Lot Essay
Le memento mori présenté ici, suscitant à la fois fascination et terreur, s'inscrit dans une longue tradition de représentation de corps humains dans les arts européens. Comme Tertullien l'a décrit dans l'Apologeticus (op. cit.), le concept de memento mori, ou 'rappelle-toi que tu es mortel', trouve ses origines dans l'Antiquité. Lors de la cérémonie du triomphe, les généraux romains victorieux paradaient dans les rues de Rome, suivis par un esclave répétant dans leur dos 'Respice post te! Hominem te esse memento!' (Regarde derrière toi ! Rappelle-toi que tu es un homme !). Ce thème a perduré durant tout le Moyen-âge avant d'atteindre son apogée à la Renaissance, avec l'une des images les plus frappantes de l'époque : le squelette monumental en marbre, se tenant debout, sculpté par Ligier Richier vers 1544 et conservé dans l'église Saint-Etienne de Bar-le-Duc. Ce thème persiste jusqu'au XVIIème siècle, plus particulièrement en Europe du Nord où la Réforme accorde une valeur importante aux relations entre l'Homme, Dieu et la mort. Les représentations de crânes, sabliers et fleurs défraîchies y sont alors foisonnantes, forçant tout chrétien à réfléchir à la vanité des plaisirs terrestres et leurs conséquences sur la vie dans l'au-delà. La référence qu'on associe souvent à ce concept, est : 'in omnibus operibus tuis memorare novissima tua, et in aeternum non peccabis' ('dans tout acte souviens toi de l'au-delà et tu ne pêcheras pas' (Ecclesiasticus 7:40).
La présence d'un crâne peut suggérer à celui qui le regarde ou le possède la conscience de sa mortalité, et le fait probablement réfléchir à l'universalité de la mort. Comme le décrit Alain Tapié dans le catalogue d'exposition Vanité : Mort que me veux-tu ? (op. cit., p. 9), le crâne "est support de réflexion sur le passage de la mort à la résurrection, l'abandon de l'enveloppe charnelle et le dépouillement des biens de ce monde" et il est ainsi l'une des iconographies symboliques les plus courantes en tant que vanité.
La présence d'un crâne peut suggérer à celui qui le regarde ou le possède la conscience de sa mortalité, et le fait probablement réfléchir à l'universalité de la mort. Comme le décrit Alain Tapié dans le catalogue d'exposition Vanité : Mort que me veux-tu ? (op. cit., p. 9), le crâne "est support de réflexion sur le passage de la mort à la résurrection, l'abandon de l'enveloppe charnelle et le dépouillement des biens de ce monde" et il est ainsi l'une des iconographies symboliques les plus courantes en tant que vanité.