Tête de reliquaire Fang, angokh-nlo-byeri
Fang reliquary head, angokh-nlo-byeri
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a c… Read more Art Gabon provenant de la collection Blum : Le pouvoir des ancêtres Par Louis Perrois Le point commun de cet ensemble exceptionnel d'objets du Gabon, hormis leur haute qualité d'ancienneté et de facture, est d'être en rapport direct avec le pouvoir des ancêtres et celui des esprits. Ce sont là des figures de reliquaires, de fonctions à la fois religieuses et sociales, et des emblèmes de notabilité, provenant de plusieurs peuples du bassin de l'Ogooué, certains étant localisés au nord de l'équateur - les Fang -, d'autres au sud - les Punu et les Sangu -, et d'autres encore au sud-est - les Kota. La tête Fang (lot 39) La tête Fang de la collection Blum, 38.5 cm, d'une belle facture classique et de patine noire satinée et suintante par endroits, est un magnifique spécimen de angokh-nlo-byeri, une effigie rituelle du culte des ancêtres. Rappelons que les Fang d'Afrique équatoriale (Sud Cameroun, Guinée Equatoriale et Nord Gabon), de religion animiste, pratiquaient autrefois un culte des ancêtres, connu sous le nom de byeri, qui les a amenés à sculpter des représentations symboliques des défunts sous la forme de statuettes ou de têtes seules en bois. Ces dernières, souvent fort anciennes, sont juchées sur un long pédoncule monoxyle. Elles sont appelées angokh-nlo-byeri [litt.= "tête entière de l'ancêtre" par opposition aux fragments de crânes qui sont conservés dans les reliquaires, calottes crâniennes, mandibules, dents]. Les têtes seules sont plus rares que les statuettes en pied et souvent d'une grande qualité de finition. Ces effigies rituelles, aisément transportables lors des déplacements migratoires, avaient pour fonction de "garder" magiquement les reliques humaines lignagères conservées, de génération en génération, dans les grands coffres cylindriques en écorce cousue dont chaque chef de famille était dépositaire - les crânes étant garants de l'identité généalogique de chaque groupe et de son importance socio-politique dans une société où les groupes familiaux étaient tous indépendants et souvent en rivalité. Les têtes seules angokh-nlo-byeri demeuraient cachées dans la case du chef de lignage. Tout comme les fragments de crânes humains, elles étaient périodiquement enduites d'huile de palme, de sang sacrificiel et de poudre de ba (mélange d'huile et de bois de padouk pulvérisé, cet enduit rouge étant, comme les plumes de perroquet de même couleur, le signe du sacré). Les fonctions magiques des têtes et des statuettes étaient identiques du nord au sud du pays "Pahouin", du Sud Cameroun au Gabon et au Rio Muni. Toutes les têtes fang dont on connaît à peu près la provenance ont été trouvées chez les Fang du sud, les Fang de l'Estuaire du Gabon, ceux des vallées du Como, du Rembou, de l'Okano et de l'Abanga (Fang Meke), ainsi que les Fang Betsi du sud du Woleu-Ntem et de la rive droite de l'Ogooué. Le pasteur-ethnographe Fernand Grébert (1886-1956) a d'ailleurs constaté lui-même la co-existence des têtes, des bustes et des statuettes chez les Fang de l'Ogooué, abondamment reproduits dans ses carnets de croquis (cf. Le Gabon de Fernand Grébert, 1913-1932, Genève, 2003, folios 95, 143, 146, 197, 222, 256, 306), une réalité ethnographique encore avérée dans les années 1920-1930 qui, par chance, a été ainsi sauvée de l'oubli. La tête Fang de la collection Blum est une oeuvre d'une grande qualité d'exécution, tant au plan des volumes (visage à front ample et arrondi, face en creux avec la moue de la bouche, coiffe en auréole aplatie et grosses tresses sur l'arrière du crâne) qu'au plan des surfaces, parfaitement polies. Il atteste du talent sûr d'un maître-sculpteur, un ngengang. Pour tailler un tel objet, il fallait être initié, non seulement au maniement des outils, mais aussi à l'utilisation des forces occultées que ce travail si particulier impliquait. Comme ailleurs en Afrique, les notions