TAXILE DOAT (1851-1938)
Taxile Doat fait partie de ces artistes qui ont travaillé à la manufacture de Sèvres tout en poursuivant une oeuvre personnelle. En 1905, il fut contraint de choisir : il opta pour la liberté et connut un succès personnel remarquable, en particulier aux États-Unis. Il commença par travailler aux Postes et Télégraphes et fut envoyé à Limoges où il apprit la céramique, les décors en pâte-sur-pâte et les émaux de grand feu. Il découvrit les porcelaines ainsi décorées par Solon et en imita le genre, des représentations de nudités féminines enrichies de voiles suggestifs et des putti farceurs. Il s'intalla à Paris en 1875, y créant son atelier. Sans y renoncer, il entra à la manufacture de Sèvres en 1877. Depuis 1849, on y réalisait ces fameux décors en pâte sur pâte. Il s'agit, sur une porcelaine crue mais teintée dans la masse (le plus souvent en couleur céladon), de poser un décor avec de la pâte en porcelaine liquide (la barbotine), le plus souvent blanche. On en passe plusieurs couches - entre chaque couche, il faut que la précédente soit sèche - en affinant les détails par enlevage. Quand le travail est achevé, on pose la couverte et on cuit la pièce au grand feu. Le décor ayant été réalisé avec de la porcelaine est translucide. On reconnaît les oeuvres de Taxile Doat exécutées à la manufacture de Sèvres par ses marques et parce qu'il a presque toujours introduit ses initiales dans ses décors. Son goût le portait vers les petits médaillons, dans le genre de camées, représentant des visages de profil à l'antique, ou des jeux d'enfants, introduisant ainsi la vie dans des décors pour le reste plutôt abstraits. Taxile Doat réalisait alors son travail à Sèvres, où il était payé à la tâche, mais travaillant rapidement, il pouvait oeuvrer à son compte. Il s'installa d'abord à Paris, rue de Bagneux, puis à Sèvres, 47 rue de Brancas, à partir de 1898. Il marquait ses pièces de son nom ou de ses initiales, mais aussi du fameux sésame : Sèvres, en cursive, puisqu'il était dans la ville même. Il exposait volontiers son travail: au Salon de 1884, l'État lui acheta une plaque, Le mât de cocagne, pour le musée du Luxembourg (musée d'Orsay). À l'Exposition Universelle de 1889, il était présent sur le stand de la manufacture de Sèvres aussi bien que sur son propre stand pour lequel il reçut une médaille d'or. Il recommença l'opération en 1900. Ses succès officiels furent innombrables. L'administrateur de la manufacture de Sèvres protestait, d'abord en vain. En 1905, Doat dut choisir et quitta la manufacture de Sèvres. À son compte, Taxile Doat reprit des formes ressemblant à s'y méprendre à celles de Sèvres (qui par la suite se mit à copier les formes créées par T. Doat : il ironisa aisément), y posant ses décors facilement reconnaissables. Il créa aussi des formes personnelles, telles ces courges naturalistes bien connues des amateurs, rehaussées de ses petits médaillons à l'antique. Taxile Doat doit sa célébrité à ses contacts avec l'Amérique. En 1905, il publia aux États-Unis Grand Feu Ceramics, a practical Treatise on the making of fine Porcelain and Grès. En 1909, il partit pour l'université de Saint-Louis, afin d'y être directeur de l'école de céramique. Il y resta jusqu'en 1914, date à laquelle il rentra en France. Si Taxile Doat est connu pour ses décors en pâte-sur-pâte, il en a réalisé bien d'autres : rouges de cuivre, effets de matité et de brillance, cristallisations, couvertes de grand feu, etc. Ainsi représente-t-il admirablement cette génération d'artistes français qui ont créé la 'studio pottery' et l'ont portée à un niveau très remarquable. Antoinette Hallé Conservateur Honoraire du Patrimoine Taxile Doat is among the artists who worked at the Manufacture Nationale de Sèvres whilst also creating their own works. In 1905, he was forced to choose between them: he chose freedom and enjoyed remarkable personal success, in particular in the United States. He began by working for the French postal service (then Postes et Télégraphes) and was sent to Limoges, where he learned the art of porcelain, 'pâte-sur-pâte' decoration and 'grand feu' enamels. He discovered and imitated the porcelain decorated by Solon; representations of veiled female nudes with playful putti. In 1875 he moved to Paris and established a workshop there. Without abandoning his own work, he began working at the Manufacture de Sèvres in 1877, which since 1849 had been producing renowned 'pâte-sur-pâte' works. These involve taking a tinted unfired porcelain (normally celadon coloured), and applying decoration in a thin porcelain paste or slip (normally white). Successive layers of slip are applied - allowing for each to dry first - and details are then finely carved in. Once completed, a glaze is applied and the piece is fired, creating a translucent effect. It is the most sophisticated yet natural technique for decoration : the porcelain's decoration comes from a porcelain paste. Taxile Doat's works from the Sèvres factory can be recognised by their marks, and because he almost always introduced his initials into the decoration. He liked to include small portraits in medallions, in the style of cameos with heads in profile in the Antique style, or children's games, thereby bringing some life into decoration which was otherwise mostly abstract. While at Sèvres, Taxile Doat was paid by the piece, but by working quickly he could also undertake his own work. He lived firstly in Paris on the Rue de Bagneux, and then in Sèvres at 47 Rue de Brancas from 1898. He marked his pieces with his name or his initials, but also with 'Sèvres', because he was based in the town. He widely exhibited his work: in the 'Salon' of 1884 the French state purchased a plaque , 'Le mât de cocagne', for the Musée du Luxembourg (Musée d'Orsay). At the 'Exposition Universelle' in 1889, he was represented at the Sèvres factory's stand, as well as his own for which he received a gold metal. His work was officially recognized numerous times. The manager at Sèvres protested, at first in vain. In 1905 Doat was forced to choose, and left the Sèvres factory: after almost 30 years spent there, he had 30 years of independence in front of him. In his own work, Taxile Doat took up forms which could be mistaken for Sèvres pieces (Sèvres in turn began to copy the forms created by Doat), applying easily recognisable decoration. He also created more personal forms, such as naturalistic gourds beloved of collectors, complete with small antique medallions. Taxile Doat owes his fame to his links with America. In 1905 he published 'Grand Feu Ceramics, a practical Treatise on the making of fine Porcelain and Grès' in the United States. In 1909, he travelled to St. Louis in order to take up a position as the director of the Art Academy and Porcelain Works. He stayed there until 1914, when he returned to France. If Taxile Doat is known for his pâte-sur-pâte decoration, this was not the only technique he mastered: copper reds, matt and brilliant effects, crystalline glazes and fired glazes among others. Therefore, he represents well the generation of French artists who created 'studio pottery' and raised it to a remarkable level. Antoinette Hallé Curator Emeritus of Heritage
TAXILE DOAT (1851-1938)

VASE, 1906

Details
TAXILE DOAT (1851-1938)
VASE, 1906
En porcelaine émaillée vert et brun à motifs de branches de laurier et masques
Hauteur : 28 cm. (11 in.)
Daté, situé et signé 1906 TDOAT Sèvres au revers
Further details
A GLAZED PORCELAIN VASE BY TAXILE DOAT, 1906

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Lionel Gosset
Lionel Gosset

Lot Essay

Cf. : Französische Keramik, catalogue d'exposition, Ausstellung des Kunstgewerbemuseums des Stadt Köln, im Overstolzenhaus, 10 avril- 28 juillet 1974, éditions Prestel-Verlag, Munich, p. 172, n. 111 pour un modèle similaire

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