![SAND, George (1804-1876). Lettre autographe, signée "G. Sand", à Gustave Flaubert. [Nohant] mardi 30 9bre [1869].](https://www.christies.com/img/LotImages/2013/PAR/2013_PAR_03548_0150_000(sand_george_lettre_autographe_signee_g_sand_a_gustave_flaubert_nohant044636).jpg?w=1)
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SAND, George (1804-1876). Lettre autographe, signée "G. Sand", à Gustave Flaubert. [Nohant] mardi 30 9bre [1869].
3 pages in-12 (205 x 132 mm) sur un double feuillet. Encre brune sur papier au chiffre à froid "G.S." (Pliures.)
À "SON VIEUX TROUBADOUR" À PROPOS DE L'ÉDUCATION SENTIMENTALE QU'ELLE VIENT DE RELIRE.
"Cher ami de mon coeur, j'ai voulu relire ton livre [L'Éducation sentimentale]; ma belle-fille l'a lu aussi, et quelques uns de mes jeunes gens, tous lecteurs de bonne foi et de premier jet -- et pas bêtes du tout. Nous sommes tous du même avis, que c'est un beau livre, de la force des meilleurs de Balzac et plus réel, c'est-à-dire plus fidèle à la vérité d'un bout à l'autre. Il faut le grand art, la forme exquise et la sévérité de ton travail pour se passer des fleurs de la fantaisie. Tu jettes pourtant la poésie à pleines mains sur ta peinture, que tes personnages la comprennent ou non. Rosanette à Fontainebleau ne sait sur quelle herbe elle marche, et elle est poétique quand même.
Tout cela est d'un maître et ta place est bien conquise pour toujours. Vis donc tranquille autant que possible, pour durer longtemps et produire beaucoup.
J'ai vu deux bouts d'article qui ne m'ont pas eu l'air en révolte contre ton succès; mais je ne sais guère ce qui se passe; la politique me parait absorber tout. Tiens-moi au courant. Si on ne te rendait pas justice, je me fâcherais et je dirais ce que je pense. C'est mon droit. Je ne sais au juste quand, mais, dans le courant du mois, j'irai sans doute t'embrasser et te chercher si je peux te démarrer de Paris. Mes enfants y comptent toujours et, tous, nous t'envoyons nos louanges et nos tendresses. A toi, mon vieux troubadour." Lettre publiée in George Sand. Correspondance. 1812-1876 (Paris: Calmann Lévy, 1883), volume V, lettre DCCIX.
3 pages in-12 (205 x 132 mm) sur un double feuillet. Encre brune sur papier au chiffre à froid "G.S." (Pliures.)
À "SON VIEUX TROUBADOUR" À PROPOS DE L'ÉDUCATION SENTIMENTALE QU'ELLE VIENT DE RELIRE.
"Cher ami de mon coeur, j'ai voulu relire ton livre [L'Éducation sentimentale]; ma belle-fille l'a lu aussi, et quelques uns de mes jeunes gens, tous lecteurs de bonne foi et de premier jet -- et pas bêtes du tout. Nous sommes tous du même avis, que c'est un beau livre, de la force des meilleurs de Balzac et plus réel, c'est-à-dire plus fidèle à la vérité d'un bout à l'autre. Il faut le grand art, la forme exquise et la sévérité de ton travail pour se passer des fleurs de la fantaisie. Tu jettes pourtant la poésie à pleines mains sur ta peinture, que tes personnages la comprennent ou non. Rosanette à Fontainebleau ne sait sur quelle herbe elle marche, et elle est poétique quand même.
Tout cela est d'un maître et ta place est bien conquise pour toujours. Vis donc tranquille autant que possible, pour durer longtemps et produire beaucoup.
J'ai vu deux bouts d'article qui ne m'ont pas eu l'air en révolte contre ton succès; mais je ne sais guère ce qui se passe; la politique me parait absorber tout. Tiens-moi au courant. Si on ne te rendait pas justice, je me fâcherais et je dirais ce que je pense. C'est mon droit. Je ne sais au juste quand, mais, dans le courant du mois, j'irai sans doute t'embrasser et te chercher si je peux te démarrer de Paris. Mes enfants y comptent toujours et, tous, nous t'envoyons nos louanges et nos tendresses. A toi, mon vieux troubadour." Lettre publiée in George Sand. Correspondance. 1812-1876 (Paris: Calmann Lévy, 1883), volume V, lettre DCCIX.
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Audrey Bangou