de "beauté " (dans l'apparence) et de " bonté " (comme qualité morale), et aussi de puissance sociale et politique, étaient étroitement liées. Sculpter l'image d'un mort était en effet un acte rituel en soi. La figure de reliquaire Fang mwaï (lot 42) L'autre oeuvre fang, la statue en pied eyema byeri, est de style des Mvaï (49.5cm), un petit groupe des "Pangwe" (Fang) installé à l'extrême nord du Gabon, en limite du Cameroun actuel, dans le haut bassin de la rivière Ntem. Les effigies d'ancêtre mvaï, se reconnaissent au premier coup d'oeil: un corps plutôt trapu et épais avec l'abdomen en "tonneau", parfois décoré de scarifications à motif géométrique, des bras ramenés près des flancs avec des mains très stylisées appuyées sur le plexus, la position assise des membres inférieurs avec des cuisses curvilignes et d'épais mollets de volume bi-tronconique, une tête toujours imposante au front parfaitement arrondi couronnée d'une coiffure à trois grosses coques triangulaires, très typique. Les deux pièces de référence originelles de ce "style" ou "variante" ont été présentées, et surtout dénommées comme telles, par Tessmann lui-même dans son ouvrage Die Pangwe, volume II, abb.44. La magnifique statue masculine a été publiée peu après en vue de trois quart, par Ernst Fuhrmann dans son ouvrage Afrika, 1922, p.75 (Fig B). La pièce de la collection Blum, provenant de l'ancienne collection Josef Mueller, 49.5 cm, est comparable à ces archétypes de haute origine. De taille relativement modeste, cette effigie masculine d'ancêtre du culte traditionnel du byeri, est un exemple parfait de la manière spécifique des Mvaï: le corps de proportions équilibrées en trois tiers (tête, tronc, membres inférieurs) donne une impression de force tout en restant d'une élégance élancée: tronc à base évasée avec un nombril proéminent et des pectoraux finement épannelés, cou de même diamètre que le haut du buste, bras épais avec des mains stylisées en triangle ramenées devant le plexus, épaules carénées. La tête comporte un visage au front ample et arrondi en quart de sphère, surmontant des arcades sourcilières en creux, aux larges yeux en grain de café, enserrant un nez fin. La bouche aux lèvres minces laissant apercevoir de fines dents taillées en pointe s'avance au niveau du menton selon la "moue" habituelle des Fang. La coiffe à trois grosses coques s'appuie sur le haut du front et s'arrondit vers l'arrière pour retomber en un élégant couvre-nuque en volute jusqu'au niveau des épaules. La masse des jambes appuyée sur un pédoncule postérieur de fixation (celui-ci était enfoncé et fixé par des liens végétaux ou de cuir dans le couvercle du coffre-reliquaire en écorce où étaient gardés les crânes d'ancêtres - nsekh-byeri), est d'une facture très classique chez les Fang du sud, avec des cuisses obliques de volumes curvilignes et des mollets épais, surdimensionnés, de sculpture plus anguleuse (notamment les pieds). On remarquera la position semi-assise du personnage qui lui confère une attitude de tension et de puissance faisant référence à son rôle de gardien magique des reliques lignagères. Tant par ses volumes que par ses finitions, on peut directement comparer la figure de la collection Blum à la statue bien connue du Brooklyn Museum de New York (Frank L. Babott Fund, n.Inv. 51.3, H= 58.4 cm), d'une même patine brun clair; et aussi, au plan de la facture, un magnifique fragment d'une grande statue féminine de l'ancienne collection Helena Rubinstein (catalogue de la vente de 1966, New York, n 209, H= 54.5 cm in Perrois, "La statuaire fan, Gabon", 1972, P.86). Une cuillère fang (lot 45) Chez les Fang, certains ustensiles ménagers, tels que les cuillères avaient une réelle importance symbolique. Certaines servaient à administrer des remèdes magiques ou des potions spéciales au cours des initiations. Ces objets étaient personnels et gardés précieusement par ceux qui en possédaient ou en avaient hérités. Parfois, on les enterrait avec leur propriétaire. La plupart