Lot Essay
Au sein de la collection Blum existe une merveilleuse variété de masques kifwébé. Ces trois masques se définissent en vertu de comparaison les uns par rapport aux autres grâce à des caractéristiques bien particulières.
Le masque kifwébé de Gernsheim-Blum présenté ici se rapproche de deux autres, le premier provenant de la collection Alan L. Liebermann et publié par William Rubin dans Primitivisme (Rubin, 1984, p.173), le second de la collection Allan Stone (voir Dumouchelle, Power Incarnate: Allan Stone's Collection of Sculpture from the Congo, Greenwich, Connecticut, 2011, p.49, cat.26). Ces oeuvres de forme massive et mesurant plus de 42 cm de haut font partie d'un petit corpus connu de masques pouvant être attribués à un même atelier. Ils se distinguent par leurs proportions voluptueuses, avec un menton évasé en cascade et une bouche carrée. Ce corpus comprend de manière non exhaustive: un masque précédemment dans la collection Stanley aujourd'hui conservé au Lowa Museum of Art (Neyt 1981, p.267, fig.XIV.7); un autre provenant de la collection Arman (African Faces, African Figures. The Arman Collection, New York: The Museum of African Art, 1997, n.166) et enfin un masque auparavant dans la collection Henri Lecler, vendu chez Sotheby's, Parke-Bernet, New York, le 7 décembre 1968, lot 91, bien que les trois derniers exemples mesurent moins de 42 cm.
L'association des styles luba et Songyé comme en témoigne ce type de masque est normale dans les régions frontalières et a des racines historiques. Kerchache (1993, p.576) note: "L'histoire des [Songyé] est intimement liée à celle des Luba, à qui ils sont liés par des ancêtres communs. D'après la tradition, Kongolo, le fondateur du premier empire Luba au XVIème siècle était un [Songyé]. Le mot "kifwébé" signifie simplement "masque" pour les Songyé, même si pendant longtemps les collectionneurs, les marchands et les universitaires l'ont utilisé pour se référer à ce type de masque. Il semblerait que le culte de ces masques ait débuté à la fin du XIXème siècle. Le premier à être entré dans une collection européenne fut offert par Livin Vandevelde à sa soeur Madame Stroobant en 1885 (Voir Herreman, F. et Petrides, C. (ed.), Face of the Spirits. Masks from the Zaire Basin, Gand, 1993, n.68 et p.252). Le musée Für Volkerkunde de Munich acquis son premier masque à sillons associé au "kifwébé" en 1905 et Tervuren en 1910. Frobenius fut le premier à citer le mot "kifebbe" dans ses notes de terrain de 1905-1906 et en 1914, Tervuren acquis des photos de danseurs portant ces fameux masques blancs oblongs qui étaient connus comme provenant de l'est du territoire Songyé. D'après Dunja Hersak, le masque kifwébé était "un instrument social puissant lié à la guérison et à la transformation" (op.cit., p.148). Au moment où Dunja Hersak et d'autres personnes ont pu se rendre sur place au début des années 1970, le masque et sa fonction avait considérablement changé, donc une interprétation claire de notre masque pourrait n'être jamais possible.
Le masque kifwébé de Gernsheim-Blum présenté ici se rapproche de deux autres, le premier provenant de la collection Alan L. Liebermann et publié par William Rubin dans Primitivisme (Rubin, 1984, p.173), le second de la collection Allan Stone (voir Dumouchelle, Power Incarnate: Allan Stone's Collection of Sculpture from the Congo, Greenwich, Connecticut, 2011, p.49, cat.26). Ces oeuvres de forme massive et mesurant plus de 42 cm de haut font partie d'un petit corpus connu de masques pouvant être attribués à un même atelier. Ils se distinguent par leurs proportions voluptueuses, avec un menton évasé en cascade et une bouche carrée. Ce corpus comprend de manière non exhaustive: un masque précédemment dans la collection Stanley aujourd'hui conservé au Lowa Museum of Art (Neyt 1981, p.267, fig.XIV.7); un autre provenant de la collection Arman (African Faces, African Figures. The Arman Collection, New York: The Museum of African Art, 1997, n.166) et enfin un masque auparavant dans la collection Henri Lecler, vendu chez Sotheby's, Parke-Bernet, New York, le 7 décembre 1968, lot 91, bien que les trois derniers exemples mesurent moins de 42 cm.
L'association des styles luba et Songyé comme en témoigne ce type de masque est normale dans les régions frontalières et a des racines historiques. Kerchache (1993, p.576) note: "L'histoire des [Songyé] est intimement liée à celle des Luba, à qui ils sont liés par des ancêtres communs. D'après la tradition, Kongolo, le fondateur du premier empire Luba au XVIème siècle était un [Songyé]. Le mot "kifwébé" signifie simplement "masque" pour les Songyé, même si pendant longtemps les collectionneurs, les marchands et les universitaires l'ont utilisé pour se référer à ce type de masque. Il semblerait que le culte de ces masques ait débuté à la fin du XIXème siècle. Le premier à être entré dans une collection européenne fut offert par Livin Vandevelde à sa soeur Madame Stroobant en 1885 (Voir Herreman, F. et Petrides, C. (ed.), Face of the Spirits. Masks from the Zaire Basin, Gand, 1993, n.68 et p.252). Le musée Für Volkerkunde de Munich acquis son premier masque à sillons associé au "kifwébé" en 1905 et Tervuren en 1910. Frobenius fut le premier à citer le mot "kifebbe" dans ses notes de terrain de 1905-1906 et en 1914, Tervuren acquis des photos de danseurs portant ces fameux masques blancs oblongs qui étaient connus comme provenant de l'est du territoire Songyé. D'après Dunja Hersak, le masque kifwébé était "un instrument social puissant lié à la guérison et à la transformation" (op.cit., p.148). Au moment où Dunja Hersak et d'autres personnes ont pu se rendre sur place au début des années 1970, le masque et sa fonction avait considérablement changé, donc une interprétation claire de notre masque pourrait n'être jamais possible.