnets inédits et une préface. Merson illustra les poèmes à travers cinquante dessins, dont seize en pleine page.
Dans les quatre albums ici présentés sont réunis les dessins que Merson exécuta pour la commande. Les albums ont été reliés en paire: le premier présentant les dessins les plus finis et directement utilisés pour les illustrations du livre; le deuxième contenant les esquisses et croquis préparatoires, premières étapes de la création artistique. Chaque composition est ainsi documentée par un grand nombre de dessins, du premier jet au modello en passant par des études de détails et tout particulièrement des dessins pour la figure principale de chaque scène. Merson utilise tout un éventail de techniques, choisies selon la fonction de chaque dessin. Les modelli à la plume et encre brune sont enrichis de lavis et de gouache blanche, les premières idées sont le plus souvent à la plume et encre brune seule, tandis que les études académiques sont plutôt au crayon sur papier bleu.
Savant illustrateur, Merson fut un artiste éclectique. Connu principalement pour le décor du coeur de la Basilique du Sacré-Coeur à Montmartre, Merson s'est révélé à travers une récente exposition (L'étrange Monsieur Merson, op. cit.) comme un artiste aux multiples facettes. Peintre académique, mais en même temps visionnaire, qui donna lieu à des créations fortement symbolistes, tout particulièrement dans ses oeuvres graphiques pour des ouvrages illustrés comme La Chevalerie et la Chanson de Roland de Léon Gautier, La Tétralogie de Wagner et le projet -jamais publié- pour Macbeth (op. cit., pp. 220-4).
Les dessins conservés dans ces quatre albums, dans un état de conservation parfait, illustrent l'art visionnaire de l'artiste et en même temps son savoir-faire plus académique. D'autres dessins pour cette même commande (mais sur papier calque) furent exposés à la Galerie E. Hahn, Paris, 1997 (voir https://emeric.hahn.free.fr, sous le no. 151).