sont d'une grande préciosité de forme, telle que celle de la collection Blum à manche en deux branches monoxyles enroulées et ornée soit d'une tête (comme ici) soit d'une tête (comme ici) soit d'un personnage rappelant un ancêtre. Un emblème de notabilité des Punu du Sud Gabon (lot 40) Les Punu du Sud Gabon, dont on connaît par ailleurs les masques "blancs" de l'okuyi, ont développé un art décoratif remarquable, illustré par toute une série d'artefacts allant des portes ou volets sculptés en haut-relief (cf. "Punu", 2008, pl.56) aux cuillères (ibid., pl.61), instruments de musique (ibid., pl.59), soufflets de forge (ibid., pl.60) et aux charmes de chasse (ibid., pl.57, 58). Il faut y ajouter quelques autres instruments de prestige et de notabilité, tels que les cannes à sommet sculpté, les chasse-mouches et les éventails à manche anthropomorphe. Celui de la collection Blum (34.5 cm) est d'une parfaite qualité de facture avec un buste gracile, de patine satinée entièrement noire, aux bras en position dissymétrique, l'avant-bras gauche étant ramené sur le ventre, un cou allongé et un visage rappelant directement ceux des masques de l'okuyi, aux grands yeux à paupières gonflées et à la coiffe à coques rembourrées. La mbumba Bwété des Sangu du centre Gabon (lot 43) La figure de reliquaire de la collection Blum, d'une facture minimaliste parfaitement maîtrisée, quasi cubiste dans sa composition sculpturale, est un bon exemple de l'art des Sango (aussi connus in situ sous le nom de Sangu, pluriel Ma-sangu), un peuple du Centre Gabon, localisé dans la boucle de l'Ogooué. Ce type d'effigie est connu depuis la publication au tout début du XXème siècle, sur une carte postale coloniale comme il y en avait tant à l'époque, d'une photo sensation montrant un "féticheur" (Fig. D), tenant un mirliton rituel en main et posant derrière un bric-à-brac de boîtes-reliquaires, de crânes et de trois figures funéraires enfoncées dans des paquets enveloppés de lanières de peaux animales (mbumba-bwete). Le cliché (Fig.D) avait été réalisé par un missionnaire des Pères du Saint-Esprit, le R.P. Georges Patron (cf. Perrois, Art ancestral du Gabon, Genève, 1985, p.120; Dapper, Gabon, Présence des esprits, p.85). Ces figures de reliquaire à petit visage plat serti de lamelles de laiton et de fer d'un graphisme très simplifié, sont constituées d'une sculpture anthropomorphe en bois décorée de métal, au long cou cylindrique et à piètement losangique évidé. Elles étaient fichées dans des paquets-reliquaires étroitement ficelés de liens végétaux et de lanières de peaux d'animaux sauvages, contenant des ingrédients secrets. Cette "charge" (appelée bilongo) qui devait rester cachée aux profanes, contenait des fragments d'ossements humains (mais aussi d'animaux ainsi que des coquilles, escargots, etc.) et autres médications à caractère magique et symbolique qui procuraient au reliquaire toute son efficacité socio-religieuse. Le style "Sango" ou plutôt "Sangu" peut être considéré comme bien établi non seulement par les anciennes photos missionnaires d'avant 1914 mais aussi par les trouvailles scientifiques ultérieures, spécialement celles de l'anthropologue Jacques Millot en 1961 (mission du Musée de l'Homme de Paris - "De Pointe-Noire au pays Tsogo" in Objets et Mondes, I, 3-4, pp.65-80), ou d'autres encore, un peu plus récentes (cf. L'esprit de la forêt: terres du Gabon, 1997, pp.117 et 220). Tous ces spécimens sangu ont été vus et parfois collectés dans la région de grande forêt des contreforts septentrionaux des Monts du Chaillu, celle des rivières Offoué et Lolo, deux affluents de la rive gauche de l'Ogooué, non loin de l'actuelle agglomération de Koulamoutou, une zone située à l'est du pays tsogho et au nord des pays povi (vuvi) et ndzbi, en contact direct avec les villages aduma du fleuve, en limite occidentale de l'aire " Kota " (cf. LP Ancêtres Kota, 2011). Sur une gravure ancienne de la revue Le Tour du Monde, 1887 (II, p.328), réalisée d'après des croquis pris sur le vif par l'explorateur Giacomo di Brazza, le frère cadet du grand explorateur (Fig. C), on observe que sous l'auvent-sanctuaire du village "Kota", il y a un regroupement de figurines de plusieurs sous-styles de la région : "ondoumbo" (ndumu)- c'est certainement l'objet du musée de l'Homme Quai Branly -, "obamba" - visage ovale barré d'une croix et coiffe enveloppante - et "sangu" dans la partie gauche. En fait, il est probable que la gravure publiée quelque temps après l'expédition, soit une "synthèse" effectuée par le graveur d'après plusieurs croquis originaux réalisés dans des villages différents de la moyenne vallée de l'Ogooué entre Lastoursville et Franceville, région où Brazza avait successivement rencontré le long du fleuve ou plus à l'intérieur, toute une série de peuples dont les Ossyeba (Bosheba ou Fang orientaux), les Shimba, les Bawanzi, les Aduma, les Shaké, les Bawumbu, etc. Or les Sangu, bien que d'origine commune avec les Eshira de la Ngounié (selon leurs traditions orales) et positionnés un peu plus en retrait sur les hautes collines du Centre-Gabon, étaient en constant rapport d'échange avec les Bawanzi et les Aduma, ce qui leur donnait un accès à la grande voie commerciale constituée par l'Ogooué. Par ailleurs, il faut se rappeler que le mbumba-bwete n'est pas un emblème lignager caractère d'identité ethnique, familiale ou personnelle comme le sont les figures de reliquaire proprement dites des Fang et autres Kota (Obamba et Wumbu) mais un instrument de pouvoir magique personnel et de valeur socio-politique dterminante. Il pouvait donc être acquis, échangé ou même razzié par la force dans une aire de " sens " socio-religieux assez large, et notamment par les peuples voisins. Les trois figures de reliquaire Kota Obamba du Gabon oriental provenant de la collection Blum (lot 41, 44, 46) Ces trois figures de reliquaire illustrent des variantes parmi les plus expressives de l'art funéraire des Kota du Gabon oriental et de la zone limitrophe du Congo. La figure janus (lot 41) au piétement manquant (35cm) est un mbulu-viti des Kota du sud, Obamba ou Wumbu, d'une qualité remarquable. Le visage principal est d'un modelé convexe avec un grand front à bandeau décoré de chéloïdes diamantées, barré d'une plaque formant un long bourrelet longitudinal déterminant aussi un nez court. Le visage lui-même est en forme de coeur ou " d'écu " avec deux orbites en creux, marquées de sourcils en relief, et de larges yeux stylisés, décors de motifs punctiformes. La bouche quadrangulaire, encadrée par des rides obliques gravées dans le métal laisse voir des dents effilées, donnant à l'effigie une allure sévère. La coiffe, d'une forme spécifique, offre un croissant sommital aux extrémités rabattues sur les parties latérales traitées en triangles et des volutes arrondies, percées d'orifices ayant servi à attacher des chaînettes ou des boucles métalliques. Au revers, on trouve un autre visage en forme d'amande, en léger relief par rapport au fond mais d'une légère concavité, entièrement décoré de lamelles de laiton (horizontales et en oblique) et d'une plaque axiale supportant le nez en saillie. L'état du revers de la coiffe indique une grande ancienneté. La seconde figure Kota, 57 cm, est une effigie d'ancêtre mbulu ngulu, très classique des Obamba du Haut-Ogooué. Son visage en ovale très allongé, décoré principalement de fines lamelles de laiton organisées en quartiers autour d'une croix constituée de deux plaques de métal supportant notamment les larges yeux rapportés en forme d'amande (cloutés de pupilles) et un nez acéré de volume tétradrique, est caractéristique des Obamba du nord, ceux du nord de Franceville, proches des Shamaye et autres Mahongwe. La coiffe est d'une ampleur particulière avec ce haut croissant sommital décoré d'une frise de cabochons et autres motifs de bordure traités au repoussé, ainsi que d'amples coques latérales arrondies ornées à leur base de quatre pédoncules cylindriques, un signe de l'importance sociale du lignage qui conservait la sculpture. Le piètement ajouré en losange est également constitué de segments épais décorés de plaques striées. La troisième figure de la collection Blum (lot 46), de variante des Obamba à front bombé en surplomb (78 cm), est également un mbulu ngulu. De grande taille et d'allure majestueuse, cette effigie combine l'usage de décors en fines lamelles, sur le bas du visage (sans bouche), et de plaques finement martelées, sur le front d'un volume en parfait quart de sphère et sur les éléments de la coiffe. Celle-ci présente un croissant sommital marqué d'un bourrelet axial encadré par des cabochons, ce dispositif étant à l'origine une indication relative au lignage auquel appartenait l'effigie. Le visage, dans sa partie centrale, est limité aux gros yeux en cabochons et au nez court. On remarquera la structure asymétrique du piètement avec les segments supérieurs (les "épaules") ornés de laiton. Ces huit objets, si heureusement et patiemment regroupés au fil des années par Rudolf et Leonore Blum, témoignent les uns et les autres à leur manière, de la haute spiritualité qui est l'héritage commun de ces groupes bantous de la grande fort équatoriale. Que ce soient des figures d'ancêtres ou des emblèmes de notabilité, tous expriment par des formes ou des décors particuliers, voire des ingrédients magiques ajoutés, le même souci prégnant d'établir un contact avec les esprits de l'au-delà afin de conforter les liens de sociabilité des gens d'ici-bas, et si possible, de mobiliser au profit de leurs descendants le pouvoir mystérieux des ancêtres. L.P. Repères bibliographiques, objets Fang Dapper musée, 1991, Fang, textes de Ph. Laburthe-Tolra, Ch. Falgayrette-Leveau, extraits traduits de G.Tessmann, Die Pangwe, 1913. Dapper musée, 2006, Gabon, présence des esprits, Paris. Grébert F., 2003, Le Gabon de Fernand Grébert, 1913-1932, éditions D & Musée d'Ethnographie de Genève, Genève (textes de Cl. Savary & L. Perrois). Le Guennan, S., 2012, Des cuillères et des hommes, Cinq Continents Editions, Milan (cf. Perrois : "Une cuillère Fang",P.L). Perrois L., 1972, La statuaire fang, Gabon, d. Orstom, Paris (thèse) 1979, Arts du Gabon, Arnouville. 1992, Byeri fang, Sculptures d'ancêtres en Afrique, d. RMN, musée de Marseille. 2006, Fang, série 'Visions d'Afrique', 5 Continents Edition, Milan. Tessmann, G., 1913, Die Pangwe, Berlin. Repères bibliographiques, Punu Perrois, L. & Grand-Dufay, C., 2008, Punu, Série 'Visions d'Afrique', Editions Cinq Continents, Milan. Repères bibliographiques, Centre-Gabon Gollnhofer, O. et Salle, P., Sillans, R. (en coll. Perrois, L.), 1975, Art et artisanat tsogho, MATG, Libreville, ORSTOM Perrois, L.,1979, Arts du Gabon, Arnouville. 1997, L'esprit de la forêt. Terres du Gabon, ouvrage collectif, d. Somogy & Musée d'Aquitaine de Bordeaux, Paris. Walker (Raponda), A. et Sillans, R., 1962, Rites et croyances des peuples du Gabon, Présence africaine, Paris. Repères bibliographiques, pays "Kota" Andersson, Efraim, 1953 et 1974, Contribution à l'Ethnographie des Kuta, I & II, Uppsala. Brazza, Pierre Savorgnan de, 1887 et 1888, Voyages dans l'Ouest Africain,inn revue Le Tour du Monde, t. LIV et LVI, Paris. Chaffin, Alain et Françoise, 1980, L'Art Kota, ed. Chaffin, Meudon. Dapper, Fondation, 1986, La voie des ancêtres, Paris (catalogue + encart). Dapper, Musée, 2006, Gabon, Présence des esprits, Falgayrette-Leveau, Delorme, Leveau), Paris. Millot, Jacques, 1961, "De Pointe-Noire au pays Tsogo", in Objets et Mondes, I, 3-4, pp. 65-80), Perrois, Louis, 1970, Chronique du pays Kota, Gabon, in Cah. des Sc. Humaines, Orstom, Paris. 1979, Arts du Gabon, ed.AAN, Arnouville. 1985, Art ancestral du Gabon, musée Barbier-Mueller, Genève 2003, Kota, catalogue de la galerie Ph. Ratton - D. Hourdé, Paris. 2011, Ancêtres Kota, catalogue de la Galerie Bernard Dulon, Paris 2012, Kota, série "Visions d'Afrique", Editions 5 continents, Milan
Tête de reliquaire Fang, angokh-nlo-byeri Fang reliquary head, angokh-nlo-byeri

GABON

Details
Tête de reliquaire Fang, angokh-nlo-byeri
Fang reliquary head, angokh-nlo-byeri
Gabon
Socle par Kichizô Inagaki (1876-1951), Paris
Hauteur: 38.5 cm. (15¼ in.)
Provenance
Merton Simpson, New York
Daniel Hourdé, Paris
Patricia Withofs, Londres
Sotheby's, Londres, vente privée
Collection Rudolf et Leonore Blum, acquise auprès de cette dernière en décembre 1986
Special notice
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Art of Gabon from the Blum collection: The Power of Ancestors

By Louis Perrois

The common character of this exceptional group of Gabon works of arts, apart from their great age and quality, is their direct link with the power of the ancestors and those of the spirits. These are reliquary figures, with both a religious and social function, and emblems of prestige. The works originate from different people along the Ogooue basin, some north of the equator - the Fang -, others to the south - the Punu and Sangu-, and others in the south-east - the Kota.

Fang Head (lot 39)
The Blum Fang head, of great classic quality with a satiny, black patina, is a magnificent example of an agokh-nlo-byeri, a ritual effigy of the ancestor's cult. The Fang, from Equatorial Africa (Southern Cameroon, Equatorial Guinea and Northern Gabon), used to follow animist religious practices and would form cults of the ancestors, known as byeri, which lead them to create symbolic representations of the deceased in the form of wooden figures or heads. The latter, often very old, are perched on a long monoxyle peduncle. They are called agokh-nlo-byeri - literally " entire head of the ancestor " - as opposed to the skull fragments such as skullcaps, mandible or teeth that are preserved in the reliquaries. The heads are more rare than the complete figures and in general particularly well-carved. These ritual effigies, easy to transport during migratory moves, were used to magically guard the ancestral human relics preserved in tall cylindrical bark boxes into which each family head was deposited. Generation after generation, the skulls served as the guarantor of genealogical identity and of the socio-political importance of each clan in a society where familial groups were independent and often rivals. The agokh-nlo-byeri heads stayed hidden in the lineage chief's hut. As with the human skull fragments, the carved heads were periodically coated with palm oil, sacrificial blood and ba powder, which is a mixture of oil and padouk wood and creates a red coating as a sign of its sacred nature.

The magical function of the heads and figures were identical from north to south of the "Pahouin" country, from Southern Cameroon to Gabon and to Rio Muni. All the Fang heads, that are more or less documented, were found among the southern Fang, the Fang from the Gabon estuary, the ones from the Como valley - from the Remboue, the Okano and the Abanga (Fang Meke), and also from the southern Betsi Fang - from Woleu-Ntem and from the right side of the Ogooue river. The pastor-ethnographer Fernand Grébert (1886-1956) noticed the co-existence of heads, torsos and figures within the Ogooue Fang, which he abundantly reproduced in his notebooks (see Le Gabon de Fernand Grébert, 1913-1932, Geneva, 2003, folio 95, 143, 146, 197, 222, 256, 306), an ethnographical fact still recognized in the 1920'-1930' that, fortunately, was saved from oblivion.

The Blum Fang head is a work of art of great quality, thanks to its sophisticated volumes - the head with an expansive and round forehead, a concave face with a classic pouting mouth, a halo coiffure framing the face and thick braids at the crown - as well as its perfectly polished surfaces. It was sculpted by a talented master-carver, a ngengang. To carve such a piece, he had to be initiated, not only for the use of tools, but also to be able to deal with the occult forces involved in this particular work. Carving the image of a deceased person was a ritual act in itself. As elsewhere in Africa, the notion of beauty in appearance and of goodness as moral quality, and also of social and political power, were intricately linked.

Fang Figure (lot 42)
The other Fang work of art, the full figure eyema byeri, is from the Mvai style, a small "Pangwe" (Fang) group settled in the extreme north of Gabon, close to Cameroon, in the upper basin of the Ntem river. The Mvai ancestor effigies can be recognized at first sight: a quite stocky and thick body with a barrel abdomen sometimes decorated with geometric scarifications, arms along the body with highly stylized hands fixed to the plexus, the seated position of the lower limbs with curvilinear thighs and thick bi-tronconical calves, an impressive head with a perfectly round forehead crowned with a classical tri-crested coiffure. Two comparable figures of this style or variant were presented and also named by Tessmann himself in his publication Die Pangwe, volume II, abb.44 (see the two objects in the lower right, collected circa 1905, Museum fr Vlkerkunde, Lbeck); the magnificent masculine figure was published shortly afterward by Ernst Fuhrmann in Africa, 1922, p.75.

The Blum Fang reliquary figure, from the former Joseph Mueller collection, is similar to these archetypical objects. With its relatively modest dimension, this traditional byeri masculine effigy is a perfect example of the Mvai production: the body divided into thirds (head, trunk, lower limbs) expresses a slender and elegant strength - a flared trunk with a protruding navel and well-carved pectorals, the neck of the same diameter as the upper torso, thick arms with stylized hands in triangle joined underneath the plexus, strong shoulders. The head shows a wide and round forehead in a quarter-spherical form, on top of hollowed eyebrows with large coffee-bean shaped eyes, framing a thin nose. Through the protruding mouth with slim lips appear carved pointy teeth. The tri-crested coiffure is fixed to a high and round forehead and falls over the neck towards the shoulders. The legs are fixed to the posterior peduncle. This projection was set and attached with vegetal or leather links to the lid of the bark reliquary box which preserved the ancestors' skull - nsekh-byeri and are typical among southern Fang figures, with diagonal thighs and curvilinear volumes and thick oversized calves with a more angular treatment, especially the feet. The semi-seated position confers to a tense and powerful attitude appropriate to the function of this guardian of magical relics.

Because of its volumes and surface, we can directly compare the Blum Fang figure to the well-known Brooklyn Museum's effigy (Frank L. Babott Fund, inv.51.3, H=58,4 cm.), with the same light brown patina; as well as a magnificent fragment of a female figure from the former Helena Rubinstein collection (sale catalogue, New York, 1966, n.209, H=54,5 cm. in Perrois, La statuaire fan, Gabon, 1972, p.86).

A Fang Spoon (lot 42)
For the Fang, some daily tools, such as spoons, had great symbolic importance. Some were used to administrate magical remedies or special potions during initiation rituals. These objects were personal and carefully guarded by their owners or his heirs. Sometimes, they were buried with them. Most of them are of highly precious, such as the Blum Fang spoon with its spiraling double-monoxyle handle decorated with a small head, evoking an ancestor.

A Punu prestige emblem from southern Gabon (lot 40)
Punu from southern Gabon, most celebrated for their white okuyi masks, have also developed a remarkable decorative art, such as doors or shutters carved in high relief (see Punu, 2008, pl.56), spoons (ibid., pl.61), musical instruments (ibid, pl.59), bellows (ibid., pl.60) and hunting charms (ibid., pl.57, 58). We can also list certain prestige artifacts, such as scepters with carved handles, fly-whisks and fans with anthropomorphic handles. The Blum Punu fan is of perfect quality with its slender body, satiny black surface, dissymmetric position of the arms - the left forearm is placed on the stomach - a stretched out neck and a face recalling those of the okuyi masks, with their tall protruding eyes and crested coiffure.

A mbumba bwete from the Central Gabon Sangu (lot 43)
The Blum reliquary figure, with its perfectly balanced minimalism, nearly cubist in its sculptural composition, is a great example of Sango art (also known in situ as Sangu, plural ma-sangu), a Central Gabon people, situated in the Ogooue river curl. This type of effigy is known since an early 20th publication showing a "fetishor", holding a ritual reed pipe and posing behind a group of reliquary boxes, skulls and three funerary figures set into bags wrapped with hide lashes (mbumba-bwete). The picture has been taken by a missionary from the Father of the Holy Spirit, R.P. Georges Patron (see Perrois, Art ancestral du Gabon, Geneva, 1985, p.120; Dapper, Gabon, Présence des esprits, p.85).

These reliquary figures with small faces covered with brass and iron strips, are made out of a anthropomorphic wooden figure decorated with metal, with a long cylindrical neck ending by in a hollowed diamond-shape. They were set into reliquary packages, tightly tied up with vegetal and leather links, holding the secret ingredients. This "charge" (called bilongo) which had to stay hidden to the laymen, contained human bone fragments, or those of animals, snail shells, etc., and other magical and symbolic medicine which provided to the reliquary its socio-religious efficiency. The "Sango" style or "Sangu" can be considered as well established not only because of early missionary photographs before 1914 but also thanks to the later scientific research, especially those of the anthropologist Jacques Millot in 1961 (Musée de l'Homme mission - ""De Pointe-Noire au pays Tsogo" in Objets et Mondes, I, 3-4, pp.65-80), or others, more recent (see L'esprit de la fort", 1997, pp.117 and 220).

All these Sangu examples were seen and sometimes collected in the great forest region of Mount Chaillu northern foothills, region of the Offoue and Lolo rivers, two branches of the Ogooue left bank, not far from the actual city of Koulamoutou, an area located in the eastern side of the Tsogho country and northern side of the Povi (Vuvi) and Ndzebi lands, in direct contact with the Aduma villages of the river, on the western limit of the "Kota" area (see Perrois, Ancêtres Kota, 2011).

On an early engraving of the Tour du Monde revue, 1887 (II, p.328), taken from sketches drawn by the explorer Giacomo di Brazza, younger brother of the great explorer (see Arts du Gabon, 1979, p.121), we can see that underneath the canopy-sanctuary of the "Kota" village, there is a group of figures in different regional sub-styles: "ondoumbo" (ndumu) - this is certainly the piece from the Musée de l'Homme Quai Branly -, "Obamba" - with a crossed oval face and wrapping hair dress - and "Sangu" on the left side. In fact, it is possible that the engraving published after the expedition is a "synthesis" realized by the engraver based on several original sketches done in different villages of the middle Ogooue valley between Lastoursville and Franceville, region where Brazza met along the river different peoples including the Ossyeba (Bosheba or oriental Fang), the Shimba, the Bawanzi, the Aduma, the Shake, the Bawumbu, etc But the Sangu, even if they have a common origin with the Eshira from the Ngounie, according to oral tradition, and set in retreat on the Central Gabon high hills, were in constant trading relationships with the Bawanzi and the Aduma, which allowed them the access to the main commercial route, the Ogooue river.

Moreover, we have to remember that the mbumba-bwete isn't a lineage emblem with ethnic, familial or personal character, as with the reliquary figures from the Fang and other Kota (Obamba and Wumbu), rather they are instruments of personal magical power that has a decisive socio-politic value. It could be acquired, traded or even taken away by neighboring tribes.

Three Eastern Gabon Kota Figures from the Blum collection (lot 41, 44, 46)
These three reliquary figures show examples among the most expressive funerary art from the eastern Gabon Kota and those from the Congo borders. The janus figure with its missing base is a mbulu-viti of remarkable quality from the southern Kota, Obamba or Wumbu. The main face is convex with a tall forehead with a headband decorated with diamond-shaped scarifications, crossed by a plaque forming a long longitudinal ridge figuring the short nose. The face itself is heart-shaped with two hollowed orbits, marked with high-relief eyebrows, and wide stylized eyes, decorated by punctiform motifs. The squared mouth, framed by diagonals ridges engraved in the metal shows sharp teeth, giving to the effigy a severe expression. The coiffure, with a specific shape, offers a crescent finial with its extremities turned-down towards the lateral sides treated as triangles. On the backside, another face in almond-shape, concave and slightly in high relief, completely covered with brass strips (horizontal and diagonal) and with a axial plaque supporting the protruding nose. The backside condition of the hair dress certifies the great age of the figure.

The second Kota figure, is an ancestor effigy mbulu ngulu, a classical type from the Upper-Ogooue Obamba. Its stretched oval-shaped face, mainly decorated with small brass strips organized in quarters around a cross made out of two metallic plaques supporting wide almond-shaped eyes with nailed pupils and a pointed, sharp nose, is characteristic of the northern Obamba, those from the north of Franceville close to the Shamaye and other Mahongwe. The hair dress is particularly wide with its high crescent finial decorated with a series of round motives, along with wide lateral crest ending in four cylindrical pendants, a sign of social importance of the lineage who owned this figure. The hollowed diamond-shape base is ornamented with thick striped plaques.

The third figure from the Blum collection, an Obamba variant with a convex forehead is also an mbulu ngulu. With its tall scale and majestic look, this effigy combines the use of thin striped decoration, on the lower part of the face, with no mouth, and finely hammered plaques, on the sphere-quarter volume forehead and on its crest. The latter shows a crescent finial marked by an axial ridge framed by round elements, this element indicates a relationship to the lineage to which the figure belonged. The face, in this central area, is minimalist: two large eyes and a short nose, with an original asymmetrical structure of the base with its superior segments, the "shoulders", ornamented with brass.

These eight objects, fortunately and patiently gathered over the years by Rudolf and Leonore Blum, each testify in their own way, the high spirituality of the common heritage of these Bantou groups from the great Equatorial forest. From ancestor figures to prestige emblems, all express through their shapes or ornament, or even their added magical ingredients, the same desire to establish contact with spirits in the hereafter to maintain the social links of people here below, and, if possible, to support their descendants with the mysterious power of the ancestors.

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Chloé Beauvais
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